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Toulouse, l'Europe pour sourire
En difficulté en championnat, où il occupe une inquiétante 14e place, à un point seulement de la zone rouge, le Téfécé se déplace à Lisbonne sans certitudes, à l’image d’une rencontre qui a failli ne pas avoir lieu.
Une vague violette va déferler sur Lisbonne ce jeudi. À l’occasion de leur barrage aller de Ligue Europa, les Toulousains pourront compter sur le plus gros déplacement de supporters de leur histoire. En effet, ils seront plus de 3 000 fans français à se rassembler dans la capitale portugaise pour encourager leurs protégés. Un soutien bienvenu, alors que Toulouse galère en championnat. Si la grève des policiers qui frappe actuellement le Portugal a un temps mis en danger la tenue du match, les Occitans n’auront finalement qu’à se méfier des fouilles à l’entrée du stade avant de profiter sereinement d’une rencontre historique pour leur club. Si quelques mouvements de grève sont potentiellement prévus dans les aéroports, la partie aura bien lieu.
La Ligue Europa, le bol d’oxygène toulousain
Qualifié en Coupe d’Europe au titre de sa victoire en Coupe de France l’an dernier, Toulouse n’aura pas l’occasion de rééditer son exploit cette saison. Éliminé par Rouen, le club sudiste a ajouté une couche de morosité à une saison déjà bien compliquée. Incapable de l’emporter à la maison en championnat depuis le 1er octobre et un large succès face à Metz (il l’a depuis emporté face à Lask et Liverpool en C3), le Téfécé a mieux fait de voyager. Ses trois victoires de l’année 2024 ont été obtenues à l’extérieur, à Chambéry, Metz et Reims. Des adversaires d’un calibre bien inférieur à celui du Benfica Lisbonne, dont le palmarès européen compte deux victoires en Ligue des champions, lointaines certes (1961 et 1962), et un total de 10 finales jouées. En Ligue Europa, à l’exception d’une belle fessée reçue à Liverpool (5-1), les Violets ont d’ailleurs toujours rapporté des points en déplacement (nul face à l’Union saint-gilloise et victoire sur la pelouse de LASK), forts d’un gros soutien populaire, même loin de ses bases.
Le violet scintillera fort jeudi soir à l'Estadio da Luz !
Vous serez plus de 3000 à Lisbonne en tribune visiteurs pour encourager les joueurs du TéFéCé à l'occasion de leur barrage aller d'Europa League contre Benfica 💪😈
⏳ J-3…#SLBTFC pic.twitter.com/JA5QGueOGv
— Toulouse FC (@ToulouseFC) February 12, 2024
Malgré un moral en berne en championnat avec quatre petites victoires seulement, et des rumeurs de rachat, le Téfécé retrouve généralement des couleurs quand vient l’heure de disputer la Coupe d’Europe, à l’image de son exploit face à Liverpool, actuel leader de Premier League, et de ses 5 matchs sans défaite en phases de poule. Brillamment qualifié dans un groupe homogène derrière l’ogre de la Mersey, Toulouse a fait le travail. Vient maintenant l’heure de gravir une marche supplémentaire, un peu plus haute que LASK ou l’Union saint-gilloise, cette fois-ci.
Moins de maîtrise, plus de maîtrise ?
Défait face à Nantes dimanche dernier, Pol Garcia, l’entraîneur adjoint, a évoqué un besoin de « tourner la page » après un match frustrant, à la suite duquel les joueurs ont répété à l’envi, et à l’image de leur capitaine Vincent Sierro au micro d’Amazon Prime, leur frustration d’avoir buté sur un bloc bas, chose qu’ils ne devraient pas retrouver à Lisbonne. « Ce sera un match différent, contre une équipe totalement différente », a d’ailleurs lâché Sierro. En effet, Benfica devrait avoir la mainmise sur le jeu et la possession. Si l’équipe de Carles Martínez Novell aime aussi avoir le ballon, cela pourrait permettre aux Toulousains de contrôler le tempo par séquences et de s’éviter de prendre la marée, derrière un Estadio da Luz qui s’annonce brûlant et qui compte 30 000 sièges de plus que le Stadium de Toulouse. Novell évoquait dimanche dernier la volonté d’utiliser la Ligue Europa « pour regagner de la confiance, pour être courageux et pour se remettre dans le droit chemin ».
Face à eux se dressera un Benfica accroché ce week-end sur la pelouse de Guimarães (2-2), mais bien installé à la première place du championnat, à égalité avec le Sporting. Il faudra évidemment se méfier d’un Angel Di Maria en grande forme (7 buts, 6 passes en championnat) et qui a fait tomber Nantes l’année dernière, mais aussi de Rafa Silva, David Neres, João Mario, Arthur Cabral ou encore de la pépite João Neves. En difficulté face à Nantes, Thijs Dallinga sera cette fois-ci confronté à Nicolas Otamendi notamment. Il faudra donc impérativement se montrer solidaires et cliniques face à une équipe expérimentée, qui n’a toujours pas perdu en 2024 (élimination en Coupe de la Ligue, mais seulement aux tirs au but face à Estoril). Son coach Roger Schmidt a confié en conférence de presse se méfier d’une formation qui possède « un visage différent en Ligue Europa que celui qu’ils montrent en championnat », alors qu’il s’attend à un « match difficile ». Aux Toulousains de lui donner raison désormais.
Par Julien Faure