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- Lyon-Olympiakos (2-0)
Du placard au panard, Rayan Cherki c’est reparti !
Le pur produit lyonnais Rayan Cherki, artisan d’une entame réussie des siens en Ligue Europa contre l’Olympiakos (2-0) ce jeudi soir, attire à nouveau les projecteurs. Le loft, dans lequel il avait posé ses bagages cet été, avant de prolonger dans son club formateur, est de l’histoire ancienne.
Les bras levés, une minute après avoir été écrasé par ses partenaires à la suite d’une glissade maîtrisée comme la plupart de ses slaloms ce jeudi soir, Rayan Cherki a stoppé le temps. Une poignée de secondes, pas plus, pour savourer la clameur d’un Groupama Stadium sonnant creux sans ses virages fermés (24 414 spectateurs), mais suffisamment rempli pour rappeler à l’attaquant de 21 ans qu’il est ici chez lui. Pas à Paris, encore moins à Dortmund ou de l’autre côté de la Manche, où certains l’ont parachuté tout au long d’un été à rallonge. Cherki par-ci, Cherki par-là, Cherki au placard dans un loft où il y a de quoi s’arracher les cheveux. Non, Cherki a beau parfois agacer par sa fréquence à trop croquer et une nonchalance récurrente, il a donné, en l’espace de quatre jours, l’image d’un gars farouchement attaché à son club. En claquant sa gueulante, d’abord, après « la honte » du revers face à l’OM dimanche dernier (2-3) : « Ça fait des années qu’on mène et qu’on ne fait que reculer, on a 3 500 occasions et on a reculé quand même. Si on veut être une grande équipe, il va falloir qu’on enterre les équipes qui viennent jouer ici. »
Déjà buteur dans l’Olympico, le vice-champion olympique a joint le geste à la parole contre l’Olympiakos. Des Grecs venus constamment subir avec une défense à cinq, mais longtemps ancrés dans la perspective que les digues ne céderaient pas. Une myriade d’occasions plus ou moins franches (17 tirs à 7, 63% de possession), le poteau qui refoule Lacazette (48e), un manque de fulgurance, Lyon a été patient et s’est pris un recadrage par Pierre Sage à la mi-temps. Et puis il y a eu cette mine, sortie de nulle part, signée du gamin des bords de Rhône. Maitland-Niles le sert dans la surface, Cherki joue de l’épaule avec un premier défenseur grec, en mystifie un autre et envoie sa quatrième touche de balle – un tir puissant du droit – sous la barre de Kostas Tzolakis, qui se demande encore comment il aurait pu mieux boucher son angle (1-0, 65e).
« S’il reste sur ce rythme, c’est parfait »
La conclusion d’une soirée au presque-parfait, d’un « exploit individuel », apprécié par son compère Clinton Mata et de statistiques éloquentes : 85 % de passes réussies, quatre dribbles, 67% de duels remportés (4/6) et trois ballons récupérés. Rayan Cherki a le vent dans le dos et Nemanja Matić a confirmé, après coup : « Il travaille vraiment bien. C’est un gars plein de talent qui a des challenges devant lui. En tant que personne, il est comme un enfant par rapport à moi avec l’écart d’âge (15 années de différence), mais je l’aime beaucoup. » Un concert de louanges complété par Mata pendant que le principal concerné filait apprécier ce succès sans s’arrêter devant les micros. « Je suis content pour lui. C’est un jeune joueur issu du club qui a resigné, et cela prouve que le club compte sur lui et qu’il voulait rester. »
BUUT pour Lyon grâce à Rayan Cherki 🔥
2 buts en 2 matchs pour le Lyonnais 🫡#LYONOLY | #UEL pic.twitter.com/ubxFKNzThp
— CANAL+ Foot (@CanalplusFoot) September 26, 2024
Le monde tourne vite, celui du football encore plus. Un mois plus tôt, Cherki avait été remisé au loft. Il y a quelques jours, il prolongeait son contrat jusqu’en 2027 après avoir mis fin à une telenovela de transferts avortés. Aujourd’hui, il a enfin les clés en mains pour s’inscrire dans la durée au cœur du jeu de Pierre Sage. Interrogé sur son protégé, l’entraîneur lyonnais a usé d’un conseil limpide : « Après avoir prolongé son contrat, maintenant il va devoir prolonger la série de buts marqués. S’il reste sur ce rythme, c’est parfait. » Du loft au début d’une nouvelle love story, il n’y a qu’un pas.
Par Florent Caffery, au Groupama Stadium
Propos recueillis par FC en zone mixte