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- Dortmund-PSG (1-0)
À Paris, rien de neuf
En pleine bourre ces dernières semaines, le trio Barcola-Mbappé-Dembélé n’a pas réussi à forcer le verrou du Borussia Dortmund. Ce qui pose une question : un avant-centre au profil plus classique, à l’image de Niclas Füllkrug côté allemand, aurait-il pu changer le cours du match pour le PSG ?
Cette fois, Warren Zaïre-Emery n’est pas venu jouer les sauveurs d’une attaque en berne au Westfalenstadion. Pas plus que Fabián Ruiz, bien que les deux relayeurs parisiens soient les seuls à s’être projetés pour tenter de venir couper les nombreux centres rouge et bleu, avec des têtes plus ou moins bien senties. Pas vraiment leur rôle, pendant que les trois attaquants n’ont pas réussi à faire la différence sur leurs points forts (vitesse, percussion, profondeur). Une nouvelle fois cette saison en Ligue des champions, le PSG a laissé trop d’occasions en route pour finalement ne pas trouver la faille, et la question se pose forcément de savoir s’il en aurait été de même avec un renard venu traîner dans la surface.
La vitesse, pas toujours une solution
En toute logique au vu du festival offert à Montjuïc voilà à peine deux semaines, Luis Enrique avait décidé de lancer à nouveau son trio de feu composé de Bradley Barcola, Ousmane Dembélé et Kylian Mbappé. Mais cette fois, les joueurs de la capitale n’ont jamais réussi à jouer dans leur registre. Jamais ils n’ont pu donner la moindre profondeur à leurs offensives au fil d’un premier acte disputé sur un faux rythme, avant de voir les Schwarz-Gelben resserrer les lignes une fois le score à leur avantage. Résultat : Mats Hummels n’a jamais été testé à la course, Mbappé est redescendu pour toucher des ballons plus bas, comme on le lui reprochait à l’automne, et les prises à deux de la défense allemande ont bien bloqué les couloirs.
À la lecture d’un tel constat, difficile de comprendre les choix de Luis Enrique après la pause. L’Espagnol n’a pas souhaité modifier les caractéristiques de son attaque, avec pour seul changement choisi la sortie de Barcola pour l’entrée d’un joueur au profil similaire (et beaucoup moins en verve) : Randal Kolo Muani. Le supersub Gonçalo Ramos, en grande forme ces dernières semaines, aurait-il permis aux visiteurs de rentrer au pied de la tour Eiffel à égalité ? On ne le saura jamais. « On a eu des occasions claires qu’on ne peut pas rater, ne pouvait que se lamenter Marquinhos au coup de sifflet final sur Canal+. À la maison, il faudra les concrétiser si on veut aller en finale. L’équipe était un peu désorganisée, il faut faire attention. »
Füllkrug, le contre-exemple
Malheureusement pour Paris, dans une rencontre où l’on attendait deux équipes misant sur les transitions rapides et la vitesse de leurs offensifs, la différence est venue du pied de Niclas Füllkrug. Jeu en pivot, déviations pour faire jouer ses partenaires et menace constante dans la surface pour la charnière adverse, l’Allemand symbolise ce qui aura fait défaut à ses visiteurs. Car même s’il a gâché, en particulier sur cette offrande d’un Jadon Sancho qui avait réussi un festival à l’heure de jeu, l’ancien du Werder Brême a pesé de tout son poids en étant notamment impliqué sur sept des treize frappes des siens. Une prestation qui donne encore un peu plus de relief à la belle première campagne européenne du bonhomme, déjà buteur décisif contre Newcastle et l’Atlético de Madrid.
Reste à savoir si la physionomie de ce mercredi soir décidera Luis Enrique à changer ses plans dans six jours, au Parc des Princes. Gonçalo Ramos sera-t-il titulaire pour tenter de faire fructifier les nombreux ballons que pourraient lui procurer ses ailiers et latéraux ? Entrera-t-il en cours de match si le scénario se répète ? En conférence de presse d’après-match, le tacticien espagnol a préféré botter en touche, affirmant simplement que « les entraîneurs, nous faisons nos changements en fonction de ce que nous considérons le mieux pour l’équipe », assurant également qu’il aurait signé avant le match pour se procurer autant de situations de but. Ne manquait plus qu’un homme pour les transformer.
Par Tom Binet