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En Ligue des champions, un arbitrage défaillant
Après un mardi marqué par des appels à la VAR qui ont duré une éternité, la soirée de mercredi en Ligue des champions nous a offert des décisions arbitrales particulières. De quoi remettre une pièce dans le débat sur la qualité actuelle de l’arbitrage en Europe.

27 novembre 2024, stade Louis-II, Monaco-Benfica, 40e minute. Alors que l’ASM mène 1-0 devant son public, le pauvre Wilfried Singo se fait découper par Álvaro Carreras, déjà averti d’un carton jaune. L’arbitre laisse l’avantage, mais les Monégasques perdent le ballon quatre secondes plus tard… On ne revient pas à la faute, et les Lisboètes filent en contre, pour finalement gratter un corner. Les Asémistes sont furieux : Denis Zakaria, malgré son brassard de capitaine, est sanctionné d’une biscotte, tout comme Thilo Kehrer. En revanche, le latéral espagnol échappe au carton rouge qu’il aurait dû recevoir. Deux minutes plus tard, Singo reçoit un jaune, également pour contestation, avant d’être définitivement exclu à l’heure de jeu. Ce mercredi soir, encore face à Benfica (0-1), les Monégasques ont pu se sentir lésés par l’arbitrage, lorsque Moatasem Al-Musrati a été exclu après un second carton jaune pour avoir protesté sans grande véhémence, alors que ce même Carreras, déjà averti, venait de commettre une faute très grossière sur Breel Embolo.
Plus personne ne connaît les règles
L’ASM dérange-t-elle en Coupe d’Europe ? C’est plutôt le niveau global de l’arbitrage au sein de la plus prestigieuse des compétitions qui pose question. Après un mardi marqué par des interruptions interminables liées à une VAR particulièrement lente, ce mercredi nous a offert quelques décisions arbitrales plus que litigieuses. À commencer donc par cette expulsion très sévère du milieu libyen, décidée par Maurizio Mariani, arbitre italien plutôt inexpérimenté en Ligue des champions, puisqu’il dirigeait seulement son neuvième match de C1, son premier hors phase de poules. 1000 kilomètres plus au nord, à Bruges, l’Atalanta est également tombée des nues face à la décision du Turc Halil Meler d’accorder un penalty aux Belges pour une faute très légère dans la surface dans le temps additionnel, qui a finalement fait tomber la Dea (2-1).
CARTON ROUGE POUR MONACO ! 🔴 Le deuxième carton jaune reçu par Al-Musrati pour "contestation" semble très sévère, non ? 🤔#ASMSLB | #UCL pic.twitter.com/oSh67cM7KQ
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Plus expérimenté que son confrère italien, Meler (quinze matchs de C1) n’a pas été déjugé par la VAR, qui n’a donc pas estimé que son coup de sifflet tatillon constituait une réelle erreur manifeste. « Le football est en train de vendre son âme. Je ne sais même plus quelles sont les règles parce qu’on va dans une direction qui n’a plus rien à voir avec le football. Les joueurs se jettent dans le rectangle pour essayer d’obtenir des penaltys, ce n’est pas ça l’esprit du foot », a pesté un Gian Piero Gasperini dégoûté. Ce sentiment d’incompréhension des règles (qui ne cessent de changer) de la part des joueurs, des entraîneurs et des observateurs revient de plus en plus ces derniers temps. « Je ne sais plus quelles sont les règles du football. Je veux dire, qu’est-ce qui est un penalty, qu’est-ce qui n’est pas un penalty ? Ça dépend littéralement de comment l’arbitre s’est réveillé ce jour-là », a envoyé Kasper Schmeichel, battu par le Bayern Munich (1-2), alors que le Celtic aurait pu se voir accorder un penalty, même si la faute de Dayot Upamecano n’était pas si évidente.
Gustaf Nilsson permet à Bruges de l'emporter en toute fin de match grâce à un penalty généreux ! 😱 Êtes-vous d'accord avec la décision de l'arbitre ?#BRUATA | #UCL pic.twitter.com/clFU2i2m0K
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La base de l’arbitrage devrait être une uniformité dans les décisions au sein d’une même compétition. Même si les hommes en noir restent des individus avec leur sensibilité propre, et qu’espérer que tous les matchs soient dirigés de la même manière relève de l’illusion (ou de l’IA), on remarque trop de disparités d’une rencontre à l’autre. Cela fait tache, surtout pour la plus grande des compétitions, qui nous ferait presque relativiser toutes les folies que l’on voit chaque week-end en Ligue 1. Clément Turpin fait d’ailleurs partie des sifflets qui ont fait le moins parler d’eux cette semaine sur la scène européenne : la preuve, le Français a même sifflé un penalty contre le Real Madrid sans que Florentino Pérez ne ponde un énième communiqué pour se plaindre.
Volé à Bruges, Gasperini assure que la tricherie est « omniprésente » dans le footballPar Léo Tourbe