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Lille se saoule au Porto
Quoi de plus triste qu'un match amical qui n'en est pas un ? Égal à lui-même à domicile face à Porto, le LOSC frigide et pas barjot s'est logiquement incliné face à un FC Porto qui n'a pas eu à forcer son talent pour se mettre dans de bonnes conditions avant le match retour, la semaine prochaine, au Dragão.
H. Herrera (61′) pour FC Porto.
Il y a le LOSC et il y a la météo. Il y a le prévisible et ce qui l’est moins. Il y a ce qui pourrait justifier la fermeture du toit du stade Pierre-Mauroy et il y a ce qui l’a entraîné. L’ennui et la pluie étaient attendus à Lille ce mercredi soir, mais les nuages, qui avaient certainement mieux a faire, ont préféré poser un lapin au Nord de la France. Après 90 minutes de ce barrage de la Ligue des champions, il ne reste plus que l’embarras. Celui que provoque le style aussi efficace que morose adopté par le LOSC depuis la mort du trio sexy Hazard-Sow-Gervinho. Celui qu’entraînent les rencontres à enjeu de début de saison, quand les équipes ne sont pas réellement prêtes à en découdre. Celui auquel a également participé le FC Porto, maître du ballon et souverain technique d’une rencontre qu’il n’a pas pu emmener plus loin. Plus loin que ce triste 1-0, logique au vu des ambitions affichées par les Lillois et de la supériorité technique des Portugais.
À Porto la possession, à Lille les occasions
Une fête peut être loupée à cause de l’organisateur. Mais pas seulement. Le LOSC a beau ne pas être le membre le plus fun de la famille du football, ce mercredi, il a invité un brillant salaud. Un type bien sapé, avec une bonne gueule, mais qui n’avait absolument pas envie de parler aux quelques filles présentes. Pourtant, le premier quart d’heure de la rencontre est américain pour le beau visiteur. Les Nordistes invitent tranquillement les Portugais à danser dans leur moitié de terrain. Dangereux quand on connaît les qualités de Brahimi, Neves, Martinez ou encore Óliver Torres. Moins avec des soldats comme Basa, Kjær et surtout Béria, auteur d’une excellente partie, le risque est calculé. De leur possession de balle, les Portistes ne font pas grand-chose. Largement dominateurs dans ce secteur de jeu (70% à 30% à la pause), les coéquipiers de Martins Indi ne se procurent des occasions que par l’intermédiaire du phénomène Ruben Neves, plus jeune joueur portugais a être aligné dans un match de Ligue des champions. Un coup franc parfaitement botté pour Martinez, puis une bonne frappe cadrée repoussée par Enyeama en guise de seules banderilles lancées par les visiteurs. C’est moins bien que des Lillois qui, même en difficulté dans la création – le trio Balmont-Mavuba-Gueye étant trop bas -, parviennent à se montrer dangereux grâce à la doublette Corchia – Origi. Pas toujours juste, mais principale menace nordiste, le Belge trouve l’ancien Sochalien à deux reprises. Maladroit devant le but, le droitier loupe le coche.
Herrera flingue le LOSC
Dans un duel de fainéants, c’est souvent le plus talentueux qui s’impose. À Porto, on est entré dans un nouveau cycle, mais techniquement, on a décidé de poursuivre dans l’excellence. Si la machine semble encore en rodage, les transversales arrivent souvent dans les pieds, les transmissions sont généralement bien senties et les accélérations font souffrir un LOSC pas sorti de son mode défensif. Au rythme des chants lancés par le capo comme le vendeur d’épluche-légume vend son bazar dans les marchés, le bloc lillois s’effrite. Fraîchement entré en jeu à la place de Brahimi, Tello hérite d’un ballon sur le côté droit et envoie un excellent centre. La tête de Jackson Martínez est parfaitement repoussée par un Enyeama pris à contre-pied, mais Herrera traîne dans la surface et ouvre le score. On dispute l’heure de jeu au stade Pierre-Mauroy et le constat est triste : désormais mené, le LOSC passe à l’attaque et René Girard fait un tour dans la salle des machines. Lopes, Roux et Mendes entrent en jeu. Le bloc monte d’un cran, les latéraux envoie des centres et le trident du milieu soutient ses attaquants. Du football, quoi. Mais trop tard. Face à une équipe comme Porto, où Olivier Torres ne s’arrête plus de faire des efforts et où Alex Sandro revient sur Balmont comme un véritable patron, ça ne pardonne pas. Surtout pas avant un match retour à Porto. Là-bas, les stades et la météo sont tous deux prévisibles : tout sera chaud.
Par Swann Borsellino