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- Metz-Lille (3-3)
Lille miraculé à Metz
Pris au piège par une équipe de Metz séduisante et portée par ses défenseurs, le LOSC, qui remettait son titre de champion de France en jeu ce dimanche, commence sa saison 2021-22 par un match nul presqu'inespéré au terme d'un match spectaculaire (3-2). Encore menés 3-1 à dix minutes du terme, les Lillois ont profité des erreurs de Grenats réduits à dix pour revenir au mental dans les toutes dernières secondes.
FC Metz 3-3 LOSC Lille
Buteurs : Centonze (32e, 52e) et Udol (42e) pour Metz // Botman (23e), Ikoné (81e) et Yılmaz (90e+6) pour Lille
Pour une équipe comme Lille dont le titre de champion avait des airs de bug dans la matrice au sein d’une Ligue 1 ultra-dominée par le PSG depuis dix ans, remettre son titre en jeu n’est jamais chose aisée. Les attentes autour des Dogues sont aussi grandes que la situation du club précaire : dans une belle panade financière depuis son changement d’actionnaire la saison passée, Lille était promis à une intersaison cauchemardesque qui verrait tous ses cadres se barrer à la queue leu-leu pour remplir les caisses. Dans les pas de l’entraîneur Christophe Galter, d’ailleurs. Au final, le mercato lillois a été relativement peu agité et la victoire la semaine dernière lors du Trophée des Champions face au PSG à Tel-Aviv avait remis le confiance-mètre nordiste au maximum. Le premier rendez-vous, face à Metz à Saint-Symphorien, apparaissait alors à leur portée. Et pourtant, il a bien failli se transformer en immense piège. Piège transformé en point du nul, par l’opération du Saint-Esprit.
La meilleure attaque, c’est la défense
Les Lillois démarrent pourtant bien cette rencontre. Deux premières alertes : d’abord sur un centre de Yılmaz côté droit, presque dévié dans ses buts par Centonze (10e), puis avec une frappe sur le poteau de Bamba annulée par un hors-jeu de Yılmaz au début de l’action. Vient, alors, l’ouverture du score : sur un corner bien frappé par Yazıcı, Botman se libère du marquage messin et vient smasher une tête imparable (1-0, 23e). Devant au score, Lille se relâche et laisse les Grenats revenir : sans doute inspiré par un Euro qui aura mis les pistons à l’honneur, Thomas Delaine trouve Fabien Centonze au second poteau d’un superbe centre conclu d’une tête puissante (1-1, 32e). Et Metz continue d’insister, poussant ce LOSC à se recroqueviller avec un Sarr qui sollicite Jardim sur une frappe puissante aux 25 mètres (33e). Juste avant la mi-temps, les Dogues craquent donc : Niane, Sabaly et Udol s’amusent dans la défense lilloise, ce dernier se retrouve avec un peu de chance en position de frappe et ne manque pas l’occasion de faire mouche (2-1, 42e). La moue un peu boudeuse de Frédéric Antonetti sur le banc est un peu trompeuse : à la pause, c’est bien son FC Metz qui mène face au champion de France en titre et il n’a pas démérité.
Des VAR de rire
Dos au mur, les Lillois se font encore cueillir à froid au retour du vestiaire sur une remise en jeu côté droit de Centonze qui joue un double une-deux avec Niane et part au duel avec Botman. Le défenseur lillois tacle le ballon, qui rebondit sur le tibia du latéral messin et trompe Jardim (3-1, 52e). Sur un nuage, les Grenats voient leur soirée parfaite tourner au vinaigre quand Kiki Kouyaté se prend pour Karaté Kid en arrachant la jambe de Burak Yılmaz. C’est le tournant du match, qui actionne le retour lillois. Sur le coup franc qui suit, Lille pense punir Metz : Botman touche d’abord la barre, puis Benjamin André réduit l’écart sur le rebond… Un but refusé pour un hors-jeu anecdotique, après une interminable intervention de l’arbitrage vidéo. Miraculé, avec deux buts d’avance et à dix contre onze pour la dernière demi-heure de jeu, Metz ne verrouille pas son jeu à double tour pour autant. Il continue même d’attaquer, toujours par le biais de ses latéraux Centonze et Delaine accompagnés d’un Sarr très en vue. Sauf qu’en fin de match, la réorganisation tactique entreprise par Jocelyn Gourvennec remet un peu de vie dans ce LOSC. Parmi ses choix, l’entrée très remarquée de l’ancien Marseillais Isaac Lihadji. Qui, pour l’un de ses premiers ballons, déborde côté gauche et trouve dans l’axe un autre entrant, Ikoné, lequel conclut du plat du pied (3-2, 80e). Les dix dernières minutes sont suffocantes pour Metz, assailli par des Lillois très pressants qui multiplient les offensives sur le but d’un Oukidja vigilant. Et puis, la folie : alors que les six minutes de temps additionnel sont écoulées, Lihadji lance Yılmaz pour la contre-attaque de la dernière chance et le centre à ras-de-terre du Turc est dévié dans ses propres filets par Oukidja (3-3, 90e+6). Merci à la bonne étoile.
FC Metz (5-3-2) : Oukidja – Centonze, Bronn, Kouyaté, Udol, Delaine – Maïga, N’doram, Sarr – Niane (Joseph, 71e ; Mikautadze, 90e+3), Sabaly (Fofana, 58e). Entraîneur : Frédéric Antonetti.
LOSC Lille (4-4-2) : Jardim – Çelik, Fonte, Botman, Reinildo (Lihadji, 77e) – Sanches, André, Yazıcı (Ikoné, 60e), Bamba – Yılmaz, David (Weah, 60e). Entraîneur : Jocelyn Gourvennec.
Par Alexandre Aflalo