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Like a Bosz ? Oui mas pas trop…

Par Matthieu Rostac, à Amsterdam
4 minutes
Like a Bosz ? Oui mas pas trop…

Peter Bosz vient de signer au Borussia Dortmund ? Youpi ! Pour le club allemand, oui. Pas forcément pour l'Ajax Amsterdam qui perd l'un des meilleurs tacticiens de son histoire après une petite saison d'Eredivisie. Cette aventure pouvait-elle se finir autrement ? Probablement pas. Explication des raisons d'un départ très (trop ?) rapide.

Un petit tour et puis s’en va. Après seulement une saison d’Eredivisie passée sur le banc de l’Ajax, Peter Bosz a traversé la frontière pour aller travailler pendant deux saisons à 170 kilomètres de sa ville natale d’Apeldoorn, au Borussia Dortmund. De l’extérieur, ce choix d’enfiler le costume déjà porté par Jürgen Klopp et Thomas Tuchel sonne comme une incroyable promotion doublée d’une indéniable ambition personnelle pour l’entraîneur batave. Et puis, Peter Bosz au Westfalenstadion, c’est un perfect match : l’une des équipes les plus offensives d’Allemagne et d’Europe, en recherche de stabilité, qui rencontre l’un des tout meilleurs tacticiens actuels, porté sur l’attaque, capable de remettre sur pied un Ajax Amsterdam moribond en seulement une trentaine de matchs. Bosz lui-même a clos sa première conférence de presse au sein du club schwarzgelbenpar ces mots : « À Dortmund, je veux avoir du succès et montrer du beau jeu » . Prometteur programme. Le Borussia lui laisse deux ans pour le mettre à exécution. Pourtant, cette signature chez le troisième de Bundesliga cache un mal autrement plus profond.

Bergkamp pas content de la locomotive Bosz

D’ailleurs, juste avant de terminer ladite conférence de presse, Peter Bosz a eu une pensée pour ses Ajakids qui ne revivront sans doute pas de sitôt ce printemps homérique ponctué par une défaite en finale de C3 face au bus du Manchester United de José Mourinho : « Il y a quatre semaines, je pensais que je resterais à l’Ajax. Mais tout s’est très vite accéléré.[…]Ça me fait beaucoup de peine de quitter les gars de l’Ajax. » Peter Bosz ne voulait pas particulièrement quitter l’Ajax, mais il a senti le vent tourner quelques jours avant de dire oui au Borussia Dortmund. La cause de ce soudain coup de froid ? Au fil des mois, Bosz, son adjoint de toujours, Hendrie Krüzen, et le directeur sportif, Marc Overmars, aurait créé un conciliabule fort, réputé impénétrable et inamovible quant aux décisions sportives qui guideraient l’Ajax présent et futur.

Ce qui aurait fortement déplu à son deuxième adjoint, Hennie Spijkerman, à l’entraîneur des gardiens, Carlo l’Ami, au coach de récupération Björn Rekelhof et, surtout, au troisième adjoint et garant de la culture ajacide, Dennis Bergkamp. Des hommes arrivés au club entre 2007 et 2012 et que l’ancien entraîneur du Vitesse Arnhem n’avait pas choisis, donc. À ce titre, Bergkamp était passé d’adjoint principal de Frank de Boer à des tâches plus opérationnelles sous Peter Bosz. Finalement, le nouvel entraîneur du Borussia Dortmund a appliqué à son staff la même méthode qu’avec ses joueurs lors de cette saison : prendre le train en marche ou le rater une bonne fois pour toutes. Gudelj, Bazoer, El Ghazi et Dijks sont restés à quai, partis respectivement au Tianjin TEDA, à Wolfsburg, au LOSC et à Norwich (en prêt). Mais on ne se débarrasse pas aussi facilement de Dennis Bergkamp et lorsque l’offre Borussia Dortmund serait arrivée sur la table, ce dernier n’aurait pas particulièrement défendu Bosz.

Révolution de velours vs Révolution de velours

Alors, Edwin van der Sar a pris la décision de sacrifier Peter Bosz plutôt qu’une majeure partie de son staff professionnel. Sur la chaîne nationale NOS, le directeur général de l’Ajax a justifié – ou concédé – ses choix : « Nous souhaitions aller plus loin avec Peter, et puis le Borussia Dortmund a signifié son intérêt. Il y avait des avis divergents au sein du club. La situation est décevante.[…]Nous avons opté pour le long terme. Nous avons des objectifs, que nous voulons atteindre d’une certaine manière. Sinon, à quoi bon avoir mis en place la révolution Cruijff ? »

Également appelé révolution de velours, le mouvement initié par Cruijff il y a quelques saisons avait pour but de retourner aux fondamentaux qui avaient bâti le glorieux Ajax passé : s’appuyer sur une identité de jeu forte et un centre de formation performant plutôt que sur des recrutements onéreux, pas toujours opportuns. Overmars, Van der Sar, De Boer et Bergkamp faisaient notamment partie des pions placés par Cruijff lors de cette révolution. Quelques années plus tard, la rumeur veut que le Nummer 14 en ait placé un dernier juste avant de décéder en mars 2016 : Peter Bosz, qu’il considérait comme le meilleur coach néerlandais actuel. Mais l’on oublie souvent qu’après la révolution vient la redistribution des privilèges pour ceux qui l’ont menée. Et si jamais certains osent contester cela, la meilleure chose à faire est encore de couper des têtes.

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Avec des retours dans les rangs du Borussia, Nuri Şahin peut enfin faire des choix
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