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L’imperturbable Manuel Pellegrini

Par Pablo Garcia-Fons
L’imperturbable Manuel Pellegrini

Une tête de vieux hibou déplumé, des punchlines à faire rougir Mourinho, une science tactique à rendre envieux Bielsa et une vie privée aussi bien gardée qu'Arsène Wenger. Voici Manuel Pellegrini, maître à penser du Malaga C.F.

Manuel Luis Pellegrini Ripamonti a fait un jour le choix d’être footballeur professionnel, puis entraîneur. Il aurait très bien pu en être autrement. Avant de taper dans un ballon et de penser tactique, le jeune homme a commencé par faire, avec succès, des études d’ingénieur. En 1978, il est diplômé d’ingénierie civile mention construction à l’Université Catholique de Santiago du Chili. C’est à cette époque-là que Manuel chausse également ses premiers crampons. L’université cherche à envoyer une équipe de jeune pour un tournoi aux États-Unis. Problème, personne dans l’équipe ne parle anglais. Le coach s’en va alors chercher un jeune étudiant de bonne famille, parlant british, et plus réputé pour ses qualités de leader que pour ses contrôles orientés : Manuel Pellegrini. Le succès est immédiat et lui ouvre aussitôt les portes de l’équipe première. Pendant quelques années, le garçon joue sur les deux tableaux : cabinet d’ingénieur le matin, terrain d’entraînement l’après-midi. Puis, progressivement, le football prend le pas sur le reste, Pellegrini devient pro et ne gardera qu’un surnom de son ancienne vie : El Ingeniero, l’ingénieur en VF.

Pas prophète en son pays

La carrière de joueur du personnage peut se résumer en un mot : fidélité. Le grand défenseur central dispute en effet ses 451 matchs en pro sous la liquette de L’Universidad de Chile. C’est donc naturellement là-bas qu’il débute sa carrière d’entraîneur en 1988. Débuts malchanceux, puisque même s’il quitte l’équipe en milieu de saison, c’est également cette année que le club descend pour la première fois de son histoire en seconde division. Après des expériences mi-figue, mi-raisin à Palestino de 1990 à 1992, puis à O’Higgins Braden et à Universidad Católica, c’est à l’étranger, en Argentine, que Manuel voit sa carrière d’entraîneur décoller. San Lorenzo de Almagro va jouer le rôle de tremplin. Dès sa première année sur le banc de l’équipe de cœur de Viggo Mortensen, Pellegrini remporte le championnat devant River Plate et Boca Juniors. L’Ingénieur offre aussi au club de Buenos Aires la Copa Mercosur (ancêtre de la Sudamericana) en battant Flamengo en finale. Des performances de haut rang qui lui valent d’être enrôlé l’année suivante par les gros bonnets de River Plate avec qui il est immédiatement champion. Après ce fulgurant succès au pays de Mafalda, Pellegrini prend l’avion direction l’Europe, l’Espagne et le Villarreal Club de Fútbol. En quatre années, celui que l’on surnomme « le Réservé » réussit à faire du sous-marin jaune, équipe de seconds couteaux jusque-là, une formation luttant pour les places d’honneur en Liga et Europe (vice-champion en 2007-2008, demi-finale de C1 en 2006). Le farouche se révèle au grand jour.

« Je ne suis pas un coach galactique »

Choisi en 2009 par Florentino Pérez pour être le technicien de ses nouveaux galactiques, Pellegrini débarque en même temps que Ronaldo, Benzema et Kaká. Pourtant, le Chilien joue déjà la forte tête : « Je ne suis pas un entraîneur galactique. Le fait d’être au Real ne va pas changer ma manière d’être. » Son expérience au sein de la Maison Blanche est assez paradoxale. Son équipe réussit un exercice frôlant la perfection. En pratiquant un football léché, ses ouailles glanent 96 points sur les 114 possibles en championnat en réussissant un parcours quasiment sans faute à Bernabéu (18 victoires en 19 rencontres). Mieux, Casillas et ses compères accomplissent sur le papier la saison la plus efficace de l’histoire des Merengues, 81,58% de victoire toutes compétitions confondues. Pourtant, malgré ces chiffres hallucinants, le club fait une saison blanche. La faute à un Barça évoluant cette année-là dans un autre univers. Au Real, les titres ne peuvent pas attendre. Manuel est donc licencié. Quelques semaines plus tard, le Chilien règle ses comptes dans la presse, expliquant qu’il était depuis des mois en profond désaccord avec le président madrilène, lui reprochant notamment les ventes de Sneijder et de Robben et sa façon d’imposer ses choix de très haut dans sa tour d’ivoire, avant de conclure sèchement : « J’ai été viré sans raison. »

Málaga, le paradis perdu

Il faut dire que Manuel n’a jamais accepté de courber l’échine, quitte à se fermer des portes. Il s’est également toujours montré réfractaire à la langue de bois des discours officiels. Pellegrini s’exprime peu — ses mauvaises relations avec les médias remontent à sa période argentine. Cependant, l’Ingénieur s’autorise de temps un temps une petite envolée médiatique certifiée 100% franc-parler. « Tu veux que je te dise si je vais jouer en 4-4-2, 4-3-3 ou en 4-8-3 ? Si entraîner, c’est mettre des noms de joueur sur un schéma tactique, alors n’importe quel abruti peut être entraîneur. Moi, je ne suis pas un abruti et je ne vais pas répondre à ta question » , avait-il rétorqué à un journaliste d’El Pais un peu trop fatiguant avec ses questions. Difficile d’ailleurs de connaître les fondements de la philosophie de jeu du Chilien. S’il s’affirme comme un partisan d’un football de mouvement, basé sur l’utilisation des espaces, Pellegrini souligne surtout l’aspect humain du job. Le vieux hibou est un leader de vestiaire.

Après son éviction du Real, le technicien pose ses valises à Málaga. Alors que d’autres possibilités plus prestigieuses s’offraient à lui, le flegmatique est séduit par le discours ambitieux du cheikh Al-Thani, richissime nouveau propriétaire du club andalou. Le projet ressemble au rêve de tous les coachs : un cadre de vie idyllique, de l’argent à foison, un patron plutôt lointain et distant, une obligation de résultat à long terme qui laisse du temps pour construire son équipe. Après une première saison de rodage, le club, fort de ses nombreuses recrues, réussit la saison dernière le meilleur parcours de son histoire en atteignant une quatrième place synonyme de qualification pour le tour préliminaire de la Ligue des champions. Malgré cette réussite sportive, Málaga vient de vivre un été abominable. La faute au cheikh qui a soudainement décidé de faire son radin. Pour éponger ses dettes, l’équipe est obligée de se séparer de ses meilleurs éléments. Le rêve vire au cauchemar pour Pellegrini qui voit s’évaporer le travail de ses deux dernières années. Après avoir songé lui aussi à quitter le navire, l’Ingénieur a finalement accepté de repartir de zéro. Ce soir, avec une team de bambins, le vieux loup s’en va chercher une qualification pour la C1 sur les terres du Panathinaikos. En bon ingénieur, Manuel va sûrement trouver l’équation gagnante.

Le retour du grand méchant Bayern ?

Par Pablo Garcia-Fons

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