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Lille, un chantier à ciel ouvert ?

par Maxime Delcourt à Lille
Lille, un chantier à ciel ouvert ?

En dépit d’un Grand Stade tout beau, tout neuf, le LOSC peine aujourd’hui à affirmer son statut de grand club français. Et si le modèle lillois était tout simplement en train de s’écrouler ?

Depuis qu’a été révélé le feuilleton Landreau, la France entière aurait donc découvert les dessous du LOSC, sa face sombre. Après des années de stabilité et de progression constante, Lille doit trouver son second souffle. Il faut dire que depuis l’été dernier, beaucoup d’éléments ont changé la donne : entre erreurs de casting et conflits internes, retour sur les principaux événements qui ont amené le LOSC à cette délicate situation.

Malaise français

D’emblée, éclaircissons un point : Lille n’est pas en crise, plutôt en fin de cycle avec, comme le dit Antoine Placer, journaliste à la Voix du Nord, « un nouveau cycle qui commence, mais sans l’entamer franchement » . Pour avancer de nouveau, Lille, à l’instar de Lyon, Marseille ou Bordeaux, va donc devoir miser sur un schéma en trois étapes : éviter les gros salaires, miser sur la formation et attirer de jeunes pépites étrangères. Un schéma sur lequel le LOSC, selon Antoine Placer, a trop tardé à s’aligner : « Depuis le titre, Lille s’est efforcé de prolonger une grande partie de son effectif. Malheureusement, pour pouvoir agir ainsi, il faut avoir d’énormes moyens afin d’augmenter sa masse salariale et de pouvoir recruter des joueurs capables d’apporter un plus à l’effectif. Des joueurs qui vont coûter entre 15 et 20 millions d’euros. Mais Lille n’est pas Manchester ou le Real, et ne pouvait donc décemment pas réussir à prolonger le cycle plus longtemps. » En gros, la fête est finie, et elle fut bien bonne !

Recrutement estival

Loin d’être un Eldorado, le LOSC constitue toutefois une terre de promesses : faire partie d’une équipe qui sait jouer au foot, qui mise tout sur le collectif et qui ne souhaite qu’une chose, se donner les moyens de ses ambitions. Fort de deux années formidables (un doublé Coupe-championnat en 2011 et une deuxième place en 2012), Rudi Garcia pouvait voir grand. Seulement voilà, en deux ans, Lille a également perdu ses principaux atouts, tous partis ailleurs brouter un gazon plus vert : Adil Rami, Yohan Cabaye, Gervinho, Moussa Sow, Eden Hazard… Pour combler ce vide, l’équipe dirigeante a fait marcher sa cellule de recrutement et sorti son porte-monnaie pour attirer dans ses filets Nolan Roux, Marvin Martin ou encore Pedretti. Et pour satisfaire la gourmandise des supporters, le LOSC s’est payé le luxe (croyait-on) d’acquérir le très irrégulier Salomon Kalou. Résultat : pour Antoine Placer, le club accuse le coup. « Aujourd’hui, Lille a le couteau sous la gorge. Les résultats sportifs ne permettent pas de rentrées financières suffisantes et la vente de joueurs ne sert qu’à combler un déficit d’exploitation de 20 à 25 millions d’euros chaque année. Je ne suis pas en train de dire qu’il y a le feu, mais il ne faudrait pas se tromper dans le choix des recrues chaque été. »

Ligue des champions

Difficile de faire plus catastrophique que le parcours du LOSC cette année. Bon dernier d’un groupe F a priori à sa portée, le club a payé cash ses mauvais choix stratégiques : « Je pense que les joueurs étaient usés mentalement, constate Antoine Placer, avant d’ajouter : Tous ont connu la Ligue des champions avec Lille et beaucoup d’entre eux avaient des contacts pour aller voir ailleurs depuis deux ans. Du coup, je pense qu’ils n’avaient pas forcément les armes psychologiques pour aller plus loin. D’autant que les nouveaux – Payet, Martin et Kalou – n’ont rien prouvé et n’avaient pas forcément les capacités pour répondre aux ambitions du club. »

Départ de Landreau

Rappelé en équipe de France par Didier Deschamps pour apporter son expérience dans les vestiaires, Mickaël Landreau ne s’imaginait sans doute pas une fin de saison aussi agitée. Acté au jeudi 6 décembre, son départ proviendrait de désaccords à répétition avec Rudi Garcia et Frédéric Paquet, directeur général adjoint. Suite à cela, le boulimique d’efforts Florent Balmont se disait d’ailleurs surpris par cette succession de départs au sein du club. « On est surpris. On ne pensait pas qu’il allait y avoir autant de changements dans une équipe en peu de temps » , a-t-il confié à Eurosport. Antoine Placer, lui, se veut plus optimiste : « Un club comme Lille doit connaître de nouveaux cycles tous les trois ans environ. Eux, plutôt que de régénérer l’effectif, ont décidé de prolonger pas mal de monde et donc d’avancer vers un cycle de 4-5 ans. Malheureusement, je pense que cela a agacé certains joueurs pour qui ça a été dur de voir partir autant de coéquipiers. »

Mercato hivernal

Seuls quatre joueurs de l’équipe de 2011 sont aujourd’hui titulaires au club : Mavuba, Chedjou, Béria et Balmont. Pire, deux cadres emblématiques (Landreau et Debuchy) viennent de quitter le domaine de Luchin. Avec un tel manque de leaders, on pourrait imaginer Lille très actif durant le mercato hivernal. Même pas. Antoine Placer explique pourquoi : « Comme la moitié des clubs français, Lille est en vente. Tout simplement parce qu’il n’y a plus d’argent en Ligue 1. Et même si le LOSC renvoie une image solide financièrement, en France, ça va très vite. La marge financière est très faible. On va dire que la dernière chance d’avoir une grosse rentrée d’argent, c’était Hazard. Malheureusement, aujourd’hui, la masse salariale, avec des joueurs comme Martin et Kalou qui touchent à leur arrivée ce que Debuchy ou Mavuba ont mis 3-4 ans à avoir, a enflée. » Quelle beigne…

Regarder vers l’avenir

En ces temps troublés, le LOSC entend toutefois affirmer ses ambitions durant cette deuxième partie de saison afin de limiter au maximum le déficit prévisionnel de l’été prochain : 20 millions d’euros si le club se qualifie en Ligue des champions. Mais pour y arriver, il reste du chemin à parcourir, du retard à rattraper, des plaies internes à panser et des résultats à enchaîner. Autant dire que pour la capitale du Nord, l’enjeu n’est pas simple. Et dans l’attente d’un repreneur qui tarde à venir (« Pour venir à Lille, il faut avoir les reins solides, au minimum 85 millions euros devant toi pour pouvoir combler les dettes et investir dans les transferts. » ), la meilleure réponse possible serait une victoire ce soir contre Nancy. Façon, peut-être, de se prémunir contre de nouvelles polémiques.

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par Maxime Delcourt à Lille

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