- France
- Ligue 1
- 35e journée
- Lille/Bordeaux (2-1)
Lille s’accroche au podium
Lille, la force tranquille. Largement supérieurs à leurs adversaires du soir, les joueurs du LOSC ont logiquement battu les Girondins de Bordeaux (2-1) à la maison. Les Nordistes filent vers la Ligue des champions.
Pour beaucoup, le LOSC n’a pas une dégaine de 3e. Lille 2013-2014, ce serait la victoire de la besogne, du culte du 1-0. L’apogée de la réussite et la philosophie défensive, en somme. Pour d’autres, Florent Balmont n’a pas une dégaine de meneur de jeu. Au vrai, le numéro 4 nordiste ressemble à tout sauf à un footballeur. Mais à l’image de son équipe, le divin chauve aime les trompe-l’œil. Derrière ses faux airs d’ouvrier du football, Balmont est un artiste indépendant. Un mec dont on se demande pourquoi il tire les corners mais capable de donner une réponse claire à cette question avant la demi-heure de jeu de ce Lille – Bordeaux. Servi sur le côté droit par Origi, le milieu lillois envoie un centre exceptionnel à destination de Salomon Kalou. Étrangement seul dans la surface des Girondins. L’Ivoirien ajuste Carrasso d’un coup de boule parfait. En balade dominicale, les hommes de René Girard, victorieux 2 à 1, ramassent un nouveau succès à la maison. Invaincus depuis douze rencontres, les Lillois devraient terminer sur le podium.
« Il n’y a que des chandelles, on se fait chier »
Le public du Grand Stade a eu peur le temps de cinq minutes. Peur d’une mort lente et douloureuse par ennui. Puis l’écart de niveau entre les deux équipes a aidé la rencontre à démarrer. Totalement à la ramasse, les Bordelais manquent de créativité offensive et de solidité défensive. Un néant parfaitement résumé par Francis Gillot au micro de Canal + : « La problème, c’est le football. On sait ce qu’il faut faire, on ne le fait pas. On ne fait que balancer, il n’y a que des chandelles, on se fait chier. » Celui qui s’emmerde vraiment, c’est Vincent Enyeama. Homme de séries, le Nigérian passe la barre des 600 minutes sans prendre de pion à domicile pendant que les siens prennent d’assaut la cage de Cédric Carrasso. Un homme qui passe une soirée compliquée. Entré dans le bain avec un dégagement loupé, le Bordelais se mange son poteau gauche dans la tête après s’être couché sur une frappe d’Origi puis ne peut que constater les dégâts quand, laissé seul par sa défense, Kalou ouvre le score. Totalement absente, la doublette Diabaté – Jussiê ne se distingue que sur une frappe lointaine du Malien, aussi précise qu’une balle d’un sniper atteint par la maladie de Parkinson. À moins que ce ne soit une énième chandelle dont parlait Francis Gillot.
L’instant Kjær
Auteur d’une entrée en matière fébrile, Cédric Carrasso relève la tête à deux reprises en l’espace de cinq minutes. Sollicité suite à un centre-tir vicieux d’Origi et une praline contrée de Mendes, le portier du 33 empêche les Lillois de faire le break. Des Nordistes qui auraient dû passer une grosse partie de la deuxième mi-temps à dix suite à un tacle de boucher de Pape Souaré sur Traoré. La canonisation de Pape, Kjær n’en a que faire. La seconde période est celle de Simon. Auteur d’une chiche monumentale sur un coup franc à l’entrée de la surface, l’ancien de la Roma permet à Mendes, légèrement hors-jeu, de ramasser les miettes et de faire le break. Sur l’engagement, le défenseur danois est sanctionné pour une faute peu évidente sur Jussiê dans la surface de réparation. Le Brésilien transforme le pénalty. Encore un Bordelais pour plomber une bonne série d’Enyeama. C’est tout ce que pouvaient faire les visiteurs pour plomber les locaux ce dimanche soir. Ça et faire entrer David Bellion. Histoire de pénalty toujours, Salomon Kalou ignore ses coéquipiers esseulés dans les derniers instants de la rencontre et va gratter un pénalty en solitaire. Puni par les Dieux du foot pour avoir refusé la passe décisive, l’Ivoirien voit sa tentative repoussée par Carrasso. Une parade anecdotique.
Par Swann Borsellino