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Lille/Évian TG, la possibilité du néant ?
Respectivement plus mauvaise attaque et défense la plus friable de L1 - à égalité avec Caen - le LOSC et Évian Thonon Gaillard se retrouvent ce soir pour tenter de présenter de se présenter sous un meilleur visage qu'en 2014. Risque-t-on l'indigestion post-fêtes avec ce genre d'opposition ? C'est fort possible…
Fini les marrons glacés pour les Lillois et les Évianais, premiers de cordée en cette nouvelle année. Les voilà opposés dans une affiche reportée cet automne pour cause de finale de coupe Davis au stade Pierre-Mauroy. Le prétexte idéal, alors, pour faire retomber la pression temporairement sur les troupes d’un René Girard à cran face à la stérilité des siens face au but. Il faut dire qu’avec six buts marqués seulement entre début octobre et mi-décembre, sur 13 matchs joués, soit un pion toutes les 195 minutes en moyenne, il y avait de quoi perdre patience chez les supporters des Dogues. Nolan Roux et consorts savent qu’ils doivent faire mieux en cette nouvelle année s’ils ne veulent pas se retrouver au milieu des moules frites sur les étals de la grande braderie à la rentrée prochaine. Côté savoyard, ce qui pend au nez du groupe de Pascal Dupraz, comme il l’a dit lui-même après la rouste reçue en août au stade de la route de Lorient, c‘est plutôt un séjour à la Fistinière.
« Il faut qu’on soit plus velléitaires sur le plan défensif. Sinon on va prendre des fessées, et personnellement, les fessées, ça ne me plaît pas trop. Peut-être que certaines personnes s’en réjouissent. Pas moi. Il y a des boîtes pour ça. » Avec 32 buts pris en 18 journées, dont six à Rennes ou trois par Sainté, Reims, Lyon ou Marseille, Jesper Hansen et son bloc équipe tendent souvent le martinet pour recevoir. Reste une question en suspens au milieu de cet état des lieux peu élogieux : deux bonnets d’âne comme le LOSC et l’ETG peuvent-ils envoyer du bois ce soir malgré leurs difficultés récurrentes ? Si on peut compter sur les coups de patte de Daniel Wass et de gueule de Barbosa, ou le léger mieux entrevu en fin d’année pour les partenaires de Rio Mavuba face à Toulouse et Bordeaux en coupe pour être optimistes, les cas de figure semblables des saisons précédentes sentent par contre bien la purge.
Où sont les buts ?
L’an passé, les mêmes rôles étaient occupés par Nice et Ajaccio, qui avait fait exploser la dette publique avec ses 84 buts encaissés, malgré Memo Ochoa. Deux équipes jouant avec des blocs bien bas, des buteurs en berne à l’image d’un Cvitanich moins tueur qu’en 2012-2013. Leurs oppositions avaient donné lieu à deux matchs bien pauvres : un 0-0 en août à François-Coty, certes sous une chaleur étouffante, mais avec une application technique digne de la League Two anglaise, en témoigne le nombre de tirs cadrés, bloqué à quatre ; puis un 2-0 pour les locaux sur la Côte d’Azur, avec là encore des ratés incroyables et un CSC du gardien mexicain pour s’extasier. L’année d’avant, Reims et Brest s’y sont collés, avec le même résultat : un score nul et vierge des familles à l’automne, avec Thébaut et Agassa inspirés dans leur but, avant une victoire des Champenois à Francis-Le Blé au printemps (2-0), avec six tirs cadrés.
Les années suivantes donnent peu ou prou les mêmes tendances, avec pas franchement d’avalanche de buts : Dijon-Brest en 2011-2012 (1-0 ; 1-1), Saint-Étienne-Boulogne (1-0 ; 0-1) en 2009-2010, Le Havre-Grenoble (0-0 ; 0-1) en 2008-2009, Sedan-Nantes (1-1 ; 0-1) en 2006-2007, et caetera. Rare exception dans tout océan de limites, un bon vieux Montpellier-Arles-Avignon (3-1) de 2010-2011, avec de vrais beaux buts de Giroud, Kermorgant et Diawara, du Charisteas et Tino Costa en L1, des relégués pas frileux dans le jeu et Xavier Collin qui découpe salement.
Et encore, seulement au match aller. Quid du retour ? Double clean sheet, ou duo de fébrilités, c’est selon. Alors, que peut-on espérer à la vue de ce rigorisme franco-français ? Peut-être des Pascal Dupraz et René Girard encore plus caliméros qu’à l’accoutumée pour animer le bord de touche, ou qu’un des deux collectifs ait pris de vraies bonnes résolutions pour la nouvelle année.
Par Arnaud Clément