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Lille, le miracle unique
Largé en championnat, mais également en ligue Europa, le LOSC a le moyen parfait et unique de sauver son début de saison. C'est l'histoire de 90 minutes face au Wolfsburg de Kevin De Bruyne avec une victoire à la clé.
« Nous savons que Wolfsburg a une bonne équipe, mais nous vendrons chèrement notre peau. Nous espérons pouvoir nous surpasser. L’heure n’est plus aux calculs – l’équation est simple. Nous n’avons pas fait ça pour rien. Nous savons que ce sera un match compliqué – nous connaissons bien le foot allemand. Faire un résultat contre eux, ce serait une performance remarquable. » Sans être particulièrement optimiste, René Girard, le Gargamel du Nord, a envoyé un message à ses joueurs. Pour poursuivre l’aventure en Ligue Europa, il faut battre Wolfsburg à la maison. Trois points ou la mort. Marche ou crève, quoi. Dommage pour Lille, ce formidable défi arrive au plus mauvais moment de la plus mauvaise saison du club depuis bientôt 5 ans. Alors que l’équipe tenait la dragée haute au PSG et à l’AS Monaco de James l’an dernier en Ligue 1, les ouailles de René Girard ont toutes les peines du monde à gagner le moindre match en ce moment. Leur dernière victoire commence à sentir le renfermé (27 septembre face à Bastia), et l’équipe n’a marqué que 5 buts toutes compétitions confondues depuis… Dans le même temps, les Loups de Wolfsburg ont balancé 30 balles dans les ficelles. Pas de panique.
Pour le LOSC, c’est simple, rien ne marche en ce moment. Face à Lens, dimanche dans le derby (1-1), le LOSC a même perdu deux joueurs sur blessure en une mi-temps : Béria et Martin. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. C’est d’ailleurs incompréhensible, car l’équipe est plutôt bien outillée : Origi, Roux, Lopes, Mavuba, Kjær, Enyeama, Basa, Mendes, Gueye, Corchia, etc. Sur le papier, Lille devrait afficher autre chose que ses misérables 4 petits points en 5 matchs de poule de Ligue Europa. Force est de constater que c’est peut-être (déjà) la saison de trop pour René Girard. Pourtant, dans ce début de saison raté, il y a encore un espoir. Celui de sortir un gros match au bon moment. Une victoire suffit pour rejoindre et doubler sur le fil Wolfsburg, solide dauphin du Bayern Munich en Bundesliga. Une victoire et ça repart ? Oui, sauf que sur la scène européenne, Lille n’a encore gagné aucun match dans sa poule (4 nuls, 1 défaite). C’est bien là le problème. Lille est incapable de s’imposer en ce moment.
Mercato, nervosité, désamour
Pis, certains cadres pensent avant tout au championnat avant d’imaginer un 16e de finale de Ligue Europa en février prochain. C’est le cas du portier Vincent Enyeama qui n’a pas utilisé la langue de bois habituelle dans des propos rapportés par L’Équipe. « Pour moi, l’important, c’est le championnat. La Coupe d’Europe, ça passe après. Je n’y pense pas en ce moment. » Ça a le mérite d’être clair et précis. C’est dommage, car lors des joutes continentales, les équipes ferment moins le jeu, les matchs sont plus ouverts et c’est parfait pour se montrer à la télévision. D’autant que l’égalisation de Nolan Roux à Krasdonar, lors du dernier match, a permis aux Dogues de s’offrir une finale à la maison. Un scénario inespéré, au fond. Ça serait quand même con de tout gâcher au dernier moment. La situation est tellement compliquée que le LOSC peut gagner.
L’irrationnel va prendre le pas sur les faits. En interne, le club est en train de réfléchir à 36 choses à la fois. Un peu de mercato durant les fêtes (les noms de Lisandro López, Nene, Antonio Milić, Jozy Altidore ou encore Emil Forsberg ont été évoqués pour renforcer l’équipe), une interrogation sur la suite à donner au bail de René Girard et l’envie de tourner la page de certains tauliers (on pense notamment à Rio Mavuba). Bref, Lille est en pleine réflexion sur son avenir, mais d’ici là, il faut quand même s’offrir une seconde partie de saison un peu plus sexy chocolat, car avec la seule Ligue 1 au programme, l’équipe va vite s’éparpiller, et la saison risque de devenir très longue… Pour ce faire, il faut s’offrir le scalp des Allemands, tel Aldo Raine façon Inglorious. Mardi soir, Monaco a montré la voie en sortant premier de son groupe, alors que l’équipe était au plus mal à la fin de l’été. À force de travail et de solidarité, Leonardo Jardim a réussi à faire d’une équipe dont personne ne voulait un bloc solide et compact. Girard a 90 minutes pour demander à ses hommes de faire un miracle. À quelques encablures de Noël, ce n’est pas trop demandé en même temps.
Les enjeux de la dernière journée de Ligue Europa
Par Mathieu Faure