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Xabi Alonso, une histoire en deux actes
À l’aube de son opposition avec le Stade brestois dans sa Bombonera des Côtes d’Armor, le Bayer Leverkusen est en proie au doute. Son technicien Xabi Alonso a-t-il déjà la tête ailleurs ? Et si oui, comment exploiter ce second acte à son maximum ?
Comme dans En attendant Godot, l’histoire prendrait donc fin au terme du second acte. Ce mardi, Sky Sports annonce en effet que Xabi Alonso ne prolongerait pas avec le Bayer Leverkusen au terme de l’exercice 2024-2025, soit un an avant la fin de son contrat. Coup de massue dans la banlieue de Cologne bien que, contrairement à la pièce de Samuel Beckett, les Vladimir et Estragon que sont les supporters du Werkself aient déjà été sauvés par ce messie tant attendu et qui leur a offert trois titres sur un plateau d’argent lors de la saison écoulée. La comparaison s’arrête donc là. En haut lieu, on ne souhaite même pas spéculer. Si le directeur sportif Simon Rolfes trouve que les rumeurs lancées par les médias « ne sont pas un problème », il assure cependant à la chaîne sportive que « seul le présent compte, pas hier et pas demain », mais sans complètement écarter l’hypothèse que le Basque pourrait bel et bien mettre les voiles prématurément. De fait, cette information du site The Athletic, selon laquelle Alonso serait pressenti pour succéder à Pep Guardiola (dont le contrat se termine, lui, en 2025) sur le banc de Manchester City, ne semble laisser personne indifférent. L’intéressé n’a quant à lui (et logiquement) pas encore répondu aux rumeurs dont il fait l’objet.
En attendant le gros lot
En mars dernier, le technicien de 42 ans avait surpris (ou rassuré, c’est selon) son monde en annonçant son intention de rester à Leverkusen pour la saison 2024-2025. Une bonne manière d’évacuer la pression des bruits de couloir qui l’envoyaient (logiquement) au Bayern, passage obligatoire pour tout talent digne de ce nom en Allemagne. La suite, on la connaît : un triplé historique doublé d’une saison de championnat avec zéro défaite. Seul l’échec en finale de Ligue Europa face à l’Atalanta constitue une ombre à ce brillant tableau, mais c’est désormais un fait : Xabi Alonso est devenu un trop gros poisson pour cette petite mare qu’est le Bayer Leverkusen. Son déplacement au Stade brestois constituera son 102e match à la tête du Werkself, et sur les 101 précédents, il a pris en moyenne 2,23 points par rencontre et gagné 68 fois. Monstrueux pour un jeunot qui, rappelons-le, entraînait encore la réserve de la Real Sociedad il y a deux ans. Les mauvaises langues diront que sa saison 2024-2025 est déjà ratée depuis la défaite contre le RB Leipzig lors de la 2e journée de Bundesliga, mais au-delà de la provocation, on peut effectivement se poser la question de savoir comment Xabi Alonso pourrait tirer le maximum de son groupe avant de faire (éventuellement) ses adieux et de s’envoler pour la Premier League, à moins que ce ne soit vers la Liga et le Real Madrid, le Basque n’ayant jamais fait mystère de sa volonté de s’asseoir un jour sur le banc actuellement occupé par Carlo Ancelotti.
Actuellement quatrième de Buli à trois points du Bayern, toujours en course en Pokal et avec deux victoires en autant de matchs joués en Ligue des champions, le syndrome de la deuxième saison ratée est loin de pointer le bout de son nez. S’il est trop tôt pour deviner quelle en sera l’issue définitive, on peut imaginer que la direction du Werkself a déjà commencé par ratisser large pour préparer l’avenir. Toujours selon Sky Sports, deux noms seraient en pole position pour succéder à Xabi : Sebastian Hoeneß, autre révélation de la saison dernière avec Stuttgart, qu’il a emmené en Ligue des champions, et – plus surprenant – Sandro Wagner. L’ancien autoproclamé « meilleur attaquant allemand » officie actuellement en qualité d’adjoint de Julian Nagelsmann au sein de la Nationalmannschaft et, selon plusieurs médias allemands, bénéficierait « d’une excellente réputation ». Seul problème : il doit encore passer son diplôme d’entraîneur professionnel. Mais nul doute que le jeu en vaudrait la chandelle, quitte à ne pas être du voyage nord-américain en 2026. Après tout, le poste de coach du Bayer Leverkusen est devenu le plus convoité d’Allemagne.
Par Julien Duez