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Lindelöf brouillé

Par Maxime Brigand
Lindelöf brouillé

Débarqué cet été à Manchester United avec une étiquette à 35 millions d’euros sur le front, Victor Lindelöf vit une adaptation compliquée en Angleterre. Pas de panique : Stam, Évra ou Vidić avaient connu pareille expérience, ils sont devenus des légendes.

Pourquoi tant de surprise ? L’histoire de l’homme a pourtant bien fait son travail : il n’existe aucune règle concernant les dépucelages. En foot comme en amour, impossible de tout maîtriser, d’anticiper la moindre des réactions du partenaire. Sur la question, José Mourinho, 54 ans, en connaît désormais un rayon et, cette fois encore, le Portugais s’était avancé avec prudence. Interrogé au cœur de l’été, le boss de Manchester United avait alors étalé son expérience en réponse à des observateurs qui se demandaient bien quand Victor Lindelöf, arrivé en juin de Benfica contre 35 millions d’euros, serait sorti sur la table : « J’ai souvent eu des joueurs venant de championnats différents de la Premier League. C’est généralement difficile pour tout le monde. En 2004, j’ai fait venir à Chelsea un défenseur central phénoménal : Ricardo Carvalho. Il est devenu l’un des meilleurs de son époque en Angleterre, mais au début, ça a été compliqué pour lui. Il y a de ça chez Victor Lindelöf. C’est une question d’adaptation. »

Une adaptation gérée avec minutie, le défenseur suédois se contentant de slalomer sur les pistes qu’il avait déjà skiées : une titularisation en Supercoupe d’Europe face au Real Madrid (1-2) début août, les matchs de Ligue des champions ensuite, scène où il s’est fabriqué lors des années précédentes une belle réputation d’homme de glace avec Benfica. Pas de championnat, Mourinho le jugeant pour le moment trop tendre et lui préférant logiquement les paires Bailly-Jones et Smalling-Jones. Et, le foot et ses éléments aléatoires : à Huddersfield samedi dernier, où Manchester United a connu sa première défaite de la saison (1-2), Phil Jones est tombé, marquant sa sortie de scène d’un violent coup de poing lâché sur la pelouse du John Smith’s Stadium. À cet instant, la table de marque n’avait pas encore bougé. Dix minutes plus tard, les hommes de Mourinho se sont couchés : 2-0. Un coupable désigné ? Non selon Mourinho, c’est l’ensemble qui s’est écroulé, avec une « attitude indigne » pour un club qui s’est déclaré candidat au titre. Une défaite est collective, ce sont les médias qui l’individualisent : celle d’Huddersfield a donc porté le nom de Lindelöf, une nouvelle fois taillé en pièces après seulement quatre mois passés en Angleterre.

Mythes et frigo

Alors oui, le Suédois s’est planté chez le promu là où il était censé amener du calme au cœur d’une défense qui pose – et posera – toujours quelques questions malgré sa solidité. Oui, mercredi, à l’occasion de la qualification de United en League Cup à Swansea (2-0), Mourinho a préféré installer une défense à trois – Lindelöf-Smalling-Tuanzebe – pour permettre au premier de retrouver « une partie de la confiance perdue » quelques jours plus tôt. Le foot moderne est cruel et aime flinguer les joueurs à leur première sortie de piste, ce qui a poussé Ryan Giggs à intervenir cette semaine : « Vous gagnez ensemble et vous perdez ensemble, c’est injuste de sortir un seul joueur du lot pour justifier une défaite, surtout lorsqu’il ne joue pas régulièrement. » Mieux, le Gallois a sorti les livres d’histoire pour briser les plumes précoces et trop rapidement définitives.

Trois noms : Jaap Stam, Patrice Évra, Nemanja Vidić, des mecs devenus légendes à Manchester United, mais qui ont tous les trois connu des débuts compliqués en Angleterre (René Meulensteen, l’ancien adjoint de Ferguson, avait notamment allumé Évra et Vidić à la mi-temps d’un match à Blackburn, ndlr). Après sa première sortie officielle avec le club le 14 janvier 2006 pour une défaite face au voisin de City (1-3), Évra avait même affirmé « ne pas avoir été préparé à jouer pour Manchester United » quelques heures après avoir été sorti dès la mi-temps par Sir Alex Ferguson. David de Gea aussi a mis du temps à prendre la dimension qui est la sienne, Marcos Rojo pareil. Personne ne sait si Victor Lindelöf réussira à United, mais personne n’a non plus oublié les difficultés rencontrées par Gerard Piqué il y a une dizaine d’années, notamment lors d’une soirée de novembre 2007 à Bolton. S’adapter est une question de temps, de construction de repères, Mourinho le sait et se refuse à écouter les voix qui affirment qu’un Axel Tuanzebe serait un meilleur défenseur central que Lindelöf. En attendant, Phil Jones sera finalement disponible pour la réception de Tottenham samedi et son remplaçant suédois retrouvera le frigo. C’est aussi ça l’adaptation.

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