- C3
- Tirage au sort des seizièmes
Lille-Ajax Amsterdam, un an après
Désireux d'affronter Arsenal, Christophe Galtier a eu droit à l'Ajax Amsterdam. Effectué en début d'après-midi à la Maison du football européen, à Nyon, le tirage au sort des seizièmes de finale de la Ligue Europa a réservé à l'entraîneur lillois et ses ouailles une revanche face au club néerlandais, tout juste reversé de la Ligue des champions. Un an après s'être fait deux fois maîtriser en C1 par les Lanciers, les Dogues et Sven Botman, ancien de la maison amstellodamoise, auront en février l'occasion de montrer à l'Ajax l'étendue de leurs progrès.
Il espérait jouer Arsenal et ainsi recroiser Pierre-Emerick Aubameyang, Nicolas Pépé et Gabriel, ses anciens poulains à Lille et Sainté (pour le premier). Loupé : rapidement tirés, les Anglais joueront Benfica. Mais Christophe Galtier et le LOSC auront bien droit à des retrouvailles lors des seizièmes de finale de la Ligue Europa. Non pas avec le PSV Eindhoven, l’une des deux têtes de série restant dans le saladier, un club dont certains supporters avaient retourné le centre-ville de Lille un après-midi de février 2011… Mais avec l’Ajax Amsterdam, adversaire des Dogues lors de la phase de poules de la Ligue des champions la saison dernière.
Un passif à effacer
De ce groupe H où figuraient également Valence et Chelsea, qualifiés dans cet ordre, les Lillois étaient sortis avec pas mal de regrets, un malheureux point et deux revers face au frais demi-finaliste de la C1. Pas sûr, donc, que le technicien nordiste et ses ouailles se réjouissent à l’idée de retrouver l’actuel et traditionnel leader du championnat néerlandais. Pas sûr non plus qu’ils reconnaissent vraiment l’équipe contre qui ils avaient d’entrée lourdement chuté (3-0) l’année dernière, le 17 septembre 2019 à l’Amsterdam Arena. Puis payé une nouvelle fois la trop grande inefficacité ayant escorté leur campagne européenne deux mois plus tard à Pierre-Mauroy (0-2, 5e journée).
C’était le 27 novembre, un soir où Hakim Ziyech s’était occupé d’absolument tout. Y compris d’exfiltrer un gamin ayant échappé à la vigilance des stewards pour le câliner. Ziyech, aujourd’hui, n’est plus là. Dest, Van de Beek et Veltman non plus, et il ne reste en fait plus grand-chose de l’équipe qui avait retourné le Real, matrixéla Juve, frôlé la finale de la C1 et emballé l’Europe au printemps 2019. Si ce n’est une demi-douzaine de cadres (Onana, Blind, Tagliafico, Mazraoui, Neres, Tadić, Huntelaar) et son délicieux souvenir, la confiance et l’enthousiasme nés de cette folle épopée n’ayant d’ailleurs pas permis à l’Ajax de remettre ça l’an passé.
Botman, au bon souvenir d’Amsterdam
Ni cette saison, où le club amstellodamois a finalement dû se contenter de la troisième place de sa poule derrière Liverpool et l’Atalanta. Leader de la Ligue 1 depuis hier, et large vainqueur à San Siro début novembre, Lille aussi a changé, et l’écart entre les deux formations semble s’être un peu amenuisé en un an. Reste que le géant néerlandais a le rebond et le succès dans le sang (34 titres nationaux, 19 coupes des Pays-Bas), et demeure un remarquable radar à talents doublé d’une formidable usine à promesses, dont les dernières productions se nomment Ryan Gravenberch, Perr Schuurs ou… Sven Botman.
En quelques mois, le Batave a fait oublier à Lille Gabriel, ainsi que les flops Anwar El-Ghazi ou Ricardo Kishna, tous deux révélés à l’Ajax avant de se crasher plus ou moins fort dans la capitale des Flandres. Pas retenu malgré une saison pleine en prêt à Heerenveen, la faute notamment à l’émergence de Schuurs dans l’axe du quadruple vainqueur (1971, 1972, 1973, 1995) de la coupe aux grandes oreilles, le stoppeur gaucher, devenu international espoirs néerlandais peu après son arrivée au LOSC, aura désormais à cœur de prouver à son club formateur qu’il s’est un peu planté en le laissant filer.
Les huitièmes, ce plafond de verre
Membre avec la Juve, Chelsea et le Bayern du cercle très fermé des clubs ayant déjà remporté la C1, la défunte C2 (1987) et la C3 (1992), une compétition dont il a d’ailleurs disputé la finale en 2017 face à Manchester United, l’Ajax a l’Europe chevillée au corps, et une certaine culture des épreuves continentales qui fait de lui le favori de cette double confrontation, programmée les 18 et 25 février prochains, avec match aller à Pierre-Mauroy. En cédant jeudi la première de son groupe à l’AC Milan, Lille se savait sous la menace d’un tel tirage, le chapeau des têtes de série comportant quatre équipes reversées de la C1.
Éliminé en seizièmes avec Saint-Étienne par… Manchester United, futur vainqueur en 2017, Christophe Galtier avait d’ailleurs évoqué ce risque dès l’issue de la 5e journée. Mais pas question, pour « Galette » , de tomber dans la fatalité. « Ça dépendra du tirage et de l’effectif à ma disposition, a posé le coach lillois à l’heure d’évoquer ses ambitions dans l’épreuve, une fois le Sparta Prague renversé et cette qualif’ officialisée. Mais j’accepterai les choses qui devront se passer au mercato. Et on jouera cette compétition à fond. » Avec l’espoir d’enfin dépasser le stade des huitièmes de finale, un objectif auquel les Lillois semblent avoir largement le droit de rêver au vu de leur première partie de saison, tant sur la scène nationale que continentale.
Par Simon Butel