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Pourquoi Inter-Atlético est une affiche très sexy
Comme chaque année, les yeux sont rivés sur le Paris Saint-Germain en vue d’un possible faux pas contre la Real Sociedad et d'une nouvelle élimination honteuse. Pourtant, l’affiche la plus alléchante de ces huitièmes est bien Inter-Atlético de Madrid, ce mardi. Voici cinq raisons de se poser devant ce match et aucun autre.
→ Parce que c’est le seul choc
Les huitièmes de finale de cette édition de Ligue des champions ne semblent pas près de devenir des classiques du genre. Après une phase de groupes déjà assez peu électrique, le tour principal est attendu chaque année pour voir les confrontations entre les meilleures équipes européennes. Cette saison, il n’y a peut-être que celle entre le Real Madrid et le RB Leipzig qui peut espérer jouer dans la même cour que cet Inter-Atlético. En réalité, les Allemands devraient encore s’écraser sur leur plafond de verre et sortir avant les quarts pour la quatrième année consécutive. Si les Colchoneros ne sont que quatrièmes de Liga, ils sont bien plus sûrs de leurs forces. Larges vainqueurs de Las Palmas (5-0), ils arrivent lancés à Giuseppe-Meazza, où l’Inter vient de consolider son fauteuil de leader de Serie A grâce à un succès tranquille face à la Salernitana (4-0). Le dernier finaliste de la Ligue des champions veut, cette fois, jouer sur les deux tableaux et doit donc, pour ça, commencer par se défaire d’un premier gros morceau dès les huitièmes.
→ Pour la confrontation tactique
Au-delà du prestige, ces deux-là font partie des équipes les plus intéressantes du Vieux Continent sur le plan tactique. Souvent présenté comme le symbole de la rigueur défensive, l’Atlético de Diego Simeone s’est découvert des vertus pour l’attaque depuis plus d’un an. Le 3-5-2 n’est pas encore le plus alléchant d’Europe, mais permet de capitaliser sur les points forts de cet effectif dont les circuits de passes démarrent désormais depuis Jan Oblak et sont orchestrés, plus haut, par Antoine Griezmann. Les replis défensifs de ce dernier et le pressing constant d’Álvaro Morata montrent toutefois que le Cholismo n’est pas mort. En face, si le style de jeu de Simone Inzaghi n’est pas le plus médiatisé, il est devenu la référence transalpine. Après avoir fait ses gammes sur le banc de la Lazio, l’ancien attaquant est venu faire l’éponge en reprenant les principes d’Antonio Conte, champion d’Italie 2021, tout en les modernisant. La défense à trois est restée, pour le plus grand bonheur de Benjamin Pavard qui s’éclate dans l’axe droit, au même titre que les transitions express, qui profitent notamment à Marcus Thuram, mais tout paraît moins rigide qu’avec son prédécesseur. Opposition de style, vous avez dit ?
→ Pour voir Griezmann débloquer son compteur
Antoine Griezmann est devenu le meilleur buteur de l’histoire de l’Atlético de Madrid en janvier dernier. Pourtant, l’international français a encore beaucoup de records à aller chercher. Avec 35 buts au compteur en Ligue des champions, il ne devrait pas rattraper Karim Benzema et ses 90 réalisations au classement des meilleurs buteurs français dans la compétition. Grizou va donc devoir se consoler en tentant d’aller accrocher une nouvelle proie à son tableau de chasse. Celui qui a déjà marqué cinq fois dans cette campagne de C1 n’a pourtant jamais trouvé le chemin des filets contre l’Inter en deux matchs. Ceux-ci remontent à son passage au FC Barcelone, puisque la dernière, et seule, confrontation entre les Nerazzurri et les Madrilènes a eu lieu en 2010, en Supercoupe de l’UEFA. À l’époque, Antoine Griezmann remportait le titre en deuxième division espagnole et découvrait l’équipe de France U19.
→ Parce que c’est le moment pour Marcus Thuram de briller
En 2010, Marcus Thuram, lui, rejoignait les rangs de l’AC Boulogne-Billancourt. Quelques années plus tard, il est définitivement dans la cour des grands. Passé cet été des espaces allemands aux défenses italiennes plus serrées, le « fils de » s’est parfaitement adapté en totalisant déjà dix buts en Serie A. Il s’avance surtout comme le complément parfait de Lautaro Martínez et fait ainsi oublier Romelu Lukaku ou Edin Džeko. Pour passer un prochain cap dans sa carrière et mettre un peu plus Didier Deschamps dans sa poche avant l’Euro, l’avant-centre de 26 ans serait bien inspiré de noircir sa feuille de statistiques en Ligue des champions. S’il ne compte, pour l’heure, que trois petits buts en quatorze matchs, il peut se remémorer son doublé contre le Real Madrid en 2020 pour préparer au mieux ce match face au voisin de la capitale espagnole.
→ Pour mettre la lumière sur les sous-estimés
Finaliste de la compétition la saison dernière et actuellement largement en tête du championnat italien, l’Inter n’arrive pourtant pas à susciter l’intérêt du plus grand nombre. Malgré la présence de Thuram et Pavard, la France ne se passionne pas pour les Nerazzurri et leur préfère la Juventus d’Adrien Rabiot ou l’AC Milan, dont le réservoir d’internationaux français n’est plus à prouver. Il paraît même que certains confondent encore les frères Inzaghi… L’Atlético, de son côté, a la sympathie des admirateurs d’Antoine Griezmann, mais souffre toujours de son image d’équipe ultradéfensive et d’une époque où Diego Godín, Juanfran et Diego Costa terrorisaient l’Europe entière. Il faut désormais dépoussiérer tout ça et préférer regarder Inter-Atlético aux autres huitièmes décevants de Ligue des champions.
Par Enzo Leanni