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Serhou Guirassy à l’assaut de la Maison-Blanche
Face au Real Madrid, le Borussia Dortmund ne part pas favori, mais dispose d’un atout offensif dans sa manche pour renverser les pronostics : Serhou Guirassy, en pleine bourre avec le BvB comme avec la Guinée.
C’est peu dire que Nuri Şahin n’aborde pas son déplacement sur la pelouse de Santiago-Bernabéu (ce mardi soir, coup d’envoi 21h) la fleur au fusil : « La mentalité ne suffit pas pour survivre contre le Real Madrid, surtout dans ce stade et contre les champions en titre », analysait humblement en conférence de presse l’éphémère joueur de la Casa Blanca, dont il a porté le maillot à dix reprises lors de la saison 2011-2012. « Nous avons besoin de beaucoup de qualité et de beaucoup de confiance en nous. […] La mentalité ne suffira pas, mais sans mentalité, vous n’avez absolument aucune chance. » Bon, du calme, on ne joue, certes, que la troisième journée de cette première Ligue des champions next gen, toujours est-il que dans les faits, c’est bien le coleader du tableau (avec – entre autres – le Stade brestois) qui se déplace chez le modeste 17e. Autant utiliser cette situation improbable comme un avantage pour se mettre en confiance. D’autant que Nuri Şahin dispose d’un atout non négligeable à la pointe de son attaque.
Un jour un but
Cet atout, il s’appelle Serhou Guirassy. Il a débarqué au BvB à l’intersaison, et son arrivée semblait pourtant crier « FLOP FLOP FLOP ! », entre une blessure au genou qui a failli lui coûter sa visite médicale et le départ incompris de Niclas Füllkrug pour West Ham dans la foulée, qui l’a propulsé seul au poste de numéro 9 pur du nouvel effectif de Şahin. C’est donc depuis le banc que Guirassy assiste au début de la saison de sa nouvelle équipe, qui ne s’en sort pas si mal sans lui (victoire contre Francfort, nul contre Brême), mais passe un cap dès la troisième journée, lorsqu’il officialise son retour sur le terrain.
Contre Heidenheim, l’ancien Rennais ne marque pas, mais participe grandement au succès des Borussen (4-2). « Sehrou me fait une très bonne impression, notamment dans la manière dont il s’entraîne. Généralement, quand on revient d’une blessure, on joue un peu avec le frein à main, ce qui n’est pas son cas. Il est impliqué à 100% », déclarait son coach avant la rencontre. Depuis, Serhou Guirassy, c’est sept buts lors de ses sept derniers matchs disputés toutes compétitions confondues avec le Borussia (dont trois en deux rencontres de Ligue des champions), sans compter cinq pions marqués lors de la dernière trêve internationale avec la Guinée, de nouveau bien positionnée pour se qualifier pour la CAN 2025.
S’il est encore loin derrière Omar Marmoush (Francfort, 9 buts) et Harry Kane (8) dans la course au Torjägerkanone de Bundesliga, Guirassy confirme, malgré un retard à l’allumage, qu’il surfe sur la lancée de sa saison canonissime avec Stuttgart lors de l’exercice précédent (28 buts en 28 matchs). Et surtout, qu’il a endossé sans complexe le rôle de 9 pur qui lui revenait de droit après les départs de Füllkrug, Sébastien Haller et Youssoufa Moukoko. Ne reste au Borussia Dortmund qu’à faire fructifier cet état de forme car, après deux défaites face à Stuttgart (contre qui Guirassy a inscrit le seul but des siens) et l’Union Berlin, les Schwarzgelben pointent actuellement au septième rang du championnat allemand, mais à seulement quatre unités du Bayern, leader. En somme, pas un bilan tellement dégueulasse avant d’affronter le terrible Real Madrid. La bande d’Ancelotti est prévenue : Dortmund a la tête à l’Europe en ce moment et, à la tête de sa tête, un attaquant suffisamment confiant pour estimer injuste sa non-présence dans la liste des nommés pour le Ballon d’or et qui entend bien en décrocher la version africaine lors des CAF Awards au mois de décembre. Nul doute qu’un petit doublé contre le Real lui ferait gagner quelques points supplémentaires. Et montrerait que le Borussia Dortmund a plus à proposer qu’une simple mentalité de valeureux outsider.
Par Julien Duez