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Peut-on encore vibrer pour l’équipe de France ?

Par Ulysse Llamas

Quatre jours après leur succès en Hongrie contre Israël, les Bleus retrouvent la Ligue des nations face à la Belgique. Sans Kylian Mbappé ni Griezmann et avec un jeu toujours aussi morose, il y a cependant très peu de raisons de refuser une sortie pour consacrer sa soirée à ce match. Sauf, peut-être, pour se remémorer les France-Lituanie de 2009.

Peut-on encore vibrer pour l’équipe de France ?

« Transition ». Substantif féminin, passage d’un état à un autre. Avec l’équipe de France, passer de champion et finaliste de Coupe du monde au quotidien pénible de la Ligue des nations. Il va falloir s’y faire : de la victoire (4-1) face à une faible équipe d’Israël dans un stade hongrois quasiment vide, ni Raphaël Varane, ni Antoine Griezmann, ni Kylian Mbappé (en vadrouille à Stockholm) n’ont raté quelque chose. Pour preuve, les 66 millions de sélectionneurs ont préféré écouter à la lettre les conseils proférés par leur chef DD en Allemagne cet été et ont éteint leur télé un jeudi soir de tempête.

Moins de quatre millions de téléspectateurs se sont présentés au rendez-vous, une triste performance jamais vue depuis un France-Bolivie disputé à Nantes en juin 2019. Cette désaffection, qui ne concerne pas des streamers en crampons, rappelle celle de septembre quand le Groupama Stadium de Lyon ne faisait pas le plein pour voir les Bleus face à la Belgique. Vibrer avec l’équipe de France ressemblerait donc plus à un vœu qu’à une profession de foi du nouveau mandat de Didier Deschamps.

La tempête Kyk’s traverse la France

En 2019, une année sans compétition, la France n’avait gagné que 2-1 face à la Moldavie et 1-0 en Islande. Cinq ans après, cette deuxième trêve internationale post-Euro a tout d’une nouvelle ère, mais avec les mêmes ingrédients. Le match contre les Belges, en septembre, était ainsi le premier disputé sans Griezmann et Mbappé depuis le match des coiffeurs de la Coupe du monde 2022 face à la Tunisie. Une compétition de laquelle ne subsistent encore que 12 joueurs, soit la moitié de l’équipe. Seuls deux Bleus de 2018 résistent, Alphonse Areola et Ousmane Dembélé, dans une année qui aura vu deux joueurs majeurs de la dernière décennie officialiser leur retraite internationale.

Si la vie est composée de cycles, où situer le nouveau entamé par cette équipe de France ? Celui-ci démarre avec un staff qui s’est coupé de son public pendant un Euro durant lequel la ritournelle du résultat n’a pas masqué l’absence de contenu sportif. Entre la LFP en crise et la réélection probable de Philippe Diallo à la tête de la FFF, le climat institutionnel est lui aussi tendu, même en répétant à l’envi que la France est la meilleure sélection du monde des 30 dernières années. « La France sort des JO, où les sportifs ont paru être des gens proches avec des belles histoires humaines et des découvertes, contextualise François Da Rocha Carneiro, historien récent auteur d’Un peuple et son football, une histoire sociale. Là, on a un football qui semble manipulé, confisqué par des intérêts financiers et des enjeux de communication qui l’éloignent très fortement du sport. Le sentiment de déconnexion croît donc. »

La quête d’aventures

Olivier Chicha, président du groupe de supporters Les Baroudeurs, confirme : « On a été plus attachés aux Bleus, on le sera sûrement moins, admet celui qui faisait partie des 180 fous à avoir fait le déplacement en Hongrie. L’ambiance autour n’est pas dingue, le jeu pas dingue non plus. On aimerait un peu plus kiffer, c’est sûr. » Pour le jeu, la transition se fait dans la continuité : des victoires sans éclat et un déficit de créativité, qui semblent convenir à Didier Deschamps. « Quand on gagne, l’adversaire est faible. Quand on perd, on est nuls. Il ne faut jamais enlever le mérite à une victoire », disait-il, en conférence de presse. Au point que cette période rappelle celle des victoires 1-0 face au Luxembourg et d’un ennui mortel, sans amour ?

« Quand on écoute les anciens, notamment avant et après Knysna, il y avait moins de monde dans les stades, pas d’ambiance, et personne n’attendait un match des Bleus, remet Olivier Chicha. Le football, c’est cyclique. Quand tu es supporter, tu es souvent plus malheureux qu’heureux de toute façon ! » Le #FiersdetreBleus, datant de 2016, semble donc bien lointain. « Je comprends que les gens soient lassés, d’autant plus après le succès des JO, poursuit Olivier Chicha. On arrive en 2025, une année sans compétition internationale, on sait qu’on va se qualifier et, à part pour nous les supporters, adorer un déplacement en Azerbaïdjan ou en Moldavie peut être compliqué. Il faudrait de belles histoires. »

En manque de récits

Dans ce rayon, le vrai faux récit du capitaine Kylian Mbappé (pour lequel la désaffection s’amplifie à mesure que son empreinte carbone augmente) n’arrange pas le crédit de cette équipe. « Attention à ne pas mettre l’équipe de France au-dessus de tout, rappelle François Da Rocha Carneiro. C’est une façon de sanctifier, d’idolâtrer des icônes sans accepter la réalité. Or, la réalité actuelle des joueurs, ce ne sont pas les trêves internationales, mais la mainmise de leurs clubs avec qui ils jouent énormément. L’équipe de France n’est qu’un supplément d’âme : leur quotidien, c’est leur employeur, leur club. »

L’humanisme de Jules Koundé et d’Ibrahima Konaté, qui n’ont pas pu aller à Stockholm assister aux cérémonies des Nobel, pourrait en faire partie. « Attention parce que dès que le sport français va mal, le football prend. C’est quelque chose de presque automatique, remet François Da Rocha Carneiro. Les footballeurs sont des citoyens à part entière, ils ne doivent pas nécessairement prendre position sous prétexte qu’ils portent un maillot bleu. On n’est pas allé demander aux champions olympiques ce qu’ils pensaient de la situation politique et du ministère des Sports. » Il poursuit : « Par ailleurs, les Bleus ont traversé des crises depuis plus d’un siècle. Et aujourd’hui, on est loin de Knysna ou des conflits entre les Bleus et la presse et de la désaffection des suiveurs. Cette équipe, on peut ne pas l’aimer, dire que les joueurs n’en sont pas dignes, mais il suffit d’un beau récit pour qu’on oublie ces crises. » Alors, chiche ?

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Pronostic Belgique France : Analyse, cotes et prono du match de Ligue des nations des Bleus
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