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- Belgique-France (1-2)
Des Bleus aux gardes à trous
Traditionnel point fort des Bleus, la défense de l’équipe de France n’a pas rassuré en Belgique. Larguée en première période, l’arrière-garde tricolore repart de Bruxelles avec plus de doutes qu’elle n’en avait au coup d’envoi.
Depuis de longs mois, il est coutume de souligner le manque criant de relève offensive des Bleus. Au stade Roi-Baudouin, si Randal Kolo Muani s’est chargé de répondre en partie à ces interrogations, un élément peut désormais causer des maux de tête à Didier Deschamps et à son staff : le secteur défensif. Louée pour sa solidité à presque toute épreuve durant l’Euro, la défense tricolore a pris l’eau 45 minutes durant à Bruxelles (avec quelques rechutes au cours des 45 suivantes), et n’a peut-être dû son sursis qu’à un manque de centimètres dans les jambes belges sur les nombreux centres non coupés dans la surface de Mike Maignan.
Doku partout, défense nulle part
Il y avait eu les trois buts encaissés contre l’Italie en septembre, cette victoire contre Israël avec un but pris sur le seul tir adverse de la partie, il y a maintenant eu une première période d’une rare faiblesse et d’une extrême fébrilité contre la Belgique. Tout a d’ailleurs commencé par un long ballon dans le dos de Jules Koundé à destination de Timothy Castagne, qui aurait pu engendrer l’ouverture du score précoce des locaux (1re), annonciateur. « On est rentré dans le match sur la pointe des pieds, moi le premier avec des pertes de balles qui auraient pu nous coûter très cher », retenait Konaté, auteur d’interventions importantes, mais aussi de maladresses coupables (18e), au micro de TF1. Une autocritique lucide d’un début de match où Jérémy Doku a fait des misères à Koundé, mais surtout à Lucas Digne, transformé en pantin sur son côté gauche et débordé par l’activité du Mancunien.
5 – La France a encaissé au moins un but lors de ses 5 derniers matchs à l’extérieur, sa plus longue série du genre depuis novembre 2007-octobre 2008 (5 matchs également). Fragile. #BELFRA pic.twitter.com/48XIMLzxul
— OptaJean (@OptaJean) October 14, 2024
Mais s’il y a bien un joueur bleu qui a semblé à côté de ses pompes, c’est William Saliba. Patron habituel en sélection, il a vécu un calvaire à Bruxelles. Entre un ballon dangereux perdu (30e), un retour désespéré ponctué d’une glissade sur les chevilles d’Openda amenant logiquement le penalty (raté) de Tielemans et un oubli défensif sur l’égalisation (45e+2), pour ne citer que ça, l’ancien Stéphanois a sombré. « On s’est fait secouer pendant 20-25 minutes où ils ont mis beaucoup d’intensité alors que nous faisions beaucoup d’erreurs techniques, notait Didier Deschamps, précisant les ajustements nécessaires. C’est surtout les erreurs, il fallait se calmer. » Des erreurs et un décalage dans l’intensité qui ont amené Konaté, Saliba et Digne à être chacun avertis avant la pause.
Un problème collectif… et passager ?
Si la France a failli derrière à Bruxelles, l’alarmisme n’est pas encore de mise, notamment si le problème est rapidement identifié. Entre le but d’Omri Gandelman jeudi dernier et celui d’Openda ce soir, un mimétisme frappant que Didier Deschamps n’a pas manqué de souligner à l’issue de la rencontre au micro de TF1 : « On ne doit pas prendre ce but où on s’aligne haut. » Un alignement qui a coûté de nombreuses sueurs froides à la France, qui n’a pas toujours pu être sauvée par des arbitres de touche au hors-jeu un peu trop facile et dont se sont régalés les Belges, avaleurs d’espace à défaut de finisseurs d’exception.
« Je suis fier de tout le monde, je suis fier de l’équipe »
Les mots forts d’Ibrahima Konaté après la victoire des Bleus face à la Belgique, au micro de @SaberDesfa pic.twitter.com/h4mDsml9wA
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Sans les six arrêts de Mike Maignan (plus haut total en EDF depuis Hugo Lloris en finale du Mondial 2022), les défenseurs tricolores en prendraient peut-être encore un peu plus pour leur grade, alors que le Milanais s’est aussi fait remarquer pour son leadership vocal tout au long de la rencontre, même s’il a aussi pris un jaune. Avec un milieu en difficulté (coucou Tchouaméni), la défense n’a cependant pas été bien aidée. La fin de match et les interventions rassurantes d’un Konaté passé capitaine une fois les Bleus à 10 et d’un Saliba plus concentré ont certainement sauvé les apparences. Mais les frasques d’un capitaine absent ne pourront pas toujours occuper les discussions : il faudra régler ce problème et vite.
Par Julien Faure