- C1
- 8es
- Lille-Chelsea (1-2)
Lille trop court pour effacer Chelsea
Dans un stade Pierre-Mauroy en ébullition, le LOSC a ouvert, mercredi soir, la fenêtre de son rêve d’exploit face à Chelsea grâce à un penalty inscrit par Burak Yılmaz. Puis, le champion de France en titre s’est heurté la tête sur son plafond et a finalement reçu une cruelle leçon d’expérience (1-2). Ainsi s’achève la saison des clubs français en C1.
Lille 1-2 Chelsea
Buts : Yılmaz (38e, SP) pour le LOSC // Pulisic (45e+3) et Azpilicueta (71e) pour les Blues.
C’était un soir pour sauter au plafond et même le faire exploser, une nuit pour provoquer les secousses et jouer avec l’histoire, une soirée pour envoyer les carnets scolaires à la poubelle et construire des moments hors du temps. Face aux micros, mardi, Benjamin André avait même annoncé la couleur : les calculatrices rangées, Lille allait faire péter les watts et Chelsea, tenant du titre, avec. Verdict ? Malgré quelques envolées et un stade au rendez-vous, l’histoire européenne 2021-2022 des Nordistes s’est fatalement terminée.
Shot avalé et public bouillant
Puisqu’il se raconte que le comportement d’une équipe est souvent le reflet du caractère de son coach, l’Europe du foot attendait le LOSC au tournant, mercredi soir. Convaincu de pouvoir réussir l’impossible si son gang acceptait de donner dans l’irrationnel et d’emmener Pierre-Mauroy dans sa folie, Jocelyn Gourvennec a alors rapidement vu ses hommes sortir les couteaux et sauter à la gorge d’un Chelsea qui s’est pointé dans la capitale des Flandres habillé du 3-5-2 avec lequel les Blues avaient terminé la soirée de la manche aller. Sous le nez d’un public bouillant, les Dogues ont servi un pressing souvent coordonné, à l’image d’un bon ballon gratté par Benjamin André dans les pieds de Jorginho en début de rencontre, suivi d’un premier pétard allumé par Burak Yılmaz (7e). Le second l’a été sur un coup franc que l’attaquant turc a largement envoyé hors cadre (11e), puis le LOSC a continué à avancer sans frein à main, mais aussi sans vraiment réussir à régler un casse-tête : la gestion de Jorginho, qui a tripoté sa cinquantaine de ballons dans le premier acte et a été un poison constant pour le 4-4-2 nordiste. Cadeau du ciel : alors que le rythme est retombé autour de la demi-heure de jeu, les Lillois ont envoyé Jonathan David martyriser Chalobah, tout juste entré pour suppléer Christensen, blessé, pour obtenir un bon coup franc, sur lequel Jorginho a touché le ballon du bras dans un duel avec Xeka. Yılmaz n’a alors pas hésité et a canardé Mendy sur penalty, ouvrant la porte de l’exploit (1-0, 38e). Trop simple ? Oui, évidemment, et, au moment où Pierre-Mauroy était en train de se remettre d’un shot avalé en vitesse, Jorginho a profité d’un nouvel espace ouvert et a subtilement trouvé Pulisic lancé en profondeur (1-1, 45e). Que faire ?
Azpique et cynisme
Surtout, ne rien changer et remettre des bûches dans le feu alors que Chelsea est revenu des vestiaires avec Mount plutôt que Kovačić, Tuchel repassant en 3-4-3 pour appuyer davantage dans les intervalles. Jocelyn Gourvennec, lui, en a vu de toutes les couleurs, Yılmaz envoyant une tête juste à côté (51e) avant que Çelik et Botman ne soient obligés de quitter leurs potes sur blessure. Amadou Onana a ainsi été envoyé en urgence pour faire la paire avec Fonte, Gudmundsson a reculé d’un cran, Djaló a été changé de côté et Weah a tenté de craquer des allumettes côté gauche. C’est finalement Xeka qui s’en est chargé en catapultant un centre de Yılmaz sur le poteau (63e). Porté par un élan positif, le LOSC a repris le ballon, fait remonter son bloc d’un cran, David a beaucoup mieux serré Jorginho, et les couteaux sont ressortis, d’un coup d’un seul, pour repartir à l’assaut. Moment choisi par Chelsea pour sortir le bouclier : au bout d’une longue séquence de possession, Mount a plongé côté gauche et Azpilicueta n’a ensuite plus eu qu’à surgir pour planter les Dogues (1-2, 71e). Dans les cordes, Gourvennec a abattu ses dernières cartes (Ben Arfa, Gomes, Bradarić), Marcos Alonso a eu une balle de 1-3, mais Pierre-Mauroy avait déjà compris : si le LOSC a marqué le premier but de son histoire en phase finale de Ligue des champions mercredi soir, il doit désormais digérer une élimination logique.
LOSC (4-4-2) : Jardim – Çelik (Onana, 58e), Fonte, Botman (Weah, 58e), Djaló – Bamba (Gomes, 77e), André, Xeka, Gudmundsson (Bradarić, 77e) – Yılmaz, David (Ben Arfa, 77e). Entraîneur : Jocelyn Gourvennec.
Chelsea (3-5-2) : Mendy – Christensen (Chalobah, 33e), T. Silva, Rüdiger – Azpilicueta, Kanté, Jorginho (Loftus-Cheek, 74e), Kovačić (Mount, 46e), M. Alonso – Havertz (Ziyech, 83e), Pulisic (Lukaku, 74e). Entraîneur : Thomas Tuchel.
Par Maxime Brigand, à Pierre-Mauroy