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PSG : avec l’énergie du désespoir
Vingt-cinquième de Ligue des champions, et donc provisoirement éliminé, le PSG doit arrêter de jouer avec le feu. Maladroit devant le but et friable mentalement, le club de la capitale affronte, ce mardi, son alter ego : le RB Salzbourg. Heureusement, le club de la ville de Mozart ressemble à la proie idéale pour se remettre en confiance.
Pour oublier le Parc des Princes, le Paris Saint-Germain serait bien inspiré de déménager dans le 18e arrondissement de la capitale. Du côté de l’Arena Porte de la Chapelle, le Paris Basketball est actuellement sur un nuage, faisant tomber les adversaires les uns après les autres. Les hommes de Luis Enrique pourraient même retrouver le chemin de la victoire en Coupe d’Europe en suivant l’exemple de son jeune voisin, qui reste sur dix victoires de rang et une première place en Euroleague, sans même trembler. Pendant que Nadir Hifi et les siens ne font aucun complexe face aux mastodontes du Vieux Continent, pour leur première participation, voilà que Gianluigi Donnarumma, Achraf Hakimi ou Ousmane Dembélé ont les genoux qui claquent à chaque fois que la musique de la Ligue des champions retentit cette saison.
Un style qui peut convenir à Paris
Pourtant, ce mardi, l’adversaire qui se présente face au PSG n’a rien d’une terreur. Le RB Salzbourg pointe à la 32e place du classement et s’est déjà fait humilier par le Sparta Prague (3-0), le Stade brestois (0-4) et le Bayer Leverkusen (5-0). Même en championnat, rien ne va plus pour l’un des clubs du groupe Red Bull, cinquième à 13 points du leader Sturm Graz. Les Parisiens ne sont toutefois pas beaucoup plus impressionnants sur la scène européenne avec une victoire inaugurale pénible contre Gérone (1-0), un nul frustrant à domicile face au PSV Eindhoven (1-1), des défaites logiques contre Arsenal (0-2), l’Atlético de Madrid (1-2) et le Bayern (1-0) et une triste 25e place.
Rongé par la peur, symbolisé par un manque d’adresse criant face au but adverse, le PSG n’a aucune raison de se faire un sang d’encre avant de découvrir la ville de Mozart. Les plus pessimistes rappelleront évidemment la méforme actuelle du champion de France avec trois rencontres de rang sans la moindre victoire et un seul petit but marqué. Les Parisiens ne seraient donc plus capables de battre un adversaire moins fort qu’eux après des nuls face à Nantes (1-1) et Auxerre (0-0) ? Il n’est pas dit que les Autrichiens comptent sur une solidité collective parfaite, comme les Canaris, ou un gardien intraitable, à l’image de Donovan Léon, puisque cela ne leur est jamais arrivé cette saison en Ligue des champions. Autre bon point pour le club de la capitale, Salzbourg n’abandonne pas autant le ballon que le FCN et l’AJA et compte 49% de possession en C1, ce qui peut offrir de précieux espaces dont manquent actuellement les joueurs de Luis Enrique.
Inefficacité contre inexpérience
La quatrième pire défense de la compétition ne devrait pas pouvoir résister aux coups de boutoir des attaquants du PSG. Même si ces derniers sont particulièrement au fond du trou. Depuis avril dernier et Kylian Mbappé, aucun attaquant du club n’a marqué en Ligue des champions, laissant les honneurs à Warren Zaïre-Emery et Achraf Hakimi. En cinq matchs, le PSG a tenté sa chance 95 fois (!) pour seulement deux minuscules buts, le contre-son-camp de Paulo Gazzaniga venant d’un centre. Ousmane Dembélé sort d’une exclusion contre le Bayern avant de faire un passage sur le banc, Bradley Barcola conserve la confiance de son coach, mais enchaîne les matchs sans relief, tandis que Lee Kang-in, Randal Kolo Muani ou Marco Asensio brillent par leur inefficacité. Le retour de Gonçalo Ramos au sacro-saint poste de « vrai numéro 9 » n’a pour l’instant pas changé la donne.
En matière d’efficacité, Salzbourg n’a pas beaucoup mieux réglé la mire que Paris avec 53 tirs pour trois buts, mais le club autrichien bat son adversaire du jour dans le domaine de l’inexpérience. Avec 22 ans et 208 jours, Die Bullen ont la moyenne d’âge la plus basse de la compétition, tandis que le PSG suit pas très loin avec la troisième (24 ans et 129 jours). Les jeunes de la succursale Red Bull ont souvent subi la pression cette saison en affichant un visage cohérent avant de se faire (lourdement) punir. Marquinhos et ses coéquipiers peuvent sans problème arriver à leur fin, tout en reprenant un peu de confiance en empilant les buts. Pour cela, il faudrait envoyer valser la barrière mentale qui pèse sur les esprits parisiens depuis de longues semaines, sous peine de devoir préparer son requiem.
Par Enzo Leanni