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Bleus : bien finir l’année pour colorer la prochaine
C’est le dernier match d’une longue année, qui aura vu les deux équipes nationales moins flamboyantes qu’à leurs plus belles heures : ce dimanche, dans l’écrin de San Siro, Italiens et Français auront la chance de faire leurs adieux à 2024 dans une affiche au parfum pas comme les autres.
Ces derniers jours, un mot a particulièrement été employé pour qualifier ce dernier match de l’année de l’équipe de France : revanche. Parce qu’un duel (le 41e du nom, deuxième adversaire le plus croisé par l’EDF après la Belgique) avec la Nazionale n’est jamais anodin, tant les deux sélections nationales se sont livré de batailles homériques au fil de l’histoire du ballon rond. Mais aussi parce que le 6 septembre dernier au Parc des Princes, Bradley Barcola et ses potes ne s’attendaient pas à se faire bousculer de la sorte. Autant de raisons qui font de cet Italie-France l’affiche parfaite pour clore le tristoune chapitre 2024 avec le sourire, si la bande de DD fait le travail.
Le poids de l’histoire
Une statistique permet d’illustrer la dimension historique de cette rencontre : s’ils comptent 20 défaites en 40 confrontations avec les quadruples champions du monde, les Bleus n’ont plus perdu en terre italienne depuis 1962. Depuis, les deux pays ont régulièrement écrit les plus belles pages de leurs histoires footballistiques respectives au détriment l’un de l’autre (en particulier depuis le quart de finale de 1998). « Je peux vous assurer qu’en tant que joueur, c’est un match spécial. Surtout en Coupe du monde ou en championnat d’Europe : à cette époque-là, c’étaient très souvent les Italiens qui gagnaient. Il a fallu gagner, depuis, pour amener un peu plus de respect », a commenté Didier Deschamps en conférence de presse, assurant préférer être du bon côté du chambrage au moment de retourner en club. Et le sélectionneur d’ajouter, à propos du retour au premier plan du football italien : « La Serie A fait toujours partie des quatre grands championnats, peut-être que c’était la première option à mon époque. »
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— Equipe de France ⭐⭐ (@equipedefrance) November 16, 2024
Ces dernières années, la rivalité a un peu perdu de sa superbe. Notamment en raison du creux générationnel de la Squadra Azzurra, absente des deux dernières Coupes du monde. Ainsi, la victoire des hommes de Luciano Spalletti en septembre dernier est leur première contre la France depuis l’Euro 2008. Le début d’une nouvelle ère de frictions ? Côté Bleus, la question se pose également. Le tournant générationnel opéré depuis le retour du Qatar interroge sur la capacité de cette équipe de France à rester au sommet de la hiérarchie mondiale dans les années à venir et si ne pas réussir à battre Israël dans un match qui n’en était pas vraiment un laisse entrevoir certaines limites, ne pas répondre présent dans un choc face à un rival historique trois jours plus tard serait également un bien mauvais signal.
Avenir en vue
Au-delà de la (mince) possibilité pour les Bleus de ravir la première place du groupe, le manque d’enjeu comptable (les deux équipes seront bien à l’affiche des quarts de finale) ne doit pas prendre le pas sur le jeu. « On est conscients qu’on aurait pu, et dû faire mieux, râlait Mattéo Guendouzi, au lendemain du triste nul contre Israël. Ce match contre l’Italie arrive à pic, on fera beaucoup mieux et ce sera un match passionnant. » Une rencontre disputée dans un cadre qui ne laisse personne indifférent, à commencer par Lucas Digne : « Jouer un tel match dans un tel stade avec une ambiance incroyable, c’est juste superbe. » Surtout que la rencontre se jouera à guichets fermés, cette fois.
S’ils devraient commencer la partie comme titulaires, les deux lascars font partie de ceux qui se voient offrir une opportunité de marquer des points pour espérer bousculer la hiérarchie dans un pays où ils savent tous deux comment briller. Car c’est aussi ça, l’enjeu de ce dernier match de l’année : penser à la suite, déjà. Exactement l’idée défendue par DD devant les journalistes : « On fait une Ligue des nations où j’ai décidé de mettre des joueurs plus jeunes, avec moins d’expérience. Ils ne vont pas avoir le même rayonnement que des joueurs avec plus d’expérience, mais on est là malgré tout. » Dénuée de tournoi majeur, 2025 promet pourtant d’être riche. De la phase finale de cette Ligue des nations, donc, aux éliminatoires du Mondial américain. Alors, autant attaquer ce copieux menu avec le sourire.
Par Tom Binet