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L’Impact veut faire son trou

Arnaud Di Stasio
L’Impact veut faire son trou

Pour sa première saison en MLS, l'Impact de Montréal s'est bâti une équipe à la colonne vertébrale italienne. Après Ferrari et Corradi, ce sont Di Vaio et Nesta qui ont débarqué pendant l'été. Soit un total de 117 sélections avec la Squadra Azzurra. Un proprio sicilien ayant fait fortune dans la mozzarella et la pizza, un staff italo-canadien et des histoires de mafia complètent le panorama.

Maillot azzurro sur les épaules, Matteo Ferrari se fait mettre dans le vent. Heureusement, son compère en charnière centrale veille. Alessandro Nesta récupère la balle d’un tacle glissé. Ouverture pour Bernardo Corradi qui dévie sur Marco Di Vaio. L’action ne date pas de mai 2004 et d’un sombre Tunisie-Italie, seule rencontre ayant vu la cohabitation du quatuor. Ni d’un entraînement de la Squadra Azzurra lors de l’Euro portugais quelques jours plus tard. Non, les quatre Italiens sont depuis peu réunis sur l’autre rive de l’Atlantique et il n’y a plus besoin de fouiller dans les archives pour retrouver une telle image. Il suffit désormais d’aller faire un tour sur le net et de jeter un œil aux « faits saillants » des derniers matchs de l’Impact Montréal. Faits saillants, oui. C’est comme ça qu’on appelle les highlights au Québec.

Recrutement entre amis

À vrai dire, il faudra attendre encore un peu avant de voir les quatre larrons gambader ensemble sur les vertes pelouses nord-américaines. La faute à ce bon vieux Corradi. Lequel a trouvé le moyen de se déchirer un ligament à l’entraînement avant même que Di Vaio et Nesta ne débarquent à Montréal.
À l’aube de la première saison en MLS de l’Impact, c’est Matteo Ferrari qui ouvre la voie à cette « italian connection » . Quand il signe au Canada en février dernier, le défenseur est au chômage depuis six mois. Depuis la fin de son aventure au Beşkitaş, Ferrari se maintient en forme avec l’AS Monza, club de 3e division. En compagnie d’un certain Bernardo Corradi. Sans club depuis la fin de son contrat à l’Udinese, l’attaquant de 36 ans reçoit un coup de fil de son pote, qui lui propose de faire un essai à l’Impact. Essai concluant. Trois mois plus tard, c’est Marco Di Vaio qui débarque après quatre belles saisons à Bologne (66 buts). Et l’effet domino ne s’arrête pas là, puisque l’ancien Monégasque va permettre à Montréal de recruter Alessandro Nesta, son meilleur pote (les deux Romains ont été formés à la Lazio ensemble). « Je savais que l’Impact recherchait un défenseur et qu’Alé était libre. Je l’ai invité à assister à mon premier match, contre Toronto, et j’ai ensuite arrangé un rendez-vous entre le président et Alé » , explique-t-il. Aussi simple que ça.

Avant la petite colonie montréalaise, l’Amérique du Nord n’était pas réputée pour attirer les footballeurs italiens. Même trentenaires. Il y a quelques mois encore, il fallait fouiller pour trouver d’éventuels successeurs aux pionniers des années 70 (Roberto Bettega au Toronto Blizzard ou encore Giorgio Chinaglia au New York Cosmos). Seul Paolo Tornaghi, sombre gardien remplaçant du Chicago Fire, officiait en MLS. Voir l’Impact Montréal changer la donne est tout sauf un hasard. Forte de l’une des plus anciennes et plus importantes communautés italiennes du continent, Montréal compte même sa « Petite Italie » . Des racines que l’on retrouve dans l’organigramme du club, de l’entraîneur adjoint au président en passant par le directeur sportif. Les patronymes ne laissent guère de place au doute, Mauro Biello, Joey Saputo et Nick DeSantis sont tous canadiens d’origine italienne.

Mozzarella, foot et mafia

L’Impact voit le jour en 1992 sous l’impulsion des Saputo. Cette famille sicilienne a traversé l’Atlantique au début des années 50 pour se lancer dans la production de ricotta et de mozzarella, mais aussi de pâtes et de pizzas. Lino Jr. va transformer l’entreprise du papa maître-fromager en poids lourd de l’industrie laitière, avant de fonder l’Impact Montréal. Pour rester dans la caricature, après la mozza et le foot, ne manquent plus que les histoires de mafia*… Les voilà. Lino Saputo aurait entretenu des liens avec le parrain new-yorkais Joe Bonnano (aucun rapport avec Roberto), ainsi qu’avec le clan Rizzuto. Et il a assisté aux funérailles de Joe LoPresti. LoPresti? Un mafioso local abattu en pleine rue, tout comme son fils Larry quelques années plus tard.

Pour en revenir au foot, il faudra attendre presque vingt piges pour que le club des Saputo fasse ses débuts en Major League Soccer. Un véritable parcours du combattant : APSL, A-League, USL First Division, USSF D2 Pro League et NASL. Autant de championnats obscurs dont il est inutile de détailler les sigles. Pour développer le club et convaincre les dirigeants de la MLS de faire de l’Impact la 3e franchise canadienne et la 19e de l’élite nord-américaine, Joey Saputo, désormais en poste à la place de son père Lino, met la main à la poche. Huit millions de dollars pour construire le stade Saputo, en 2008. L’enceinte est rénovée et agrandie cette année pour les grands débuts de l’Impact en MLS. Des débuts mitigés. Septième de la Conférence Est, Montréal n’a quasiment plus aucune chance d’accrocher les playoffs. La faute à deux défaites (contre Columbus et Chicago, avec un but de Di Vaio à chaque fois) venues interrompre une belle série de cinq victoires.

Une expérience au Canada

En attendant la fin de saison et malgré les apparences, Nick De Santis se défend d’avoir « voulu créer une équipe italienne » . Même si l’autre nom connu de l’effectif est celui de Nelson Rivas, lui aussi passé par la Serie A. Même si cette politique de recrutement sert aussi bien les objectifs sportifs que marketing de l’Impact. « Notre devoir est de prendre des joueurs qui ont envie de vivre une expérience au Canada, avec de la personnalité, des valeurs, prêts à s’adapter au niveau de jeu et à la mentalité de l’Amérique du Nord. Ce sont nos seules préoccupations, plus que de savoir s’ils sont d’origine française, italienne, grecque ou portugaise » , poursuit-il. Peu importe, mais c’est tout de même mieux s’ils sont italiens.

* Selon Richard Le Hir, dans « Les tentacules de la mafia« 

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Arnaud Di Stasio

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