- C3
- 8es
- Villarreal-OM (3-1)
OM : enfer et contre tous
La qualification, c’est tout ce qu'on retiendra sportivement de la prestation de l’OM ce jeudi en huitièmes de finale de la Ligue Europa face à Villarreal (3-1). Malgré cette performance proche du catastrophique, les Marseillais ont su trouver les ressources mentales pour aller à l'encontre du scénario dans lequel tout le monde les voyait craquer.
Immonde, horrible, apeuré, paniqué… L’OM version Jean-Louis Gasset a montré son pire visage ce jeudi à Vila-real, lors de sa défaite en huitièmes de finale retour de Ligue Europa (3-1). Après avoir massacré le Sous-Marin jaune la semaine dernière au Vélodrome (4-0), les Phocéens ont bien failli se poser en victime d’un nouveau scénario traumatisant pour le football français. « Je suis passé par tous les états et à 3-0, comme beaucoup de gens, j’ai pensé au pire. On a attendu la fin pour clore les débats », a même concédé le coach marseillais en conférence de presse après le revers. Malgré la pression en fin de partie, les Marseillais ont finalement su sécuriser la qualification, grâce à un pion de Jonathan Clauss dans le temps additionnel, tandis que tout le monde s’attendait au pire et à un but espagnol.
PEA sur la ville
Ce scénario catastrophe, qui rappelait celui du Paris Saint-Germain face à Barcelone en 2017, n’est jamais arrivé parce que la défense de l’OM a vu Villarreal manquer de réalisme et a pu compter sur un excellent Pau Lopez, probablement le seul titulaire au niveau sur la pelouse du stade de la Cerámica. La bonne prestation du portier marseillais a, heureusement pour le foot français, été récompensée par l’entrée de Pierre-Emerick Aubameyang. Malgré une balle de 1-1 manquée en début de seconde période, le Gabonais a sorti le grand jeu quand l’OM en avait le plus besoin. En offrant, après un magnifique débordement côté gauche, le but salvateur à Clauss, qui n’a pas profité de l’annonce de sa sélection en Bleu pour briller, l’attaquant a confirmé qu’il était bien l’homme fort de cet OM. Sur son action, la plupart de ses coéquipiers auraient sans doute préféré gratter du temps et laissé aux locaux une ultime cartouche.
Les Phocéens se sont donc sortis de la panade et se sont évité d’incarner un rôle de victime malheureusement cliché chez les clubs français. « On s’est fait peur, mais finalement, on est là. Je suis quelqu’un de positif. Je reviens en arrière et je me dis que quand je suis arrivé il y a trois semaines, on allait jouer le match retour face au Shakhtar dans une ambiance un peu tendue. On a passé deux tours de Coupe d’Europe et gagné trois matchs de Ligue 1 », a préféré relativiser Gasset, pas dupe quant à la prestation de son OM, « encore convalescent ». En assumant en avant-match que son équipe n’irait pas au pressing, et en procédant à un léger remaniement (Aubameyang et Harit ont commencé sur le banc), le technicien a également sa part de responsabilité dans ce qui aurait pu virer à la catastrophe.
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— Olympique de Marseille (@OM_Officiel) March 15, 2024
« Aujourd’hui, on n’a pas été au niveau de Villarreal, mais je leur ai dit que c’était Marseille qui était en quarts de finale de la Ligue Europa », a bien résumé l’ancien adjoint de Laurent Blanc. Cette frayeur aura peut-être le mérite de faire redescendre le groupe sur Terre, alors qu’il était sur une grosse dynamique après cinq succès consécutifs. Le calendrier qui attend l’OM pour cette fin de saison est dantesque en championnat. Rennes ce dimanche, Paris au retour de la trêve internationale, puis un enchaînement Lille, Nice, Toulouse, Lens, Reims décisif dans la course à l’Europe où les Marseillais ont su se replacer ces dernières semaines. Comme jeudi, l’OM a l’occasion de très bien finir, ou de tout gâcher.
Par Léo Tourbe