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  • 29 mai 1966 – Le jour où…

L’inauguration du stade Azteca, entre fierté et légendes urbaines

Par Régis Delanoë
L’inauguration du stade Azteca, entre fierté et légendes urbaines

Il y a très exactement 49 ans, le stade Azteca de Mexico était inauguré avec un match amical entre le Club América local et Torino, sous les yeux du président de la FIFA de l'époque. Il reste encore aujourd'hui l'un des plus majestueux lieux de culte au dieu football, théâtre de rencontres mythiques et de légendes un peu folles…

Ils étaient 107 494 spectateurs à garnir pour la première fois les monumentales tribunes du stade Azteca en ce jour d’inauguration, avec au programme de l’après-midi une rencontre amicale entre le Club América et les Italiens de Torino. Le score ? 2-2 pour un match sans aucun enjeu, mais finalement pas mal haletant, les locaux ayant mené 2-0 avant de se faire rejoindre finalement au score. Le premier joueur à avoir inscrit un but dans ce stade aujourd’hui quasi cinquantenaire – et depuis un bon moment déjà mythique – fut un certain Arlindo Dos Santos, Brésilien exilé au Mexique. Signe de l’importance éminemment plus politique que sportive de l’événement, c’est le président mexicain en personne, Gustavo Díaz Ordaz, qui avait donné le coup d’envoi fictif de la partie sous les yeux d’un invité illustre : Stanley Rous, le président de la FIFA de l’époque.

C’est sous le mandat de Sir Stanley, débuté en 1961 et qui s’achèvera 13 ans plus tard, que le football a véritablement pris une dimension planétaire, qu’il a définitivement largué les autres sports par sa popularité et que l’organisation FIFA est devenue la multinationale tentaculaire que l’on connaît aujourd’hui. Ce stade Azteca en est le symbole. Un incroyable monstre de béton, construit en un temps record, alors que le Mexique et sa capitale venaient de se voir offrir l’organisation de ce qui était bel et bien devenu les deux plus grandes compétitions de sport : les Jeux olympiques de 1968 et le Mondial de football deux ans plus tard. Un combo comme le connaît le Brésil actuel, dans un ordre différent. La décision de construire cette immense enceinte avait été prise en 1962. Elle avait été un argument décisif quand, en 1964, la FIFA avait dû choisir qui organiserait la Coupe du monde six ans plus tard, le pays d’Amérique centrale étant alors en balance avec l’Argentine, l’Australie, le Japon, la Colombie et le Pérou.

La légende des plaintes des ouvriers coulés dans le béton

Débuté en août 1962, la construction du stade prit moins de quatre ans. Elle mobilisa quelque 800 ouvriers, 35 ingénieurs, 17 techniciens et 10 architectes se relayant 24 heures sur 24. Un immense chantier, objet encore aujourd’hui des pires fantasmes et légendes urbaines. La plus fameuse raconte qu’il fallait aller tellement vite que certains ouvriers tombés dans le béton ne furent pas repêchés. On entendait, la nuit, les plaintes de malheureux coincés à vie dans les colonnades… Autre légende : celle selon laquelle le stade serait construit sur le site d’un ancien cimetière indien, ce qui lui conférerait un aspect maudit. Rien n’a évidemment jamais été prouvé, ni pour la première histoire, ni pour la seconde. La première paraît tout de même un brin exagérée, même si, en matière de traitement des ouvriers, le Qatar prouve encore aujourd’hui qu’il y a peu de place pour l’humain. Surtout lorsqu’il est mis en parallèle avec les échéances qu’exige l’organisation d’un événement sportif tel qu’un Mondial. La seconde histoire, quant à elle, a été contredite dès les années qui suivirent l’inauguration : non, ce stade Azteca est tout sauf maudit, il est même très certainement celui qui a accueilli les plus beaux matchs internationaux de football.

Le théâtre du match du siècle et des sacres de Pelé et de Maradona

Quatre d’entre eux entrent certainement dans le top 20, voire le top 10 en la matière : la demi-finale Italie-RFA (4-3 ap) du 17 juin 1970, très souvent considérée comme le match du siècle ; la finale Brésil-Italie du 21 juin 1970, soit le sacre du roi Pelé ; le quart de finale Argentine-Angleterre (2-1) du 22 juin 1986, braqué par docteur Diego mister Maradona ; enfin la finale Argentine-RFA (3-2) du 29 juin 1986, la consécration du Pibe de Oro. Deux finales de Coupe du monde dans un même stade, c’était du jamais vu, jusqu’à ce que le Maracanã imite l’Azteca l’an dernier, en 2014. Reste que cette enceinte, perchée à 2 000 mètres d’altitude, garde encore aujourd’hui son aspect monumental et mythique. Un monstre un peu fatigué, mais tellement fier. Peut-être le plus beau stade de football jamais conçu.

Targhalline : « Je n’avais pas d’autre choix que de réfléchir plus vite »

Par Régis Delanoë

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