- France
- Ligue 1
- 12e journée
- LOSC/AS Monaco (2-0)
Lille cadenasse Monaco
Une défense de fer, un buteur en feu. La recette du LOSC n'est pas très élaborée, mais elle marche. Invaincu en championnat avant le match, Monaco repart de Pierre-Mauroy la queue entre les jambes. Nolan Roux, double buteur ce soir, a déposé les siens sur la deuxième marche du podium, à deux points du PSG.
Lille – Monaco (2–0) N. Roux (26′), N. Roux (71′) pour Lille
Ça ne réjouit pas forcément les puristes, mais c’est mathématique : quand on n’encaisse pas de but, on est sûr de ne pas perdre. Par conséquent, il suffit de trouver la faille une seule et unique fois pour prendre les trois points. Un postulat que les Dogues savent mieux que quiconque. Il faut croire que René Girard a inculqué la bonne leçon en arrivant dans le Nord. Pour la dixième fois en douze journées, les Dogues ont rendu une clean sheet. Comme à Nantes il y a une semaine, les coéquipiers de Rio Mavuba ont souffert, se sont accrochés à leur avantage comme si leur vie en dépendait, mais ils n’ont pas plié. Mieux, ils se sont offert une fin de match sereine grâce à un contre superbement mené par Kalou, et conclu peinard par Nolan Roux, sur un caviar de Rio Mavuba. Pas étonnant alors de les voir seuls deuxièmes ce soir, au détriment de leur hôte monégasque.
Garcia démission
Doté d’un effectif moins riche en talent brut que Rudi Garcia, l’ex-coach de Montpellier fait tout de même le taf : il prend des points. Rodelin n’a pas le talent de Hazard ? Roux n’a pas la vitesse de Gervinho ? Gueye ne régule pas le jeu comme Cabaye jadis ? Ces évidences ne se contestent pas, mais la solidarité affichée par ces Lillois compense bien des lacunes. Ça court, ça tacle, ça joue avec trois récupérateurs, et ça gagne des duels de la tête. Qu’on ne crie pas au scandale : après tout, on est dans le pays qui a gagné une Coupe du monde comme ça. Ce soir, ces arguments furent apparemment suffisants pour faire plier un Monaco bien plus à l’aise techniquement, mais qui a manqué clairement de jus.
Le centre dévissé qui va bien
À l’heure où il faudra élire le binôme gagnant de la L1, que ceux qui louent l’entente entre Ibra et Cavani jettent tout de même un œil aux perfs du duo Basa-Simon Kjær. Car cette équipe lilloise s’appuie sur une charnière injouable, notamment dans les airs. C’est d’ailleurs d’un ballon aérien gagné par Marko Baša devant Toulalan qu’est venu le premier but, peu avant la demi-heure de jeu, même si les stats retiendront de celui-ci qu’il est à mettre au crédit du genou de Nolan Roux. Un homme actuellement en état de grâce, au point que ces centres dévissés du gauche prennent la direction de la lucarne et obligent Subašić à sortir une horizontale qui va bien. Et quand l’arrière-garde maison vient à fléchir – comme lorsque le sosie de Thor n’appuya pas assez sa passe en retrait (36e) – elle peut compter sur la rigueur d’un Vincent Enyeama extrêmement performant et rassurant pour suppléer les (rares) absences de sa défense. Ô combien précieux, le portier nigérian a réalisé une parade doublement déterminante à 20 minutes du terme. Son arrêt de handballeur devant Falcao a préservé le maigre avantage des siens. Une poignée de secondes plus tard, le ballon était dans les filets de Subašić et le match était plié. Lui restait alors à faire 2-3 arrêts pour la photo. Grâce à lui, Radamel Falcao est désormais à portée de tir de Nolan Roux au classement des buteurs.
Par Marc Hervez