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- PSG-Gérone (1-0)
Au PSG, une attaque aux dents encore trop courtes ?
En feu depuis le début de saison en Ligue 1, l’attaque parisienne a connu sa première soirée difficile contre Gérone pour l’arrivée de la Ligue des champions. Simple soirée sans ou symptôme d’un manque de références plus inquiétant à ce niveau ?
Après seize buts inscrits en quatre journées de Ligue 1 et une impression de puissance rarement démentie, le contraste a été fort ce mercredi soir au Parc des Princes pour l’attaque du PSG. Pour la première en Ligue des champions sans Kylian Mbappé, le club de la capitale a eu toutes les peines du monde à trouver la faille contre Gérone, malgré notamment une seconde période de domination sans partage. Alors qu’il affiche peu de références à ce niveau, attention à ce que le secteur offensif parisien ne devienne pas le sujet de débat à chaque sortie continentale de la bande de Luis Enrique.
Un brouillon à jeter
Deux opportunités consécutives à des montées de Warren Zaïre-Emery (contré puis passeur pour Marco Asensio, incapable de cadrer) et puis plus rien jusqu’après la pause. Pour le retour de la Ligue des champions au Parc des Princes, quatre mois après avoir passé 180 minutes sans marquer contre le Borussia Dortmund, les Rouge et Bleu ont eu besoin de temps pour trouver comment faire passer quelques frayeurs dans le dos de l’arrière-garde catalane. En seconde période, Ousmane Dembélé, Randal Kolo Muani et consorts ont tenté leur chance à 20 reprises, mais ont dû attendre un coup du sort dans les derniers instants pour (enfin) trouver la faille. Avant cela, les erreurs techniques et les mauvais choix dans les 30 derniers mètres s’étaient accumulés pendant 90 longues minutes.
20 – Équipes à au moins 20 tirs en 2e période d'un match de Ligue des Champions ces 5 dernières saisons : Paris v Borussia le 7 mai 2024 (22) 🆕 Paris v Gérone ce soir (20) Habitude. pic.twitter.com/5GJAHO2dk1
— OptaJean (@OptaJean) September 18, 2024
Le numéro 10 du club de la capitale s’est mué malgré lui en symbole de ce manque d’efficacité, avec en particulier cette action folle achevée par une hésitation coupable et un retour de Ladislav Krejčí après une course de 40 mètres seul vers le but. Après avoir affiché son souhait d’être plus « personnel », l’ancien Blaugrana a arrosé, touchant notamment le montant après un arrêt de Paulo Gazzaniga ou envoyant une demi-volée en tribunes. Le match fut également très compliqué pour son pendant à gauche, Bradley Barcola. Intenable au mois d’août, le feu follet vit une semaine compliquée avec une deuxième prestation quelconque. Il n’y aurait pas grand-chose d’alarmant si Randal Kolo Muani ou Achraf Hakimi, notamment, n’avaient eux aussi vendangé de (très) belles opportunités. « Nous avons frappé plus de 20 fois (26, NDLR) contre un adversaire de qualité. C’est le football, un sport merveilleux, tentait de dédramatiser Luis Enrique en conférence de presse. En seconde période, nous avons été infiniment supérieurs. Oui, nous n’avons pas été efficaces aujourd’hui. »
Du vécu, vite !
Si Luis Enrique avait annoncé préférer avoir quatre joueurs entre 10 et 15 buts plutôt qu’un à 40, impossible de ne pas constater le manque de références de cette attaque sur la scène européenne. La conséquence d’une volonté assumée du club de rajeunir son effectif, à l’image de la venue de Désiré Doué, pas encore à son avantage. Et s’il est logique que la montée en puissance prenne un peu de temps, gare à ce qu’elle ne coûte pas trop cher au club dans cette phase régulière inédite. Avec 12 buts chacun en C1, Dembélé et Marco Asensio affichent les plus grosses références, mais l’Espagnol n’a toujours pas trouvé le chemin des filets dans la compétition depuis son arrivée dans la capitale. Sa sortie après 39 minutes sans avoir vraiment pesé sur le match n’a guère aidé les siens.
Malgré cela, les champions de France n’ont jamais cessé d’y croire, harcelant sans relâche le but de Gazzaniga, lequel a fini par craquer. Une récompense pour une équipe qui a cru jusqu’au bout en ses chances de marquer, qu’importent les ratés précédents. « Un petit miracle ? C’est vrai, mais on a eu pas mal d’occasions claires, et ça montre qu’on ne lâche rien et qu’on a du caractère », se satisfaisait Warren Zaïre-Emery après coup au micro de Canal+. La persévérance sera-t-elle la meilleure arme de ce PSG new look dans quinze jours pour fissurer la muraille d’Arsenal et lors de chaque choc qui l’attend aux quatre coins de l’Europe ?
Par Tom Binet, au Parc des Princes