L’Inter plus fort sans Zlatan ?

Départs : Ibrahimovic, Cruz, Figo, Crespo, Bolzoni, Jimenez. Arrivées : Lucio, Eto’o, Milito, Thiago Motta, Siligardi, Quaresma, Litteri, Lombardo, Suazo, Marino, Alibac, Kerlon. Par n’importe quel bout qu’on le prenne, et même en enlevant les chèvres, le mercato de l’Inter dit les choses clairement : cette saison encore, le club de Massimo Moratti s’est renforcé. Derrière, puisque José Mourinho pourra aligner en défense centrale Lucio, Samuel, Burdisso, Materazzi ou Chivu. Au milieu, où Thiago Motta apportera encore plus de puissance physique. Et devant, où Milito et Eto’o viendront suppléer Zlatan et Cruz. Sans compter l’arithmétique, largement excédentaire.

Peut-on perdre son meilleur joueur et en sortir plus fort ? L’Inter Milan répond donc oui, et c’est une drôle de leçon à méditer, notamment du côté de l’OL, un peu dans la même situation depuis le départ de Benzema. D’ailleurs, Marcello Lippi, le sélectionneur national, ne s’y trompe pas : « Arrêtez de plaisanter avec cette histoire de Serie A de seconde zone. Oui, Zlatan a fait la différence ici. Oui, il ne sera plus là l’an prochain. Mais notre football a déjà perdu quelqu’un comme Zidane il y a plusieurs années. Et ça ne l’a pas empêché de gagner des coupes d’Europe, si ? » . Non, en effet. Lippi n’aime pas les déclinologues, voilà une autre leçon à tirer.

D’autant que si Ibrahimovic part, Samuel Eto’o arrive à Milan, c’est désormais officiel. Sur le papier, Eto’o est un joueur différent de Zlatan. Moins doué techniquement, moins puissant au niveau de la frappe, mais également plus cavaleur, plus collectif et… plus titré, aussi. Marcello Lippi, encore, chez les voisins de la Gazzetta dello sport : « Tout bien pesé, Eto’o n’est pas inférieur à Ibra. Il serait même plutôt meilleur, puisque sa moyenne de buts est supérieure à celle du Suédois » .

Si rien ne change, Mister José pourrait partir sur le onze de départ suivant : dans les bois, Julio Cesar, sans doute l’un des cinq meilleurs gardiens actuels ; en charnière, Lucio-Chivu ou Lucio-Samuel, un peu de découpe et un peu de relance ; sur les côtés, Santon, futur grand, et Maicon, dont on persiste à penser qu’il a un Dani Alves dans chaque orteil ; au milieu, une ligne Zanetti-Cambiasso-Motta (ou Muntari), pas vraiment du dégueulasse ; en animateur, Stankovic ; et devant, Eto’o-Milito, un duo de créateur d’espaces / finisseur à l’ancienne qui pourrait bien faire des étincelles.

Si l’on met à part le cas de Stankovic, qui est certes un bon joueur mais peut-être aussi le footballeur le plus limité à son poste dans le tableau (pas pour rien que l’Inter est en train d’essayer de pécho Hleb in-extremis dans la transaction Eto’o), c’est quand même sacrément costaud. Et le fait qu’il s’agisse d’une équipe de sales types n’arrange rien à l’affaire. Pas con, le Zlatan a d’ailleurs compris de quoi il en retournait. Au moment de quitter le stage de pré-saison de l’Inter pour Barcelone, le néo-Catalan a lâché en guise d’adieu à ses ex-coéquipiers : « On se revoit en finale de Ligue des Champions » . Sauf qu’eux y seront sans doute, lui, peut-être pas.