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Paris, la peur du vide
Impérial et déjà dans un fauteuil en championnat, le PSG piétine toujours en Coupe d’Europe. Avec une seule victoire en trois matchs pour le moment, il pourrait même rapidement se retrouver décroché dans la course au top 8.
Quand arrive novembre, il est coutume de dire que Paris tremble et que la crise couve. Si la rhétorique est un peu moins vraie ces dernières années, tant le club de la capitale a souvent été laissé tranquille par ses concurrents en championnat, elle pourrait bien retrouver sa lumière en quelques instants, sous les projecteurs européens. Avec une victoire heureuse contre Gérone, une défaite logique contre Arsenal et un nul frustrant contre le PSV, Paris n’avance pas au rythme escompté et se retrouve presque au pied du mur avant de recevoir l’Atlético de Madrid (21h).
Après trois journées, le PSG compte par exemple moins de points que le Sporting, Feyenoord, Brest, l’Atalanta ou autant que Stuttgart, le Celtic, le Sparta Prague ou le Dinamo Zagreb. Sans tomber dans le fatalisme, malgré sa 19e place actuelle, le PSG ne finira pas dans les huit derniers de cette phase de ligue. Parmi les clubs précédemment cités, certains finiront derrière le club parisien, tandis que certaines places des tréfonds du classement seront gardées bien au chaud par le Slovan Bratislava, Salzbourg, les Young Boys, l’Étoile rouge ou le Sturm Graz. En revanche, l’hypothèse de voir Paris devoir disputer un barrage mi-février pour accéder aux huitièmes de finale prend quant à elle de l’épaisseur. Avec un calendrier à venir qui lui proposera donc encore un menu composé de l’Atlético de Madrid, de Manchester City, du Bayern, de Stuttgart ou de Salzbourg et qui l’a déjà amené à prendre une leçon de foot à l’Emirates contre Arsenal.
Ni sinistrose, ni inquiétude
Pour autant, à l’image de leur coach, qui annonce que « tout le monde est prêt », pas de raison de s’inquiéter du côté des joueurs et de Willian Pacho, qui a souligné en conférence de presse « une grosse semaine d’entraînement », se montrant optimiste pour la suite de la compétition : « On n’a pas encore les résultats escomptés en Ligue des champions, mais je suis sûr qu’on va les obtenir. » À écouter le défenseur équatorien, il n’y a d’ailleurs pas de raison de s’inquiéter outre mesure pour Paris, qui abordera cette rencontre comme les autres. « Nous n’avons pas deux visages, c’est toujours la même idée de jeu, nous travaillons toujours de la même manière », a ainsi dégainé le n°51, qui s’impose comme l’un des maillons forts de ce PSG new-look.
40 – Luis Enrique n’affiche que 40% de victoires sur le banc du Paris SG en Ligue des Champions (6/15 – 3 nuls, 6 défaites), le plus faible ratio pour un entraîneur du club sous l’ère QSI. Insuffisant. #PSGPSV pic.twitter.com/el8PtvQLj5
— OptaJean (@OptaJean) October 22, 2024
Même son de cloche chez Luis Enrique, qui a repris les termes de son défenseur, soulignant tout de même qu’il en attendait un peu plus dans l’efficacité offensive : « On a toujours le même visage. Si je fais référence aux facettes de jeu que je veux contrôler, je suis très satisfait de mon équipe. Je signerais pour les mêmes statistiques en attaque ou en défense que face à Gérone ou le PSV, mais un autre résultat. » Mais alors que se passerait-il en cas de fausse note contre la bande de Simeone au Parc ? Eh bien pas grand-chose semble-t-il, puisqu’à écouter l’Asturien, « ce n’est pas un match décisif ». Pas décisif mais quand même drôlement important, tant les barrages de février ont tout des matchs pièges dans l’ADN PSG.
Régler la mire
Finalement et comme depuis de longues semaines, le problème du Paris Saint-Germain résidera dans sa capacité à marquer sur ses occasions franches. Cette saison, chaque offensif a eu droit à ses 90 minutes de disette. Contre Lens, c’est Marco Asensio, qui n’en était pas à ses premières vendanges, qui a enfilé ce costume, alors qu’Ousmane Dembélé a déjà complété toute une cuvée et que Bradley Barcola, malgré son statut de meilleur buteur de Ligue 1, a aussi la fâcheuse tendance à laisser filer les grappes. Le moustique Dembouz a lui-même souligné ce problème récurrent après la victoire face à Lens, alors que paradoxalement, le PSG n’avait plus été aussi efficace en championnat depuis six ans.
Les joueurs du @PSG_inside n'ont inscrit qu'un seul but sur leurs 107 derniers tirs en @ChampionsLeague. #PSGPSV
— Stats Foot (@Statsdufoot) October 22, 2024
Le reste de l’effectif n’est pas en reste, et même si les poteaux ont pris un abonnement au Parc, c’est tout le collectif qui doit penser à finir les coups. Randal Kolo Muani de plus en plus mis sur la touche, il faudra faire avec Lee Kang-in et l’Espagnol en faux numéro 9 jusqu’au retour de Gonçalo Ramos. Devant la presse, Luis Enrique se voulait d’ailleurs un peu plus fataliste qu’à l’accoutumée : « Allons-nous marquer plus de buts ? C’est un autre contexte. Nous travaillons chaque semaine pour améliorer notre efficacité, mais en tant qu’entraîneur, je veux les mêmes statistiques que face au PSV ou Gérone. On ne peut pas dire : on va acheter un joueur qui marque tant de buts, on fait avec notre équipe et les joueurs qui sont le mieux placés pour conclure une action. » Des problèmes que seule la vérité du terrain résoudra, au risque de se confronter à celle, tout aussi fatidique, du classement.
Par Julien Faure