- France
- Ligue 1
- 11e journée
- Nantes/Lille (0-1)
Lille contrôle, Nantes déchante
Au terme d'une rencontre assez terne, Lille est venu ramasser les trois points sur la pelouse de la Beaujoire. Logique pour une équipe en pleine bourre qui a maîtrisé la partie sans trembler. Nantes, en panne d'inspiration, brise sa série de 4 victoires en Ligue 1.
Nantes – Lille (0–1) N. Roux (40′) pour Lille.
Qui aurait cru que le Nantes Lille programmé pour le compte de la 11e journée constituerait un choc de Ligue 1 ? Si Lille pouvait être attendu à ce niveau, peu sont ceux qui auraient imaginé les Canaris au pied du podium, en chasse des ogres parisiens et monégasques. Pourtant, force est de constater qu’il existe encore une classe d’écart entre les deux favoris du championnat et leurs plus proches poursuivants. Car les deux équipes ont offert un match assez pauvre en occasions, bien que maîtrisé techniquement et tactiquement par des Lillois venus chercher une petite victoire.
Les Dogues matent les Canaris
La première mi-temps est à sens unique. La rencontre est contrôlée par un milieu lillois multi-générationnel composé de Balmont, Mavuba et Gueye. Les trois lascars ne laissent pas une bribe d’espace à des Nantais qui, en plus d’être étouffés, font preuve d’une maladresse certaine dans la relance. Par deux fois, le pressing trop laxiste des hommes de Michel der Zarkarian permet à Roux de partir dans le dos de la charnière jaune. Sans dommages. Car Nantes peut compter sur l’une des qualités qui lui ont permis d’enchaîner quatre victoires de rang en Ligue 1 : sa défense. Dans l’axe, Vizcarrondo, sosie officiel de Khal Drogo, et Djilobodji contiennent les assauts tant bien que mal et malgré leurs patronymes de Scrabble.
Alors Lille contrôle, mais sans plus de danger porté sur la cage de Riou. Souaré déborde, Roux appelle, Kalou dribble, mais les filets nantais ne tremblent pas. Hormis un petit numéro de l’Ivorien à la 24e, conclu par une frappe mollassonne et un tir de Nolan qui frôle le montant droit (36e), les occasions sont rares. En contre, un art que Gakpé et ses potes maîtrisent bien depuis le début de la saison, les Nantais sont même tout près de surprendre Enyeama après un centre de Deaux (26e). La récré avance à grands pas lorsque Roux se décide finalement à surgir. À la suite d’une frappe repoussée, Rodelin récupère le ballon côté droit avant d’adresser un centre au cordeau pour l’attaquant, légèrement en position de hors-jeu. Drogo est devancé, Nantes est mené. Pas illogique.
Nantes pousse dans le vide
Le discours de Michel der Zakarian à la pause semble avoir porté ses fruits. Les Nantais reviennent sur le terrain avec de biens meilleures intentions. Si les inspirations ne sont pas encore décisives, le milieu de terrain commence à voir le jour. Djordjevic, fantôme du premier acte, touche un peu plus de ballons et les ailes lilloises aperçoivent enfin les maillots criards pointer le bout de la liquette. Poudre aux yeux sans doute, car les occasions sont encore nordistes. Les protégés de Girard aspirent leurs adversaires et profitent des espaces. À la 51e, Roux dribble Riou qui, trop excentré, ne peut trouver le cadre. À quinze minutes du terme, Kalou, seul au point de penalty, place une tête trop faiblarde et prévisible pour alourdir la marque. En face, Nantes est impuissant. Kjær et Rozenhal annihilent toute tentative aérienne. Et même lorsqu’ils semblent battus, ils sont suppléés par Enyeama qui part au charbon devant Djordjevic (80e).
L’entrée de Nicolita laissera un instant croire que le soleil n’est pas mort pour des Canaris qui voient Djilobodji regagner les vestiaires pour un second jaune (82e). Le LOSC n’a plus qu’à contrôler la fin de match en supériorité numérique, comme il l’a déjà si bien fait à 11 contre 11. Facile et à l’expérience face à un promu vaillant, mais qui montre ses limites offensives. La Beaujoire s’éteint sur cette petite défaite, victime d’une équipe qui n’a plus encaissé de but depuis 6 matchs. Les rêves de podium, ne serait-ce qu’éphémères, s’envolent dans le ciel de Loire-Atlantique, pendant que les vainqueurs du soir savourent leur toute fraîche seconde place. La vie d’un promu est faite de désillusions.
par Raphael Gaftarnik