- C1
- 8es
- Lille-Dortmund (1-2)
À Lille, la fête est finie
Malgré une ambiance exceptionnelle à Pierre-Mauroy, le LOSC ne s’est jamais montré à la hauteur de l’événement et voit son rêve d’atteindre pour la première fois les quarts de finale de la Ligue des champions s’évaporer. Il y a de quoi avoir des regrets, tant les supporters ont su sublimer une soirée qui s’est terminée avec un goût d’inachevé.

Tous les ingrédients étaient pourtant réunis. Alors que plusieurs supporters de Dortmund se réchauffaient dans les estaminets à proximité de la Grand-Place à coups de welshs et de bières, les Lillois, eux, vaquaient à leurs occupations à quelques heures de l’une des rencontres les plus mythiques de leur histoire en portant fièrement les couleurs du LOSC dans les rues de la capitale des Flandres, notamment à la suite de l’opération « Tous en rouge » lancée par le club. Mis à part lors des célébrations du titre en 2021, c’était du jamais-vu. Mais sur le terrain, les Dogues n’ont pas su se mettre au niveau de l’événement et ont chuté malgré l’ouverture du score précoce de Jonathan David (1-2). L’épopée prend fin, avec un petit goût amer en bouche, mais l’essentiel est peut-être ailleurs.
Les frissons sur « The Chaaaampioooons » 🔴⚪️ #LOSCBVB pic.twitter.com/OiX2Mgvj4K
— Hortense Leblanc (@hortense_lblnc) March 12, 2025
Beffroi et ferveur
Comme avant le succès historique face au Real Madrid, les amoureux du club nordiste se sont mis sur leur 31 pour ce grand rendez-vous européen. Outre l’accueil du car, qui a, comme à son habitude, été un beau moment de partage, la magie a opéré à une heure de la rencontre, lorsque Pierre-Mauroy s’est garni de ses 50 000 âmes. Le club lillois avait eu la bonne idée de mettre à chaque place des petites bâches colorées de blanc et de rouge, ressemblant à s’y méprendre à du papier cadeau. Le résultat est plus qu’une réussite et le tifo préparé par les DVE, représentant le beffroi de l’hôtel de ville, est venu sublimer le tout avant que l’hymne de la Ligue des champions ne retentisse et que le formidable parcage du BvB ne s’époumone à son tour. Rarement l’enceinte du LOSC aura autant vibré.
Galvanisés par leurs fans, les hommes de Bruno Genesio commencent idéalement la rencontre avec un pion de Jonathan David, bien aidé par l’erreur de Gregor Kobel, dès la 5e minute. Mais progressivement, le BvB s’est remis la tête à l’endroit, a griffé une première fois à la suite d’un penalty généreusement accordé à Serhou Guirassy, transformé par le capitaine Emre Can, avant que le virevoltant Maximilian Beier ne vienne définitivement refroidir l’ambiance. Les Dogues, encore une fois poussés par un public irréprochable du début à la fin, ont bien tenté d’emballer les dernières minutes de la rencontre et d’égaliser pour s’offrir la prolongation, mais il aura manqué du talent et des inspirations offensives aux Lillois pour exister dans une rencontre de ce type. L’odyssée européenne, débutée dès le mois d’août avec les barrages, s’arrête là, mais la ferveur autour de cette équipe a rarement été aussi grande.
« On a procuré des émotions »
Souvent comparé avec dérision à son voisin lensois,et ennemi de toujours, pour l’écart en matière d’ambiance dans ses travées, Lille a su, notamment avec cette campagne, renforcer l’engouement autour de son équipe. « On aura plein de bons souvenirs d’un parcours entamé en août. Et puis les matchs de phase de ligue contre le Real, l’Atlético, la maîtrise à Bologne ou le match de la qualif’ contre Feyenoord. On a procuré des émotions avec vous (les journalistes, NDLR) et le public », a pointé Bruno Genesio en conférence de presse, visiblement ému.
Jonathan David, lui aussi, a déclaré en zone mixte avoir pris son pied avec ses supporters lors de cette campagne : « Un grand merci à eux ! Ils étaient là durant toute l’épopée. Encore ce soir, le stade était plein, ils nous ont encouragés… C’est aussi grâce à eux que l’on en est arrivé là. On espère revivre des moments comme ça. » Pas sûr que cela ne suffise à effacer les regrets d’avoir vu le LOSC échouer pour la troisième fois au stade des huitièmes de finale de la Ligue des champions. Ils ont tous parlé de la sacro-sainte expérience, qui a toujours bon dos après les défaites et qui a un rôle à jouer à ce niveau, mais il y avait un quart de finale au bout et le Barça au tour suivant. Ce sera la Ligue 1, finalement, où les Lillois ont encore neuf matchs à disputer pour aller chercher un nouveau top 4. Et tout recommencer.
Par Thomas Morlec, à Pierre-Mauroy