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Barça-PSG : comme au bon vieux remontant
Surpris à domicile il y a moins d’une semaine (2-3), le club parisien devra changer pas mal de choses à Barcelone pour renverser une situation bien mal embarquée. Point positif ? Il en a pleinement les ressources.
Battu sur sa pelouse lors de la première manche (2-3), le Paris Saint-Germain fait face à un sacré défi pour rejoindre les demi-finales de Ligue des champions pour la troisième fois en cinq ans, à l’heure de défier le Barça au stade olympique de Montjuïc mardi soir. Défaits mais surtout frustrés de leur prestation, les Parisiens se savent encore en vie, grâce à la suppression de la règle du but à l’extérieur, mais aussi parce qu’ils ont beaucoup donné à leurs rivaux mercredi dernier. Marquinhos évoquait dès le coup de sifflet final « des détails à corriger », et le pluriel est important parce que plusieurs points peuvent permettre aux Franciliens de renverser la table. Pour une fois que c’est à eux de le faire…
5 – Paris a perdu un match aller à domicile en phase à élimination directe de la Ligue des Champions pour la 5e fois de son histoire. Jamais le PSG n’a réussi à inverser la tendance au match retour. Comeback? #PSGBAR pic.twitter.com/VHlTrzbSIC
— OptaJean (@OptaJean) April 10, 2024
L’histoire ne plaide pas en sa faveur, mais le PSG a déjà éliminé le FC Barcelone en Coupe d’Europe, par deux fois en 1995 et en 2021. Aucun club français ne peut en dire autant, alors que seuls Strasbourg (1965), Nice (1973) et Metz (1984) ont réussi pareil exploit, une fois chacun. Il y a 40 ans, les Grenats avaient même réalisé une performance semblable à celle que doit faire Paris, en perdant à la maison (2-4) puis en gagnant en Espagne (4-1). Des rares exemples qui doivent surtout renforcer l’idée d’un groupe qui possède de véritables raisons de croire en sa bonne étoile à l’heure de remonter un handicap que beaucoup considèrent comme rattrapable, Xavi le premier.
La défense a les clés
Mardi, les hommes alignés ne seront certainement pas ceux de l’aller et Luis Enrique ne devrait pas mettre 45 minutes à corriger le tir. Le retour d’Achraf Hakimi sur le côté droit va permettre au PSG de retrouver des circuits plus habituels, tandis qu’un penchant à Nuno Mendes pourrait mettre à mal le Barça. Le Portugais ayant fait partie des rares satisfactions de mercredi dernier. Cela signifie aussi que le technicien espagnol va enfin pouvoir aligner une charnière Lucas Hernandez-Marquinhos, seulement aperçue d’entrée de jeu contre Rennes en Coupe de France. La blessure longue durée de Mendes n’a pas aidé, mais Paris devrait donc aligner sa défense type à Montjuïc. Un détail qui n’en est pas un, pour une équipe qui tâtonne dans le secteur défensif cette saison. Surtout, la frustration d’avoir encaissé trois buts très évitables devrait permettre aux Parisiens de se montrer un peu plus concernés dans cette phase de jeu. Trop facilement pris à revers dans la profondeur et aspirés par les appels de Robert Lewandowski, les champions de France vont aussi devoir se montrer beaucoup moins fébrile sur les corners, danger permanent au Parc des Princes.
Un moyen aussi de rassurer Gigio Donnarumma, dont les acquis ont volé en éclats à force de choix coupables. Plus haut, Warren Zaïre-Emery pourrait lui aussi retrouver ses galons de titulaire. Son entrée pleine de personnalité joue en tout cas en sa faveur, alors que Paris aura a minima besoin de sa fougue à la récupération et pour casser les lignes, de la même manière que Bradley Barcola avait redonné au PSG de l’allant offensif et une capacité à proposer des solutions dans la profondeur. Côté Barça, le capitaine du match aller, Sergi Roberto, et l’ultime buteur, Andreas Christensen, seront suspendus. Roberto devrait être numériquement remplacé par Pedri, décisif dès son entrée au Parc des Princes mais ces deux absences cumulées vont amoindrir la profondeur de banc catalane. Héros inattendu du match aller, Raphinha sera certainement un peu plus surveillé, alors que Paris s’est essentiellement attaché à museler Robert Lewandowski il y a six jours. Gare à ne pas tomber dans le schéma inverse pour autant.
Paris doit concrétiser et Mbappé doit briller
Absent des débats mercredi dernier, le numéro 7 parisien a une revanche à prendre, dans une ville qu’il a déjà domptée et contre un club qui lui avait jusqu’ici réussi (quatre buts en deux matchs avant la semaine dernière). Il lui sera difficile de faire pire qu’à l’aller, où il avait erré sur le terrain, alternant entre pertes de balle et hors-jeu, alors qu’il sait forcément l’influence qu’il a rien que par son attitude sur le rendement général de son équipe. Sans un grand Mbappé, difficile de voir Paris l’emporter, encore moins par deux buts d’écart, mais peut-être a-t-il à cœur de remettre les pendules à l’heure et de rappeler pourquoi son aventure parisienne ne peut pas s’arrêter ainsi sur la scène européenne. Ce serait aussi un bon moyen de rentrer d’ores et déjà dans celui des supporters merengues.
PSG 2-3 Barcelona
The 13 #UCL games between PSG and Barca have now given us 49 goals.
At 3.8 per match, that's the highest ratio of any fixture in the competition (min. 10+ games)
We want more! And we'll get it next week 🥳#UCL #PSGFCB pic.twitter.com/7cOZDwWk4E
— Opta Analyst (@OptaAnalyst) April 10, 2024
Pour les autres attaquants, il s’agira une nouvelle fois de montrer qu’ils existent en dehors de Mbappé, dans une opposition souvent propice aux buts. Souvent suppléés par des milieux entreprenants (Vitinha récemment, Zaïre-Emery en début de saison), les offensifs doivent faire la différence. D’abord parce que leur statut le demande, comme pour Ousmane Dembélé, enfin buteur en Europe à l’aller, ou simplement parce que leur profil a de quoi mettre à mal la défense des Blaugrana. Bradley Barcola et Gonçalo Ramos, ou Randal Kolo Muani dans une moindre mesure s’il joue, auront ainsi un rôle majeur à jouer. À peine entré en jeu, l’ancien Lyonnais a montré qu’il pouvait déstabiliser les Barcelonais grâce à sa vitesse et ses qualités de percussion, alors qu’il a touché la barre et manqué une énorme opportunité, consécutive à un appel dans le dos de l’arrière-garde adverse. Le Portugais, qui monte en puissance depuis quelques matchs, aura l’occasion de justifier qu’il peut être le buteur du club sur le temps de jeu qui lui sera accordé.
Pour Dembélé, de retour devant des supporters hostiles, c’est l’occasion de marquer de son empreinte cette double confrontation. Lui aussi a touché du bois au match aller, passant proche du doublé, mais se montrant aussi trop neutre dans un système arrêté, avec un Marco Asensio qui n’apportait pas de mouvement. Le PSG doit jouer sur les forces de ses joueurs, et sur cet aspect, Luis Enrique serait bien inspiré de regarder ce qu’a fait le Barça au match aller, ainsi que de retrouver la recette qu’il avait élaborée il y a sept ans pour réaliser ce que les Espagnols appellent désormais couramment une remontada.
Par Julien Faure