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Lille, les ailes de l’enfer
Derby du Nord pour le match du dimanche soir devant les caméras de Canal. Il s'agit de ne pas se rater pour les champions de France lillois qui restent sur trois grosses performances. Pour gagner, Rudi Garcia compte sur ses ailiers. Des fous talentueux. Daniel Sanchez, lui, se chie dessus.
Rudi Garcia, c’est un système avant tout. Immuable. Un 4-3-3 rodé et performant. Dans son triangle offensif, une pointe (Moussa Sow) et deux ailiers. Deux postes clés dans l’univers Garcia. Deux postes cauchemardesques pour les adversaires. Ce soir, Valenciennes s’apprête à souffrir. Pour ne pas dire plus. Car les quatre fantastiques lillois n’ont rien à envier au quatuor offensif du PSG.
Eden Hazard (11 matches, 4 buts, 4 passes décisives)
On a déjà tout dit sur le Belge. On en oublierait presque que le numéro 10 nordiste n’a pas l’âge de conduire au Mississippi. Et pourtant, il sait tout faire. Et plutôt bien en plus. Déroutant balle au pied, il sait marquer et faire marquer. Meilleur buteur et passeur du club, Hazard ne fait pas dans le détail quand il s’agit de faire basculer une rencontre. Mieux, Rudi Garcia n’hésite pas à le faire souffler de temps en temps pour mieux rentrer en cours de match. Bref, à l’inverse d’un Javier Pastore, le Belge n’est pas un mec de coups, lui, c’est plutôt la constance. Vif, rapide, technique, altruiste, super-sonique, le Lillois est un joyau à l’état brut. Même les plus folles rumeurs en provenance de la capitale (on parle de 50 millions d’Euros pour janvier prochain) ne le perturbent pas. Le Roi de France, c’est lui.
Dimitri Payet (7 matches, 1 but, 2 passes décisives)
Plus gros transfert de l’histoire du club (10 millions d’Euros), l’ancien Stéphanois a semblé trainer cette (trop) lourde étiquette une bonne partie du début de saison. Comme si la marche était trop haute entre Sainté et le Nord. Entre ça et ses blessures, il s’était complètement manqué durant l’été. Mais l’automne arrivant, l’ailier droit s’est refait une santé physique et sportive. Par intermittence, on a retrouvé le joueur de l’année dernière. Un type capable de plier une rencontre sur un contrôle, une frappe ou un crochet. Encore un peu timide dans l’expression collective, il doit faire fi des romantiques qui ne cessent de le comparer à Gervinho. Autant être clair, les deux lascars n’ont rien en commun. L’ivoirien était beaucoup plus explosif là où Payet est surement plus adroit. Quand l’ancien Nantais se mettra au diapason de ses collègues, ça pourra faire mal.
Joe Cole (7 matches, 2 buts, 1 passe décisive)
C’était l’attraction de la fin de mercato. L’international Anglais, surement l’un des plus doués de sa génération, débarquait dans le Nord sans prévenir. D’aucuns y voyaient un plan marketing quand d’autres y trouvaient une vraie plus-value sportive. Deux mois après son arrivée, Cole a mis tout le monde d’accord. Il est fort. Très fort. A tel point que Garcia le fait souvent débuter à la place de Payet. Toujours aussi fou balle au pied, l’ancien de Liverpool fait un bien terrible aux Lillois et à la Ligue 1 en général. Ses accélérations font de gros dégâts, sa vision du jeu est toujours tapissée de velours et, cerise sur le gateau, le british a la gniaque. Et c’est communicatif. D’autant que son expérience des grands rendez-vous est un vrai plus pour les ouailles de Rudi Garcia. Cole, c’est un peu le cadeau de Noël en été. Pas besoin des petrodollars finalement, suffit d’être malin.
Ludovic Obraniak (8 matches, 1 but, 1 passes décisive)
Le super-sub lillois est finalement resté dans le Nord. En fin de contrat en juin prochain, Obraniak aurait pu aller monnayer son délicieux pied gauche partout ailleurs. Il est resté, quitte a débuter toutes les rencontres sur le banc. Mais quand l’international Polonais rentre en jeu, ce n’est pas pour enjamber les flaques d’eau. Jamais aussi fort que dans le money-time, l’ancien Messin régale ses potes de caviars match après match. Surement le gaucher le plus talentueux de Ligue 1 avec Nenê. Même s’il doit prendre son mal en patience, Obraniak est bien plus qu’un simple remplaçant. C’est un gage de qualité. Un idéal de coaching. Aussi à l’aise à droite qu’à gauche, Obraniak ne tire pas la tronche et joue ses matches. Après tout, il vient d’enquiller un doublé coupe-championnat et prépare un Euro au pays dans moins de dix mois. On a connu pire.
Par Mathieu Faure