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L'Inter explique la vie à son petit cousin
Sans forcer, l’Inter est parvenue à s’imposer dans cet Euroderby retour face à un Milan trop limité. Avec ce quatrième derby (sur cinq) remporté cette saison, les Nerazzurri ont imposé leur suprématie sur leur coussin rossonero, tout simplement trop limité pour prétendre à aller plus loin. Le plus fort a gagné et basta.
« Les garçons savent que c’est un match d’une extrême importance, nous devons tout donner. Je crois en la qualification », teasait Stefano Pioli avant cet Euroderby retour. Et les premières minutes rouge et noir sont même venues conforter les propos du divin chauve. Durant le premier quart d’heure, ce sont bien les Rossoneri qui se sont montrés les plus entreprenants, à l’image de cette première occasion de Brahim Díaz, idéalement servi par Tonali, qui décide d’offrir un cadeau à Onana au lieu d’envoyer un missile. Un quart d’heure et puis le néant. Preuve en est, cette action du numéro 10 rossonero est la seule frappe cadrée de la rencontre pour le Milan. Le septuple vainqueur de la compétition paye ce soir sa faiblesse à tous les niveaux et même le retour de sa superstar, Rafael Leão, n’aura rien changé.
« C’est très certainement le match le plus important de l’histoire de l’Inter, nous devrons jouer ce match avec le cœur et la tête », avançait de son côté Simone Inzaghi avant la rencontre. Et c’est justement avec leurs cervelles que les Nerazzurri sont parvenus à obtenir ce précieux ticket pour Istanbul. Malmenée pendant le premier quart d’heure, l’Inter n’a pas paniqué et a une nouvelle fois impressionné par sa sérénité tactique. Solides et disciplinés défensivement avec un trio Darmian-Acerbi-Bastoni infaillible, les Interistes ont aussi profité des nombreux espaces laissés au milieu par leur adversaire pour se montrer percutants en transition rapide. Un collectif parfaitement huilé avec des individualités au sommet de leur art, la logique a finalement été respectée. Et dans le dernier quart d’heure, Lautaro Martínez est venu frapper son cousin déjà à terre en trompant Mike Maignan, jusqu’ici pourtant irréprochable. Pendant plus de 180 minutes, l’Inter a délivré un récital, prouvant qu’elle était bien supérieure au Milan, tout simplement pas au niveau d’une demi-finale de Ligue des champions.
Simone l’assurance, Stefano le chétif
Bien évidemment, cette demi-finale a mis en exergue la différence flagrante de qualité des deux effectifs lombards. Il suffit de jeter un petit œil aux différents changements durant la rencontre. Côté Inter, lorsqu’un certain Mkhitaryan doit quitter prématurément le pré, c’est Brozović qui prend sa place. Chez le cousin, lorsque l’ignoble Junior Messias cède sa place, il est remplacé par Divock Origi. Alors que le Milan part à la guerre avec un Olivier Giroud plus que vieillissant, l’Inter se targue d’avoir Lautaro Martínez encore une fois étincelant et au sommet de son art.
Si avec de piètres ingrédients, un chef cuistot est capable de réaliser des merveilles, ce n’est pas le cas de Stefano Pioli. Car outre les effectifs, la différence s’est aussi et surtout faite au bord du terrain. Si les deux tacticiens étaient très critiqués avant cette demi-finale, Simone Inzaghi s’est racheté une odeur de sainteté dans le chef-lieu lombard, tout le contraire d’un Stefano Pioli encore une fois chétif, à commencer par certains choix, dont celui de mettre Junior Messias titulaire. Auteur d’une prestation calamiteuse, pour ne pas dire honteuse, le Brésilien (qui a le même agent que son entraîneur soit dit en passant) est resté 75 minutes sur le gazon. Le tacticien rossonero a attendu le dernier quart d’heure pour faire ses changements offensifs (le premier changement est intervenu peu après l’heure de jeu en raison d’une gêne musculaire de Thiaw) et tenter de rebooster ses hommes incapables de se montrer dangereux en seconde période. Des choix beaucoup trop tardifs pour espérer une quelconque révolution face à une défense interiste au sommet de son art.
Un Euroderby durant lequel Pioli s’est retrouvé sans inspiration et a une nouvelle montré ses limites tactiques. Un tacticien qui peine encore à trouver les solutions lorsqu’il est dos au mur. Tout le contraire de Simone Inzaghi qui a tout simplement donné une leçon en mondovision à son collègue. Fou de rage dans sa zone technique, et même parfois sur la pelouse, le tacticien nerazzurro a fait de cette Inter une équipe hybride, capable de résister aux vagues adversaires sans paniquer et d’enclencher la vitesse supérieure quand il le faut. Au dessus techniquement, physiquement et surtout tactiquement, cette Inter n’a pas eu beaucoup de peine à écœurer son cousin rouge et noir, qui doit rapidement se ressaisir pour ne pas connaître une fin de saison chaotique. Les Nerazzurri sabrent le champagne, ils retrouvent la finale de la Ligue des champions treize piges après la dernière, remportée par la bande à Mourinho. Ce soir, c’est bien le bleu et le noir qui brillent sur Milano.
Par Tristan Pubert