- France
- Ligue 1
- 2e journée
- Monaco/Lille (0-0)
Lille a tenu bon face à Monaco
Chacun sa mi-temps. En ouverture de la deuxième journée de Ligue 1, Monaco n'a pas réussi à faire mieux que 0-0 à Louis-II face à Lille.
Les blessures ont eu raison de l’AS Monaco. En première période, les Monégasques ont forcé quasiment exclusivement sur le côté gauche. À la baguette, João Moutinho a usé à l’excès des longues transversales à destination de Layvin Kurzawa et Ivan Cavaleiro, intenables. Très affûtés physiquement, les deux hommes ont poussé Sébastien Corchia à sortir dès la 26e minute, épuisé et blessé par des duels aériens trop intenses pour lui. Incroyablement juste techniquement, les deux hommes ont enchaîné combinaisons à deux, débordements, gestes de grande classe et centres bien dosés. Seulement voilà, juste après la mi-temps, Kurzawa est sorti pour une blessure à la cheville, suivi par João Moutinho. Résultat : remaniement tactique. Fabinho et El-Shaarawy à gauche, Cavaleiro à droite, Dirar recule d’un cran. Et c’est tout le déséquilibre assumé de l’AS Monaco qui est enrayé. Les Lillois n’en demandaient pas tant.
Monaco presse, presse et presse encore
Il n’a pas fallu attendre longtemps pour comprendre quelle serait la physionomie du match. À peine quarante secondes de jeu que Layvin Kurzawa déborde côté gauche pour ajuster un centre parfait. À la retombée, Bernardo Silva, pas le meilleur joueur de tête de l’ASM, ne parvient pas à cadrer. Mais les Lillois sont prévenus. Ce match va être long. Comme face aux Young Boys en Ligue des champions, les Monégasques imposent un pressing intense, avec un bloc très haut. Pour contourner une équipe lilloise déjà très compacte dans les premières minutes, João Moutinho prend les choses en main.
Transversale par-ci, petite balle par-dessus par-là, tous les longs ballons arrivent à destination. En atteste ce ballon piqué en direction de Dirar à la 12e minute. Malheureusement, le Marocain manque son face-à-face avec Vincent Enyeama. Les Lillois, n’en déplaise à Hervé Renard qui peste sur son banc, ne voient pas le jour. Ils ont toujours un temps de retard. Après un nouveau festival des deux hommes de gauche, Guido Carillo, préféré à Anthony Martial, manque de deux pointures de pousser le ballon au fond des filets. Après une dernière occasion de João Moutinho sur coup franc, les Lillois peuvent enfin souffler et rentrent aux vestiaires avec le 0-0 sans trop savoir comment.
Lille pointe le bout de son nez
Au retour des vestiaires, Monaco perd ses trois hommes forts. Kurzawa et Moutinho sur blessure, Cavaleiro en étant repositionné à droite. Du coup, pendant un quart d’heure bizarre haché par les remplacements et les blessures, Lille en profite pour sortir la tête de l’eau. Le LOSC se crée même des occasions franches, dont une énorme de Baptiste Guillaume qui permet à Subašić de sortir son premier gros arrêt. Le changement tactique forcé de l’ASM casse complètement la dynamique. Les Monégasques ont toujours largement le contrôle du ballon, mais ils ne réussissent plus à créer de différences, ou même de décalages. Monaco parvient à se créer des occasions seulement sur coups de pied arrêtés, comme avec cette tête de Ricardo Carvalho, détourné par Enyeama.
Les Lillois ont compris : il faut casser le rythme. Ils n’hésitent pas à multiplier les fautes, et donc les cartons jaunes. En découle une scène surréaliste où Mounir Obbadi a été exclu l’espace de 30 secondes pour un deuxième avertissement, jusqu’à ce que l’arbitre se rende compte que c’est en fait Sofiane Boufal qui a commis la faute. Les Lillois auraient même pu aller chercher le hold-up sur deux dernières opportunités pour Tallo et Civelli. Si Leonardo Jardim peut regretter le match nul au vu de la première mi-temps, il va surtout se faire du mouron si Kurzawa et Moutinho ne se remettent pas de leurs pépins physiques avant d’aller à Valence.
Par Kévin Charnay