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Lille, pour faire barrage à la lose européenne
Avant de pouvoir démarrer sa campagne de Ligue Europa Conférence, le LOSC doit franchir l’obstacle Rijeka en barrages, dont la manche aller a lieu ce jeudi soir à Pierre-Mauroy (20h45). Une double confrontation qui aura forcément un impact sur la saison des Dogues, mais également sur l’indice UEFA français après le premier fiasco de l’OM en C1.
Démarrée en douceur, la rentrée des classes du LOSC va prendre une autre tournure ce jeudi soir. Opposés à Rijeka, actuel troisième du championnat croate, en barrage aller de la Ligue Europa Conférence, les hommes de Paulo Fonseca entament un premier semi-marathon avec cinq matchs à disputer en quatorze jours. Mais avant d’aller à Lorient, puis en Croatie pour la manche retour, et de se coltiner Montpellier puis Rennes, il y a donc cette première joute européenne à bien négocier pour s’offrir une année européenne, comme prévu.
Pas de Panathinaïkós bis, s’il vous plaît !
Depuis dix ans sur le Vieux Continent, les Lillois ont soufflé le chaud et le froid, un peu à l’image de n’importe quel club français hors PSG. Une irrégularité illustrée par l’historique et magnifique parcours des Dogues en Ligue des champions il y a deux ans avec Jocelyn Gourvennec (1er du groupe, huitième de finale perdu face à Chelsea), qui tranche avec le tour préliminaire de Ligue Europa perdu face au FK Qabala en 2016-2017. Si l’on en croit la tendance, il y a plutôt de quoi être optimiste : malgré un an d’absence en Europe, le collectif façonné par Paulo Fonseca la saison dernière progresse, s’est enrichi qualitativement et quantitativement (Hákon Haraldsson, Tiago Santos, Ivan Cavaleiro, sans oublier Samuel Umtiti – en phase de reprise – et prochainement peut-être Nabil Bentaleb dont l’arrivée est en suspens) et semble armé pour jouer sur deux tableaux cette année. « C’est vrai qu’on n’a pas un effectif qui a l’habitude de jouer la Coupe d’Europe, concédait l’expérimenté Benjamin André avant Lille-Nantes. Mais ce n’est pas très dérangeant de jouer tous les deux ou trois jours, c’est même mieux. (…) Quand on est dedans, tous les trois jours, moi j’aime ça. Je préfère ça parce que tu es tout le temps dedans. »
Pour ce faire, il faudra donc se défaire de Rijeka et ne pas mettre la charrue avant les bœufs, comme a pu le faire l’OM en troisième tour préliminaire de Ligue des champions face au Panathinaïkós. « Je ne connais pas du tout Rijeka, poursuivait André, toujours sur le sujet. Je sais juste qu’ils ont très bien démarré leur championnat, et forcément leur campagne en Ligue Europa Conférence. (Le HNK a éliminé les Kosovars du Dukagjini puis les Féroiens de Tórshavn lors des tours précédents, NDLR.) On l’a vu encore avec Marseille, tous les matchs sont très compliqués et ont une saveur particulière, tant pour nous que pour l’équipe adverse. Il faudra le préparer très sérieusement. C’est important de faire un très gros match à domicile, étant donné que l’on reçoit avant. On verra le reste ensuite. »
Rijeka sans coach, une aubaine ?
Une prudence de mise, même si dans le camp d’en face, Rijeka n’aborde pas vraiment cette double confrontation de C4 dans un climat stable au possible. La victoire à l’arrachée 2-1 face à Lokomotiva en championnat s’est suivie d’un mélodrame avec le départ à la surprise générale du coach Sergej Jakirović vers le Dinamo Zagreb le lendemain. Au micro de Nova TV, le président Damir Mišković ne pouvait que constater les dégâts : « J’ai d’abord appris la nouvelle sur la page Facebook du Dinamo, que ma femme m’a montrée. Je pensais que quelqu’un était en train de déconner ! Vers 15h30, l’entraîneur m’a appelé et m’a dit qu’il allait au Dinamo. Personne ne nous a appelés de leur côté, je ne crois pas aux transferts qui se font du jour au lendemain et personne ne nous a informés. Nous ne pouvons pas l’arrêter, son contrat est ce qu’il est, mais si nous avions su, nous aurions pu nous organiser à temps. C’est ainsi que nous allons voyager à Lille, sans entraîneur ni personnel. Nous allons devoir nous réunir et voir ce que nous pouvons faire. »
Une situation dont les Lillois ont le devoir de profiter, et pas seulement pour eux. Avec seulement deux clubs en Ligue des champions (PSG, Lens) et donc trois en Ligue Europa (Marseille, Rennes et Toulouse), la France aura bien besoin d’un solide représentant dans la troisième compétition européenne pour marquer des points. Et surtout résister à la menace néerlandaise, passée provisoirement cinquième cette saison et qui peut toujours placer cinq représentants en Europe. « C’est un moment important, rappelait ce mercredi Paulo Fonseca en conférence de presse. Je pense que le club, la structure, mérite de jouer une compétition européenne. Nous devons le prouver sur le terrain, parce que cette confrontation sera difficile, contre une équipe que j’aime beaucoup, avec beaucoup de bons joueurs, qui est bien organisée. Ce ne sera pas facile. Il faut prouver sur le terrain qu’on mérite de se qualifier pour la prochaine phase. » L’an passé, Nice était passé à un cheveu du dernier carré. Aux Lillois de faire mieux.
Par Andrea Chazy