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Lille défiera Chelsea en huitièmes de finale de la Ligue des champions
Lille avait hérité de Chelsea sur le premier tirage au sort annulé, mais est retombé sur les Blues au second. Les Dogues ne pourront donc éviter le champion d’Europe en titre et actuel troisième de la Premier League, en huitièmes de finale de C1. Un mastodonte créé par Thomas Tuchel que les Nordistes devront se coltiner pour continuer à écrire la plus belle page européenne de leur histoire.
Il faut croire que c’était le destin. Après avoir vu le nom de Chelsea sortir une première fois sur les douze coups de midi, les Lillois sont retombés sur le papier griffé à l’effigie du club londonien trois heures plus tard. Sur le papier, c’était le pire tirage possible : au mois de février 2022, les Dogues iront donc à Stamford Bridge en huitièmes de finale aller de la Ligue des champions pour s’attaquer à une montagne. Pour tout grimpeur chevronné, cela reviendrait à s’embarquer dans l’ascension de l’Everest. Tout simplement car les Blues ont des stars, l’un des meilleurs collectifs du monde, un entraîneur qui connaît parfaitement son adversaire pour l’avoir déjà affronté à plusieurs reprises en Ligue 1, une expérience européenne bien plus riche que celle des Lillois et enfin la couronne du Vieux Continent encore bien vissée sur sa tête. De plus, ces deux formations se sont déjà croisées en phase de groupes en 2019-2020, avec des victoires 2-1 des Anglais à l’aller comme au retour. Sur le papier, oui, Lille n’a que très peu de chances d’entrevoir les quarts de finale de la compétition reine. Mais il serait bon aussi de rappeler que le papier, dans le foot, n’a jamais eu une très grande valeur. Et surtout pas en ce lundi de tirage au sort foireux.
Chelsea n’est pas invincible
L’OL de Bruno Genesio contre Manchester City, le groupe de la France lors de la Coupe du monde 2010, l’OM face au Canet-en-Roussillon en Coupe de France l’an dernier : rien ne s’est passé comme pouvait le laisser paraître ces tirages au sort. Il n’y a pas besoin de remonter très loin en arrière pour s’en assurer : lors du tirage des groupes de la Ligue des champions à la fin du mois d’août, beaucoup doutaient de la capacité du LOSC à s’en sortir avec Gourvennec à la tête de cette équipe. Quatre mois plus tard, les Dogues terminent premiers de leur groupe en prouvant qu’ils étaient à leur place.
Si les Nordistes se retrouvent à affronter Chelsea, second de sa poule derrière la Juve, c’est aussi que quelque chose n’a pas tourné comme Thomas Tuchel le voulait. Comme ce nul concédé sur la pelouse du Zénith (3-3) à la suite d’une superbe volée dans le temps additionnel de Magomed Ozdoïev lors de la dernière journée en tête. Mais aussi cette défaite à une Vieille Dame turinoise qui n’est que l’ombre d’elle-même cette saison (1-0). Deux résultats qui prouvent que les Blues sont comme tous les grands d’Europe : souvent, ils brillent, mais parfois aussi, ils peuvent avoir des trous d’air.
Continuer à ne pas avoir peur des gros
L’idée n’est pas de minimiser la puissance du futur adversaire de Lille, car tout le monde sait déjà qui est Chelsea et la force incroyable qui habite ce club. Mais il ne faut pas non plus oublier que souvent cette saison, le LOSC a su élever son niveau de jeu lorsque les événements le demandaient. Comme lors du Trophée des champions remporté face au PSG cet été, comme à Séville où Lille devait s’imposer pour espérer survivre, comme à Paris ou à Monaco en championnat, même si le résultat n’a pas suivi. De quoi faire dire ce jour à Olivier Létang ceci en réaction au tirage : « On vendra chèrement notre peau et on fera tout pour passer. » L’actuel président du LOSC n’était pas au club ce jour d’avril 2019 où, au stade Pierre-Mauroy, Lille avait infligé au PSG de Thomas Tuchel l’une des plus grosses claques (5-1) reçue dans sa carrière par l’entraîneur allemand. Clin d’œil de l’histoire : le dernier déplacement en Ligue 1 avec les Rouge et Bleu de l’actuel coach de Chelsea s’était soldé par un triste (0-0) dans le Nord. Quatre jours plus tard, au lendemain d’une éclatante victoire face à Strasbourg au Parc (4-0), Tuchel était remercié la veille de Noël par ses dirigeants. La suite, tout le monde la connaît. Ou du moins pense la connaître, car personne n’est à l’abri d’un nouveau tirage au sort.
Par Andrea Chazy