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- Monaco-Lille (0-3)
Lille dévore et élimine un Monaco affligeant
Dix ans après son dernier succès sur le Rocher, Lille a mis fin à une série de huit matchs sans victoire à Louis-II en éliminant logiquement un Monaco inquiétant (0-3).
Monaco 0-3 Lille
Buts : Osimhen (19e) et Rémy (45e+1 et 86e) pour le LOSC
On a beau parfois le trouver rétrograde, dans sa façon de faire jouer ses équipes, il arrive aussi à Leonardo Jardim d’être en avance sur son temps. La Coupe de la Ligue rendra l’âme en fin de saison ? Dans l’esprit du technicien portugais, le deuil est déjà fait. C’est ainsi sans Wissam Ben Yedder, laissé sur le banc, que Monaco a abordé une rencontre pouvant conditionner une partie de sa saison, au vu de ses cinq points de retard sur les places européennes en championnat. Un choix tout sauf payant, tant son équipe s’est montrée inconséquente, mardi soir. Tout l’inverse d’un Lille particulièrement inspiré et reparti du Rocher avec son premier succès à Louis-II depuis le 13 décembre 2009.
Osimhen, un pion et puis s’en va
Sous l’impulsion de Golovin et Bakayoko, l’ASM prend pourtant progressivement les commandes, se procurant quelques corners mal négociés. Mais la première grosse occasion est à mettre au crédit du LOSC et Osimhen, qui perd son duel face à un Subašić resté sur ses appuis (17e). Partie remise pour le numéro 7 lillois, buteur sur l’action suivante d’une puissante frappe croisée du droit (0-1, 19e). Et contraint dans la foulée de quitter ses équipiers, victime d’un malaise. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, la sortie du Nigérian, qui précède celle de Pied, offre à Loïc Rémy l’opportunité de se montrer.
Comme Osimhen, l’international français perdra un duel face à Subašić, en ouvrant un peu trop son pied (44e). Comme Osimhen, Rémy ne mettra que deux minutes à s’en remettre. Le temps pour lui d’exploiter une passe en retrait complètement foirée de Badiashile, puis d’effacer Suba avant de conclure du gauche (0-2, 45e+1). On ne peut plus logique, si l’on se souvient de ces tirs de Sanches (36e) et Araújo (41e) détournés par le portier croate, mais aussi ce contrôle loupé dans la surface de Rémy (37e). Aux vagues nordistes, l’ASM ne répond que par une demi-volée d’Augustin bien captée par Leonardo (25e), et par deux bons coups francs envoyés dans le mur par le même Augustin et Fàbregas, dont la première mi-temps se résume à un spécifique passes en retrait. Maigre, très maigre.
Leonardo, la relève est assurée
Prise en défaut 25 fois (sur 34 buts encaissés) après le repos cette saison, la défense lilloise semble retomber dans ses travers quand, sur un centre d’Augustin dans la surface, Soumaoro touche le ballon de la main, et offre à l’ASM l’occasion de se relancer. Occasion gaufrée par Slimani, dont le penalty mollasson est écarté par Leonardo (55e). Appelé à succéder à Maignan dans la cage nordiste, le portier portugais se montre une nouvelle fois déterminant devant Jovetić (76e), pour ce qui constitue l’unique véritable occasion monégasque de la deuxième période. Le retour aux affaires du Monténégrin, huit mois après sa rupture du ligament croisé, constitue d’ailleurs l’un des rares rayons de soleil dans une soirée déprimante pour l’ASM, maître du ballon en deuxième période, mais totalement stérile.
Les autres satisfactions ? L’activité de Golovin, les premières minutes en pro d’Arthur Zagre (18 ans), chipé cet été au PSG, et la prestation longtemps solide de Subašić, une nouvelle fois décisif devant Rémy (67e) et Ikoné (82e) et sauvé par son poteau sur un tir à bout portant de Yazıcı (83e). Longtemps, car la doublure de Benjamin Lecomte a elle aussi fini par craquer, en se trouant sur un centre a priori anodin de Bradarić. Ce dont Rémy a profité pour s’offrir un doublé, et donner au score une ampleur plus conforme à la physionomie de la rencontre (0-3, 86e). Là-dessus, les deux équipes se sont dit rendez-vous dans quatre jours. À peu près à la même heure, même stade. Mais sans doute pas avec les mêmes hommes. Au moins côté monégasque.
Monaco (4-3-3) : Subašić – Aguilar, Maripán, B. Badiashile, Ballo-Touré – Fàbregas (Jovetić, 59e), Bakayoko, Golovine – Keita Baldé (Zagre, 64e), Slimani (Ben Yedder, 59e), Augustin. Entraîneur : Leonardo Jardim.
Lille (4-2-3-1) : Leonardo – Pied (Çelik, 30e), Soumaoro, Gabriel, Bradarić – Xeka, André – Araújo (Yazıcı, 78e), Ikoné, Sanches – Osimhen (Rémy, 23e). Entraîneur : Christophe Galtier.
Lucas Chevalier couvert de complimentsSimon Butel