- C1
- Quarts
- Inter-Benfica (3-3)
L'Inter la pragmatique, l'Inter la belle
Comme son cousin rossonero, l’Inter est parvenue à faire la différence grâce à sa force collective et sa rigueur défensive. Comme son cousin rossonero, l’Inter devait se faire déglinguer face à un Benfica offensif et sur un nuage depuis le début de saison. Mais alla fine, c’est bien l’Inter qui retrouvera son voisin pour une demi-finale alléchante.
Rigueur et pragmatisme, voilà comment définir cette Inter. Face aux Portugais (Porto puis le Benfica), les hommes de Simone Inzaghi ont été dominés, acculés à certains moments, mais ont une nouvelle fois fait parler cette discipline si chère au frère de Super Pippo. Après avoir réalisé le gros coup au match aller avec ce succès 0-2 à Lisbonne, les Nerazzurri n’ont rien laissé au Benfica, même pas des miettes. Dès le quart d’heure de jeu, Nicolo Barella a ouvert la marque et a clairement fait comprendre que c’était bien lui, le prince de Giuseppe Meazza. Alors que les Aigles connaissent un sursaut d’orgueil et commencent à y croire après cette égalisation, Lautaro Martínez a définitivement éteint tout espoir portugais. Le pragmatisme, on vous dit. Au fond du trou en championnat, l’Inter a une nouvelle fois prouvé qu’elle était capable de se sublimer dans les grandes soirées. En octobre dernier, déjà, la bande de Romelu Lukaku était parvenue à s’imposer à la maison face au FC Barcelone (1-0), puis de ramener un solide 3-3 du Camp Nou deux semaines plus tard. Deux résultats probants qui ont permis aux Milanais d’obtenir leur ticket pour les huitièmes de finale.
Trois tirs cadrés, trois buts
Si l’Internazionale est capable de perdre face à Monza en dominant outrageusement, elle est aussi et surtout capable d’être grandiose dans les soirées de gala. C’est justement dans cette posture d’outsider qu’elle excelle. C’est simple comme bonjour, les Interistes n’aiment pas faire le jeu et préfèrent laisser leur adversaire jouer avec la baballe, puis les anéantir. Le constat est glaçant : ce mercredi soir, l’Inter n’a cadré que trois frappes (pour un total de 11 tentatives) pour trois buts, avec seulement 40% de possession. Face à Monza le week-end dernier (0-1), le champion d’Italie 2021 a eu 57% de possession pour 25 frappes, mais s’est incliné.
Il faut rendre à Simone ce qui appartient à Inzaghi
« Cette demi-finale, on en rêvait, mais nous l’avons méritée. Nous sommes restés solidaires, et les supporters nous ont énormément aidés », jugeait sobrement Simone Inzaghi après le coup de sifflet final. Vivement critiqué ces dernières semaines, le tacticien italien a souhaité conclure par un petit tacle à ses détracteurs : « Je sais très bien qui me critique et pourquoi, mais je reste focalisé sur mon travail. » Car oui, si l’Inter est aujourd’hui en demi-finale de la Ligue des champions, ce qui n’était plus arrivé depuis une certaine année 2010, le mérite en revient forcément à Simon la malice. Débarqué en Lombardie à l’été 2021 après le Scudetto remporté par Antonio Conte, l’ancien coach de la Lazio a très rapidement eu d’énormes responsabilités. Les tifosi ont goûté au caviar et ne sont pas rassasiés. Si le tacticien de 47 balais a des ambitions, il doit aussi faire avec des moyens limités et une direction qui ne peut plus faire chauffer la carte bleue comme en raison notamment de certains soucis juridiques. Malgré cela, Inzaghi est parvenu à bricoler, en recrutant notamment des profils cohérents avec sa philosophie : Henrikh Mkhitaryan, Hakan Çalhanoğlu, Francesco Acerbi ou encore Federico Dimarco.
Et malgré la pression de la hiérarchie et des moyens limités, il est parvenu à remettre l’Inter sur la carte du football européen. À la différence de son prédécesseur Antonio Conte, incapable de faire passer la phase de groupes à cette équipe, l’intérimaire de Bielsa, lui, y est parvenu. La saison passée déjà, les Nerazzurri étaient tout proches de réaliser un fabuleux exploit face à Liverpool. Adepte des matchs à confrontation directe (il a tout de même remporté la Coppa avec l’Inter la saison dernière et avec la Lazio en 2019 et finaliste en 2017) et galvanisé par la pression, Simone Inzaghi compte bien rééditer ses prouesses tactiques face à l’AC Milan. On a déjà hâte.
Par Tristan Pubert