- C1
- 8es
- Arsenal-Porto (1-0, 4-2 TAB)
Martin Ødegaard, statut confirmé
Au fil d'un match souvent brouillon, Martin Ødegaard a – une nouvelle fois – montré la voie à Arsenal pour surmonter l'obstacle FC Porto et rallier les quarts de finale de Ligue des champions. Le temps où l'on craignait de voir le crack norvégien se transformer en énième espoir déchu est bel et bien révolu.
Il fallait le voir s’agenouiller à l’angle de la surface après la séance de tirs au but remportée, la tête entre les mains, épuisé par 120 minutes d’efforts incessants – ponctuées de quelques coups de génie. Une fatigue accentuée par la pression de qualifier Arsenal pour son premier quart de finale de Ligue des champions depuis 2010. Enlacé par plusieurs de ses coéquipiers, venus un à un le féliciter pour sa nouvelle prestation de haut vol, Martin Ødegaard pouvait savourer : ses Gunners vont vivre une fin de saison haletante. Et c’est en bonne partie grâce à lui.
2010 – Arsenal s'est qualifié pour les quarts de finale de la Ligue des Champions pour la 1re fois depuis 2009/10, mettant fin à une série de 7 éliminations consécutives en 8e de finale de la compétition. Enfin. pic.twitter.com/sfp51RmShR
— OptaJean (@OptaJean) March 12, 2024
Suivez le guide
Muselés il y a trois semaines dans l’antre du Dragão, les Londoniens ont de nouveau souffert pour mettre à mal Pepe et sa bande, mardi soir. Pendant deux heures, la ligne offensive dessinée par Mikel Arteta a affiché certaines limites déjà aperçues quand le niveau s’élève de la sorte. Heureusement, un homme est parvenu à débloquer la situation : Martin Ødegaard, qui aurait même enfilé le costume de héros finalement dévolu à David Raya, si M. Turpin avait validé son but d’un piqué délicieux peu après l’heure de jeu. Avant cela, le maître à jouer avait envoyé Leandro Trossard ouvrir le score après une action de grande classe : récupération haute, double une-deux avec le Belge, petit crochet sur Francisco Conceição au passage et passe lumineuse dans le dos de la défense.
<iframe loading="lazy" title="Résumé : ARSENAL se qualifie contre PORTO dans un match EPIQUE !" width="500" height="281" src="https://www.youtube.com/embed/yEKgITpLW3o?feature=oembed" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen></iframe>
À l’origine d’un joli mouvement dans la surface qui aurait pu faire chavirer l’Émirates Stadium au cœur de la prolongation si Bukayo Saka n’avait pas buté sur Diogo Costa, le Norvégien n’a jamais cessé d’être à l’initiative des actions des siens. Patient, il a finalement attendu la séance de tirs au but pour délivrer son dernier geste décisif de la soirée, transformant parfaitement le premier tir au but pour lancer les siens. « Je crois qu’il ne faut pas trop penser au passé, mais il est évident que nous souhaitons continuer à construire notre propre histoire. Nous voulons faire des choses extraordinaires avec cette équipe », lâchait-il devant la presse avant la rencontre. En bon capitaine, le jeune homme s’est donc chargé de lier la parole aux actes. Une habitude depuis son débarquement sur les bords de la Tamise dans la peau d’un gamin en quête de confirmation, voilà trois ans.
Roi de Londres
Depuis, le jeune Norvégien a bien grandi, écartant définitivement à 25 ans le scénario du crack qui ne confirmera jamais totalement au plus haut niveau. Son prêt (le quatrième consécutif après Heerenveen, le Vitesse Arnhem et la Real Sociedad) s’est rapidement transformé en transfert définitif et son déménagement d’une capitale à l’autre n’a plus guère fait de doute. « J’ai toujours su que j’allais réussir, que j’allais jouer des matchs importants, la Ligue des champions. J’ai toujours eu cette conviction, martelait encore l’intéressé, lundi. Mais je pense que le football ne se déroule pas toujours comme on le souhaite. Tout au long de mon parcours, j’ai fait face à ce qui m’est arrivé, j’ai travaillé dur et j’ai trouvé ma voie. Toutes les choses qui me sont arrivées m’ont rendu plus fort et ont fait de moi un meilleur joueur et une meilleure personne. »
Promu capitaine dès le printemps 2022, Ødegaard est désormais le patron de l’équipe assemblée pièce après pièce par Mikel Arteta. Rare joueur de l’effectif à avoir goûté au parfum de la Ligue des champions avant cette saison (deux petites apparitions avec le Real Madrid à l’automne 2020) aux côtés notamment de Kai Havertz ou Jorginho, le bonhomme démontre qu’il a l’étoffe pour briller dans ces grands rendez-vous hivernaux. Après avoir mis fin à une terrible série de sept éliminations consécutives en huitièmes de finale de la compétition pour son club, il ne compte pas s’arrêter là. Entre les multiples batailles d’une course au titre qui avait vu Arsenal flancher l’an dernier, l’artiste aura l’occasion d’offrir deux nouvelles représentations sur la scène continentale, début avril. Et si c’était le Real Madrid qui en faisait les frais ?
Par Tom Binet