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Nice, un espoir français
Opposé au FC Bâle en quarts de finale de Ligue Europa Conférence, l'OGC Nice va jouer pour écrire sa propre histoire européenne, et aussi pour sauver les miches du football français à l'indice UEFA.
Voilà le printemps et les derniers espoirs français sur la scène européenne, où les clubs de l’Hexagone n’ont plus régné sur une compétition, la plus grande comme les moins grandes, depuis maintenant 30 ans. Cette fois-ci, tout repose sur les épaules de l’inattendu OGC Nice en Ligue Europa Conférence, la petite dernière, et peut-être la plus adaptée aux représentants de la Ligue 1, tous éjectés avant les beaux jours en Ligue des champions (PSG, Marseille) et en Ligue Europa (Monaco, Rennes, Nantes). Devant ce désert et le palmarès infime, ce serait une erreur de parler d’une Coupe d’Europe au rabais pour les Aiglons, qui ont une opportunité à saisir et une belle histoire à écrire.
Un évènement pour Nice
Les frissons européens ont été rares pour le Gym depuis le début du siècle. Il y a bien eu cette double confrontation estivale contre l’Ajax à l’été 2017 lors d’un tour préliminaire de Ligue des champions, mais c’est à peu près tout. Face à Bâle, le club azuréen va retrouver le goût d’un quart de finale pour la première fois depuis… 1960 (défaite en C1 contre le Real Madrid à l’époque). Cela en fait un événement, comment pourrait-il en être autrement ? Ils seront environ 1800 supporters niçois à faire le déplacement en Suisse, dans un Parc Saint-Jacques qui devrait faire le plein et où ils retrouveront Andy Pelmard et Dan Ndoye, deux anciens de la maison. Le FC Bâle ne ressemble pas à un épouvantail cette saison, entre une actuelle 6e place en championnat à une unité du podium, une récente élimination en Coupe face aux Young Boys et un entraîneur mis à la porte, Alexander Frei, en février dernier.
Le club suisse reste cependant un habitué des soirées européennes, et Nice n’est personne à ce niveau pour le prendre de haut, sachant que rien n’a été simple pour les Aiglons dans cette C4, du barrage remporté contre le Maccabi Tel-Aviv aux deux succès face au Sheriff Tiraspol au tour précédent. La dynamique est aussi un peu moins bonne pour la bande de Didier Digard, le successeur de Lucien Favre venant de perdre son premier match contre le PSG et les Niçois restant sur cinq rencontres sans gagner en championnat. Pour cette manche aller à l’extérieur, ce sera sans Youcef Atal, Sofiane Diop et Jordan Lotomba, mais avec quelques certitudes et un duo d’attaque Terem Moffi-Gaëtan Laborde. Et des ambitions, aussi. « On ne choisira pas entre le championnat et la Coupe d’Europe, assurait Digard après le tirage. On ne peut pas se le permettre et on a le groupe pour pouvoir jouer ces deux compétitions à fond. » Nice se trouvant à 7 points du top 5, le chemin le plus court vers l’Europe est peut-être devenu celui de la C4, où une potentielle demi-finale lui offrirait soit la Fiorentina, soit le Lech Poznan.
SOS football français
Derrière cette quête azuréenne se cache un autre enjeu, capital pour la Ligue 1 et le football français : conserver la 5e place à l’indice UEFA. Si le Portugal (55,882 points) n’est plus une menace cette saison, les Pays-Bas (58,900) talonnent de très près la France (60,997) et peuvent compter sur deux représentants (le Feyenoord, opposé à la Roma en C3, et l’AZ Alkmaar, face à Anderlecht en C4). Une élimination combinée à deux épopées néerlandaises pourrait ainsi faire glisser la France à la 6e place, alors que l’enjeu est de taille à l’aube de la mise en place de la nouvelle formule de la Ligue des champions. En restant 5e, la Ligue 1 pourrait gratter une place européenne supplémentaire et garantir trois tickets directs pour la C1 à partir de 2024-2025, ce qui serait une bonne nouvelle sportive et bien sûr économique. « Ce serait une catastrophe de se faire doubler par les Pays-Bas, nous confiait récemment le président d’un club français. Une place de plus en Ligue des champions, ça changerait beaucoup de choses. » En réalité, la Coupe d’Europe, même la plus petite, ne devrait pas avoir besoin de ces considérations pour déchaîner les passions.
Par Clément Gavard