Après avoir fait le boulot dans le temps réglementaire en comblant leur retard contre la Croatie, les Bleus ont attendu le bout de la nuit et les tirs au but pour décrocher leur ticket pour le Final Four de la Ligue des nations (2-0, 5-4 TAB). C’est ce qu’on appelle une belle soirée.
France 2-0 (5 TAB 4) Croatie
Buts : Olise (52e) et Dembélé (80e)
Tirs au but réussis : Mbappé, Tchouaméni, Kolo Muani, Doué et Upamecano côté France // Moro, Pašalić, Jakic et Ćaleta-Car côté Croatie
Tirs au but manqués : Koundé, T. Hernandez côté France // Baturina, Ivanović et Stanišić côté Croatie
Ce n’était pas la Coupe du monde, ce n’était pas l’Euro, mais ils sont nombreux à avoir passé une très belle soirée, ce dimanche, au Stade de France. Trois jours après avoir ennuyé son monde et perdu son premier match de l’année, l’équipe de France a fait ce qu’elle avait su faire contre l’Ukraine, en 2013, dans un autre contexte : renverser la table et donc la Croatie au bout de la nuit (2-0, 5 TAB 4) pour rejoindre le Final Four de la Ligue des nations. On l’avait senti venir, en se baladant sur le parvis de l’enceinte dionysienne, qui pourrait bientôt ne plus être la maison des Bleus : il y avait des gens heureux d’être là, des familles, des amis, et cette sensation que tout allait bien se passer pour les Français. La preuve que le désamour n’est pas total pour cette foule venue célébrer Olivier Giroud lors d’un show à l’américaine (enfin, presque) et repartie heureuse comme tout à la maison.
Le coup franc que l’on n’attendait plus
Les Bleus ont fait le match d’une équipe avec un retard de deux buts, comme les Croates ont joué comme une équipe avec une avance de deux buts. Pour cette mission, Didier Deschamps avait décidé de présenter un onze plus offensif sur le papier, avec un quatuor d’attaque composé de Michael Olise, Bradley Barcola, Ousmane Dembélé et Kylian Mbappé. Cela s’est vu sur le terrain, heureusement, avec un autre visage que celui affiché à Split trois jours plus tôt. Il n’y avait de toute façon pas le choix et les Français ont mis de la vitesse, du rythme et opéré un pressing haut, souvent impulsé par Dembélé, pour ne pas laisser les Croates sortir de leur camp.
Pendant que la tribune de presse se bagarrait avec le wifi d’un stade accueillant 77 502 personnes, où les supporters des Vatreni ont mis le feu dans tous les sens du terme, les Bleus n’ont cessé de tenter leur chance et les quatre de devant ont cherché des connexions. Comme sur cette remise de Barcola pour Mbappé, qui n’a pas réglé la mire en se retournant (14e), puis qui a manqué d’une pointure ou deux pour saisir une offrande de Dembélé (24e). Le capitaine tricolore n’a pas arrêté de haranguer la foule, s’occupant lui-même d’évacuer la petite voiture électrique tombée en panne après avoir apporté le ballon du match et secouant un peu trop fort Dominik Livaković, qui s’est couché sur la pelouse à répétition jusqu’à la biscotte arrivée à l’aube du dernier quart d’heure.
France - Croatie (1-0) #francro
LE BIJOU D'OLISEEEE, 1-0 POUR LES BLEUS !
Michael Olise donne l'avantage aux Bleus, qui n'ont qu'un but à remonter.
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Comme à l’aller, le dernier rempart croate a fait son boulot. Il l’a même très bien fait en sortant du pied la plus grosse opportunité d’une première période quasiment à sens unique, signée Barcola (38e). Si les Bleus ont parfois manqué d’un chef d’orchestre, un type capable de trouver des passes improbables, ils sont aussi tombés sur des Croates morts de faim et malins quand il s’agissait d’agripper un adversaire lancé ou de mettre le pied pour stopper un contre. Mais au retour des vestiaires, Olise est revenu avec son chiffon pour dépoussiérer une vieille relique et son briquet pour trouver l’étincelle. Le Bavarois a laissé Livaković sur place en marquant son premier but en sélection et le premier coup franc des Bleus dans un match officiel depuis Jérôme Rothen en 2008, celui de Lucas Digne face à l’Italie comptant comme un CSC (1-0, 52e). Franchement mérité pour l’équipe du double D comme pour le joueur, qui est allé chercher son premier match référence avec l’équipe de France.
Les tirs au but, ce n’est plus une loterie pour les Bleus
Il ne s’est pas arrêté là, même si on a vu les locaux moins s’approcher de la surface adverse après l’ouverture du score et qu’Ivan Perišić est sorti de son trou pour voir son tir contré par son copain Sučić (57e). Aurélien Tchouaméni a continué de placer ses coups de tête à côté, les fans croates ont continué à allumer des fumigènes et Désiré Doué s’est pointé pour sa première, avec le numéro 9 dans le dos. Des tribunes, Giroud n’a pas trop dû y voir un successeur, le Parisien se plaçant côté gauche et se lançant dans des arabesques pour déstabiliser ses invités. C’est finalement Dembélé qui, après avoir constaté que Mbappé n’arrivait plus à planter dans le jeu (75e), a pris les choses en main, en se retrouvant à la conclusion d’un mouvement initié par un une-deux entre le Madrilène et Olise (2-0, 81e).
Le moustachu le plus en vue de la place de Paris est toujours bien dans ses crampons en 2025, et ce nouveau pion a définitivement fait comprendre au Stade de France que ses protégés avaient ce qu’il fallait pour le faire. Pas dans le temps réglementaire, malgré la tête sortie de nulle part de Dayot Upamecano (88e), ni en prolongation, Livaković ressortant les gants pour calmer les ardeurs de Doué (96e, 97e) et son corps pour encore frustrer Mbappé (107e, 117e, 120e). Cela ne pouvait arriver que lors des tirs au but, où le spécialiste croate a trouvé son maître avec Mike Maignan, qui a sorti les tentatives de Baturina et Stanišić. Cette fois, Livaković n’a rien bloqué, laissant Jules Koundé et Theo Hernandez se louper comme des grands et Dayot Upamecano poser la cerise sur le gâteau pour décrocher le ticket d’une demi-finale contre l’Espagne. Pour la revanche de celle de l’été dernier à l’Euro. Non, ce n’était pas l’Ukraine en 2013. Mais c’était une très belle soirée quand même.