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- Bastia/Lille (0-3)
Lille met Bastia en veilleuse
Attendus de pied ferme en Haute-Corse, les Dogues font le boulot pour se hisser en demie de la Coupe de la Ligue. Un rayon de soleil dans le quotidien nordiste. Mais le spectacle était malheureusement autant sur le terrain que dans les tribunes.
Bastia – Lille : 0-3Buts: Bruno (10e), Rodelin (64e), Sidibé (86e)
Pour les ambitions lilloises, qui tutoyaient les sommets durant l’été, ce quart de Coupe de la Ligue n’avait rien d’un rendez-vous important. Une occase de faire tourner, tout au plus. Mais le LOSC patine en Ligue 1 et, surtout, s’est méchamment fait fesser en Ligue des champions. Qualification obligatoire au programme ! En face, Bastia parle surtout maintien. La chance corse ? Avoir déjà joué et gagné (Metz en 16e et l’AJ Auxerre en 8e) dans cette « CDL » . Deux victoires obtenues à Furiani. Un signe qui n’en était pas un. D’habitude, à 18h45, en Corse, c’est 51 et tranches de coppa. Les Lillois ont goûté d’une autre manière à l’hospitalité insulaire.
Lille frappe… et pique du nez
Les visages concentrés des coéquipiers de Benoît Pedretti se crispent davantage dès l’entame. Parce qu’ils ont « tout à gagner » , les Bastiais percutent. Toifilou Maoulida taquine direct l’assurance défensive du champion de France 2010. Quelle que soit la compèt’, les imprécisions perdurent pour Aurélien Chedjou et ses acolytes de derrière. Devant, c’est mieux. Cagade du défenseur du SCB Maka Mary que Gianni Bruno transforme en violente volée à bout portant. Dix minutes, 1 – 0. Rudi Garcia peut relâcher les sourcils. Les coiffeurs du Nord ne déméritent pas. De Steeve Elana au véloce Rodelin en passant par Gueye, il serait malhonnête de ne pas saluer leurs efforts. Sûrement insuffisants pour titiller la hiérarchie. Mais en temps de « crise » , toutes les solutions ne méritent-elles pas d’être étudiées ? Sur le terrain, ça ronronne sec après l’ouverture du score. Les Corses tentent bien de se faire entendre (B+ pour Forian Thauvin) à la demi-heure de jeu. Leurs lacunes techniques les empêchent toutefois de foutre un pied dans les vingt mètres adverses. Gianni Bruno bis : lancé dans la profondeur par Marvin Martin, le Belge passe à une transversale d’un doublé très classe : son exter’ du droit à la 38e était sublime. Pour le foot, on s’arrête là. À cinq minutes de la pause, l’arbitre Tony Chapron renvoie tout le monde aux vestiaires : l’un de ses adjoints a essuyé un jet de projectile sur le crâne. Le président Geronimi et Frédéric Hantz tentent de dialoguer. En vain. « La Ligue, la Ligue, on t’encule » suffira comme réponse. La maison Thiriez appréciera. Le match reprend, avec sursis : au moindre écart du public, c’est fini. Le mini acte qui se joue après l’arrêt de vingt minutes n’accouchera que d’un éclair de Bruno, encore, sur un crochet-frappe enchaînée qui lèche le poteau de Landry Bonnefoi. Vraie pause.
Des chiots affamés
Les idées bien rafraîchies, les joueurs repartent… aussi mollement qu’auparavant. Ilan, nouveau venu, essaye de faire effet kiss cool. L’entrée du Brésilien est salutaire. Remodelé à deux devant, Bastia fait de l’heure de jeu sa chose. Wahbi Khazri se rappelle qu’il joue devant. L’engagement du natif d’Ajaccio reste pourtant stérile. Puis Lille, à l’expérience, brise le scénario par Ronny Rodelin à la 62e. Sur un centre de Martin, l’ailier de 23 ans profite d’une erreur de jugement monstre de Bonnefoi. Un but opportuniste qui récompense une performance volontaire du sophomore lillois. Thauvin inquiète une dernière fois Elana. Pleins d’entrain mais si limités, les locaux passeront vite à autre chose. Le maintien et un tour de Coupe de France en ligne de mire. En revanche, c’est du tout bon pour l’escouade de Michel Seydoux. Djibril Sidibé conclut un contre (3-0, 84e) pour un succès d’une rare efficacité : 4 tirs cadrés – 3 buts. En plus de renouer avec la victoire après la frustration marseillaise du weekend, les Dogues sont demi-finalistes. Rien n’est gagné pour autant : Saint-Étienne, Montpellier et peut-être Rennes seront là. Un dernier carré insolemment relevé. C’est heureux pour le spectacle. Moins pour le palmarès du LOSC.
Par Pierre Girard