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Ligue Europa, Ligue italienne ?

Eric Maggiori
Ligue Europa, Ligue italienne ?

Cette année, entre clubs qualifiés au terme du premier tour, et équipes reversées en C3 après leur élimination en C1, on retrouve quatre écuries italiennes en seizièmes de finale. Et non des moindres. L’occasion, enfin, de renouer avec un triomphe sur la scène européenne ?

Il y a d’abord eu la frustration. Immense. Cette frappe de Sneijder qui est allée se loger dans le petit filet de Gigi Buffon, sous la neige d’Istanbul. Une frappe synonyme d’élimination pour la Juventus, qui avait pourtant fait de la Ligue des champions l’une de ses priorités cet été. Mais, comme souvent, après la frustration est arrivé l’espoir. Car les joueurs turinois n’ont pas bien mis longtemps à faire le rapprochement. La finale de l’Europa League, cette saison, se disputera au Juventus Stadium. On sait que, depuis de nombreuses années, les clubs italiens rechignent à jouer à fond cette compétition qu’ils considèrent à tort comme « secondaire » . Mais lorsque la carotte, c’est la possibilité de disputer une finale à domicile, là, ça change tout. De fait, à défaut de pouvoir faire mieux que la saison dernière en Ligue des champions (élimination en quarts face au Bayern Munich, futur vainqueur de la compétition), la Juve a compris qu’elle pouvait se réconcilier autrement avec l’Europe. Car les chiffres font mal. Le dernier trophée européen de la Vieille Dame remonte à 1996, et ce succès en finale de C1 face à l’Ajax. Depuis, c’est 18 années de disette, avec trois finales de C1 perdues, en 1997, 1998 et 2003. L’Europa League a moins de prestige, certes, mais les tifosi se souviennent que c’est une compétition avec laquelle la Juve, autrefois, a eu un certain feeling.

Chaise gardée dans les années 90

Et la Juve n’est pas seule. Les années précédentes, les représentants italiens en seizièmes de finale de C3 se faisaient de plus en plus rares, mais la tendance est résolument à la hausse : un seul en 2011, deux en 2012 et trois en 2013. Forcément, cela augmente les chances de victoires. Conséquence : le meilleur résultat d’un club italien en Ligue Europa lors des dix dernières saisons est une demi-finale pour la Fiorentina en 2008. Or, cette année, ils sont quatre. La Juve, le Napoli, la Fiorentina et la Lazio. Et chacun de ces clubs a une bonne raison de vouloir aller le plus loin possible dans la compétition. C’est d’ailleurs cela qui a fait défaut aux équipes italiennes depuis la fin des années 90 : la motivation. Retour en arrière. Dans les années 90, justement, l’Italie a fait de la C3, à l’époque Coupe de l’UEFA, une chaise gardée. La Juve la remporte en 1990 et 1993. L’Inter en fait de même en 1991, 1994 et 1998. Quant à Parme, il s’empare du trophée en 1995 et 1999. Sept trophées en dix ans. La suprématie est totale.

Mais à partir du début des années 2000, en même temps que l’abolition de la C2, les Italiens se mettent à snober cette compétition. Les entraîneurs y alignent des équipes bis, ne jouent pas le coup à fond, et on se retrouve avec ce paradoxe complètement absurde : des équipes qui, toute la saison, se battent pour se qualifier pour l’Europe, mais qui, une fois qualifiées, snobent la compétition, parce que jouer la C3 à fond, c’est risquer de perdre des forces en championnat, et risquer donc de ne pas se qualifier pour l’Europe. Or, cette saison pourrait bien être, enfin, celle du changement. Déjà, dans l’esprit de chacun, le fait de savoir que d’autres équipes italiennes sont encore en course est stimulant. Question d’honneur national. Et histoire de pouvoir dire à son voisin napolitain, florentin, romain ou turinois : « Moi, je suis allé jusqu’en demi-finale, alors que toi, tu t’es fait sortir lamentablement en seizièmes. »

Rafa, le spécialiste des Coupes

Et comme dit plus haut, chacun a, cette saison, une bonne raison de vouloir faire bonne figure. La Juve, on a déjà détaillé. Finale à la maison, renouer avec le succès après 18 ans d’attente. Point. Le Napoli, pour sa part, a presque les mêmes motivations, mais inversées. Comme l’ennemi bianconero, Naples n’a plus triomphé sur la scène européenne depuis des lustres. Son seul succès européen remonte à 1989, une Coupe UEFA décrochée par la grâce de Maradona. Or, depuis 2004, année de sa relégation en troisième division, Naples a gravi les échelons petit à petit. D’abord le retour en Serie B, puis en Serie A. Puis la première qualification pour l’Europe, et celle en Ligue des champions. Enfin, un trophée, la Coupe d’Italie, gagné en 2012. Puisque le Scudetto semble encore une fois hors d’atteinte cette saison, les Napolitains pourraient bien tout miser sur les Coupes. Et cela tombe plutôt bien, puisqu’ils ont à leur tête un homme qui a fait des Coupes sa spécialité depuis quelques années. Rafa Benítez est d’ailleurs le tenant du titre de cette C3, puisqu’il l’a remportée l’an dernier avec Chelsea. Le coach espagnol a annoncé la couleur : il ne snobera pas l’Europa League, malgré la façon dont son club s’est retrouvé là (élimination au premier tour de C1 avec le record de points pour un club éliminé). Et, secrètement, les tifosi partenopei rêvent d’aller soulever ce trophée sur la pelouse de l’ennemi turinois.

De son côté, la Fiorentina aussi a ses motivations. Vincenzo Montella aimerait bien, à un moment donné, ne plus être le coach qui produit du beau jeu, mais qui ne gagne jamais rien. Sa Fiorentina s’est déjà qualifiée pour la finale de Coupe d’Italie, mais il est évident que l’Europe est plus attractive. Et il suffit de voir la façon dont la formation viola a dominé sa poule de qualification pour se convaincre que les Florentins ont la dalle. D’autant que, selon toute vraisemblance, ils vont devoir s’habituer à l’Europa League, puisqu’ils y seront probablement encore l’an prochain. Enfin, la Lazio, elle, n’a plus que l’Europe pour briller. Éliminée de la Coupe d’Italie, larguée en championnat (même si, malgré sa dixième place, elle n’est qu’à quatre points des places européennes), elle pourrait bien tout miser sur l’Europe pour sauver une triste saison. Le premier tour n’a pas été glorieux (deuxième derrière Trabzonspor), mais les Romains ont envie de monter en puissance, comme ils l’avaient fait l’an dernier, puisqu’ils avaient atteint les quarts de finale. Bref, quatre participants, quatre grosses cylindrées de la Serie A : jamais l’Italie, lors des dernières années, n’a eu autant d’armes pour aller disputer le titre final. Reste à ne pas snober ses adversaires, maintenant.

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