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Haise à Nice : la patte et les griffes
Après un début de saison d’assimilation et une victoire éclatante pour les 120 ans du club, Nice et Franck Haise retrouvent l’Europe et l’Allianz Riviera ce mercredi soir, avec un joli test contre la Real Sociedad. L’occasion pour l’ancien technicien lensois de montrer que le Gym est sur la bonne voie et d’acter sa prise de pouvoir sur la Côte d’Azur.
Silence, ça bosse. Alors que Nice commence sa campagne européenne contre la Real Sociedad ce mercredi soir (21h), il est bien trop tôt pour dire à quoi ressemblera l’ère Franck Haise au Gym. Depuis le début de saison, ce dernier a essentiellement parlé pelouse et droits télé devant les médias, ce qui lui a permis de développer son football dans une certaine tranquillité, malgré les attentes autour de son équipe cette année.
Parmi les projets les plus intrigant du championnat depuis l’arrivée d’Ineos, Nice ne sait pas vraiment sur quel pied danser depuis quelques années (et depuis une éternité, même ?). Les mandats de Patrick Vieira, Lucien Favre (le second), Christophe Galtier et Didier Digard, voire Francisco Farioli, auteur d’une solide saison l’an dernier, n’ont jamais enflammé la Ligue 1, et les déceptions se sont enchaînées. Alors, le Gym fait pour l’instant son petit bonhomme de chemin à l’abri des regards. Enfin ça, c’était jusqu’à vendredi, quand Nice a rhabillé Saint-Étienne pour l’hiver, quelques jours avant ses débuts en Ligue Europa face à la Real Sociedad. Question de timing.
Haise en toute tranquillité
Au cœur de tout ça, un homme, censé incarner le renouveau niçois : Franck Haise. Intronisé début juin, l’ancien magicien lensois a eu le temps de construire son équipe à sa guise durant l’été, et surtout de diffuser son plan de jeu à l’ensemble de son effectif. Le tout dans une relative tranquillité. L’échantillon est encore assez faible : deux victoires, larges, contre Angers et Saint-Étienne ; un nul contre Toulouse ; et deux défaites, face à Auxerre et Marseille. Si la première avait le goût de faux pas de reprise, celle face à Marseille (avec trois montants touchés), n’avait rien d’inquiétant, illustrant tout de même le besoin d’efficacité pour s’imposer comme un ambitieux.
6 – Nice est la 1re équipe à marquer au moins 6 buts en première période d’un match de Ligue 1 au 21e siècle. Show. #OGCASSE pic.twitter.com/8TEvbtjWUH
— OptaJean (@OptaJean) September 20, 2024
La victoire éclatante face aux Verts pourrait-elle devenir l’acte fondateur de l’équipe niçoise ? Huit buts dans un même match, et c’est tout un collectif qui peut prendre conscience de sa force, même s’il n’était pas question de s’enflammer dans les rangs azuréens. Il faut laisser le groupe se construire, les individualités prendre confiance, à l’image de Tanguy Ndombele, qui a montré ces derniers temps qu’il n’était pas du tout perdu pour le football. Il faut seulement se dire que c’est possible et que le chef d’orchestre, même privé de Terem Moffi ou Gaëtan Laborde, est capable de mettre en place quelque chose de cohérent. « On est capables d’avoir ces animations offensives et défensives, insistait-il en conférence de presse cette semaine. D’ailleurs, c’est souvent parti de derrière, et tout le monde a bien bossé pour laisser peu de place à Saint-Étienne. »
La patte Franck Haise 😍 pic.twitter.com/YaSnXNhyiW
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Des préceptes qui correspondent à ce que l’on a pu voir ces dernières saisons du côté de Lens et qui prennent doucement forme sur la French Riviera, à l’image du but inscrit face à Toulouse lors de la deuxième journée. « C’est une continuité de nos premières semaines », a d’ailleurs relevé le coach devant les médias, poussant pour en voir encore davantage contre les Basques : « Il va falloir être dans la continuité et être encore meilleurs. »
Du matos et des sourires
Bonne nouvelle, Haise ne découvrira pas l’Europe, lui qui y a décroché quelques succès de prestige face à Arsenal ou Séville la saison dernière. Il a aussi l’avantage de ne pas avoir connu les précédents échecs niçois sur la scène continentale, notamment le dernier en date contre Bâle il y a un an et demi. Comme à Lens, il s’élancera sans les meilleurs éléments de la saison précédente, à savoir Jean-Clair Todibo et Khephren Thuram. Sauf que cette fois-ci, Nice a recruté pour combler. À 19 ans, Youssoufa Moukoko compte déjà 12 matchs de Ligue des champions à son actif, quand Ndombele, même en perdition, a trouvé le moyen d’évoluer en C1 lors des deux dernières saisons. Derrière, Moïse Bombito et Mohamed Abdelmonem sont venus renforcer l’arrière-garde, alors que Jonathan Clauss est un international confirmé aujourd’hui.
En gros, Haise a du matos pour développer son plan et lancer cette campagne européenne de la meilleure manière face à une Real Sociedad dont le début de saison laisse à désirer (4 défaites, 2 nuls, 1 victoire). Aux locaux d’en profiter pour imposer leur jeu à une équipe qui reste sur quatre matchs consécutifs sans trouver le chemin des filets. Durant l’intersaison, le technicien avait prévenu qu’il faudrait du temps à son équipe pour assimiler ses principes de jeu (« ça ne va pas se mettre en place en quinze jours ou deux mois »), assurant que « la réussite sera de voir les gens avec la banane ». Mission réussie vendredi, en espérant que les sourires ne quittent pas les visages niçois dès ce mercredi.
Par Julien Faure