- C1
- 8es
- Real Sociedad-PSG (1-2)
Luis Enrique, la patte de l'expat'
Critiqué pour la manière dont il gère le cas Kylian Mbappé ou la qualité de jeu de son PSG, Luis Enrique a profité d'un retour au pays et du huitième de finale retour face à la Real Sociedad (1-2) pour rappeler pourquoi il compte déjà une C1 à son palmarès. Et il a même fini la soirée avec un câlin du Kyks.
En bon manager, Luis Enrique a probablement réalisé une analyse comportementale de ses joueurs au moment de signer au Paris Saint-Germain. Il sait donc qui sont ceux qu’il faut caresser dans le sens du poil, qui sont ceux qu’il faut secouer sans arrêt, qui sont ceux qui ont du mal avec l’autorité. Et surtout, il sait que Kylian Mbappé n’est jamais aussi fort que lorsqu’il est énervé, comme il l’avait annoncé avec son célèbre : « Pas content ? Triplé. » Alors pour mettre le futur attaquant madrilène rouge de colère, Luis Enrique l’a assis sur le banc contre Nantes (Mbappé a d’ailleurs marqué), puis l’a sorti à l’heure de jeu contre Rennes et à la mi-temps face à Monaco, deux matchs dans lesquels le champion du monde français n’a pas été à son meilleur niveau. Résultat, quatre jours après son « show » en tribunes sur le Rocher, Mbappé a claqué un doublé à Anoeta pour valider la qualification du PSG en quarts de finale de Ligue des champions. Avant de désamorcer un quelconque conflit avec son coach dans la foulée en lui adressant un grand sourire suivi d’un petit câlin et d’une mise au point au micro de Canal+. « Il n’y a aucun problème avec le coach, même si les gens peuvent penser qu’il y en a un. J’ai bien des problèmes, mais le coach n’en est pas un. » Et voilà comment s’est conclu le dernier épisode de la série Luis et Kylian. Avec un cliffhanger laissant le Kyks repartir avec le trophée d’homme du match et Luis Enrique avec un match référence dans lequel son PSG s’est (enfin) rapproché du style qu’il essaye de mettre en place depuis son arrivée.
Dembouz, libre dans sa tête
Baladé pendant 45 minutes à l’aller, le PSG avait déjà repris les choses en main en seconde période au Parc des Princes avec le repositionnement de Vitinha en sentinelle. Cette fois-ci, Luis Enrique n’a pas attendu la mi-temps pour modifier ses habitudes. Car si sur le papier son trident offensif était classique, le positionnement de chacun était complètement différent avec Mbappé qui retrouve son couloir gauche, Barcola qui passe à droite et Dembélé en faux 9 (ou tout simplement en 10) avec une liberté totale lui permettant de revenir même en libéro pour lancer les contre-attaques. Le but de cette manœuvre ? Renforcer le milieu de terrain qui avait pris l’eau à l’aller en ajoutant du nombre et de la technique, comme le prouve aussi le positionnement d’Hakimi, venu très souvent dans le cœur du jeu. Et cela a fonctionné, puisque le premier but vient d’une percée dans l’axe de Dembélé qui lance parfaitement Mbappé.
MBAPPÉ OUVRE LE SCORE POUR LE PSG ! 😍
L'attaquant français trop fort face à la défense de la Real Sociedad ! 😱#RSOPSG | #UCL pic.twitter.com/sJzteMI2LB
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Et si Luis Enrique, qui a toujours aimé jouer sans véritable numéro 9, s’est extasié après l’ouverture du score, sa joie était encore plus significative sur le deuxième pion de la soirée. Il faut dire qu’il y avait tout ce qu’aime le coach espagnol dedans : 16 passes avec quasiment tous les joueurs impliqués, une possession de 52 secondes qui part de l’aile droite pour finir sur l’aile gauche avec un passage derrière et deux passes verticales de Beraldo et de Lee pour casser une ligne défensive.
LE DOUBLÉ DE KYLIAN MBAPPÉ ! 😱
Il devient provisoirement le meilleur buteur de Ligue des Champions cette saison 🔝#RSOPSG | #UCL pic.twitter.com/hwrpTghUOP
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À leur avantage sur ce but, Lucas Beraldo et Lee Kang-in mettent aussi à l’honneur les choix forts de Luis Enrique. Que ce soit l’entrée en jeu du Sud-Coréen à la pause à la place d’un discret Barcola, ou surtout la titularisation du Brésilien à la place de son compatriote Marquinhos. Titulaire au poste de latéral gauche à l’aller où il s’est fait martyriser par Kubo, Beraldo a prouvé qu’il était bien plus à l’aise dans l’axe en coupant les quelques tentatives adverses et en faisant profiter le PSG de sa qualité de relance.
Sérénité totale
Dans le camp d’en face lors de la fameuse remontada du Barça infligée au PSG, Luis Enrique sait pertinemment ce qu’il faut faire pour retourner une situation mal embarquée. Mais aussi ce qu’il faut faire pour éviter de stresser lors d’un match retour après une victoire à l’aller. Alors oui, ce n’était que la Real Sociedad en face, mais le PSG n’a jamais tremblé durant cette rencontre à Anoeta où il a étouffé d’entrée les Basques avec un pressing tout-terrain et une maîtrise du ballon qui n’a cessé que dans les 10 dernières minutes, lorsque la qualification était quasi actée. Et pourtant, avec une moyenne de 23 ans et 361 jours, le PSG affichait le 11 le plus jeune de son histoire en Ligue des champions. Du haut de ses 25 ans, Kylian Mbappé faisait donc partie des doyens. Preuve que le projet de Luis Enrique ne s’arrêtera pas cet été avec le départ du capitaine des Bleus. Il faudra juste trouver quelqu’un pour marquer des buts.
Par Steven Oliveira