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- Lille-Sturm Graz (3-2)
Lille fait son mercredi Graz
Largement dominateurs en première période, les Lillois se sont comme bien souvent relâchés après avoir compté un avantage de deux buts. Rejoint au score par des Autrichiens valeureux, le LOSC s’en est remis à un exploit individuel de Haraldsson pour valider officiellement son ticket pour la suite de la compétition. Et peut même rêver plus haut...
Lille 3-2 Sturm Graz
Buts : Sahraoui (37e), Bakker (45e+2), Haraldsson (80e) pour les Dogues // Kiteishvili (45e+3), Biereth (47e) pour les Autrichiens.
Il aura fallu puiser au plus profond de leurs ressources, mais les Dogues ont finalement assuré l’essentiel. Au terme d’un match d’abord maîtrisé, les Lillois ont ensuite joué à se faire peur, rejoints au tableau d’affichage juste avant et juste après les citrons. Et alors que la crispation a peu à peu gagné les travées du stade Pierre-Mauroy, puisque tout autre résultat qu’une victoire aurait été considéré comme une contre-performance au vu du rapport de force, il aura finalement fallu attendre la fin de match et les changements du coach Genesio pour redonner de l’allant aux Dogues et forcer leur destin : gagnant au bout de l’effort, le LOSC verra bel et bien les barrages de la Ligue des champions, au minimum. Mérité.
Une domination à peine récompensée
Il n’aura fallu qu’une poignée de secondes aux supporters présents ce mercredi soir à Pierre-Mauroy pour comprendre le scénario du premier acte qui se déroulerait sous leurs yeux. Alors que certains sièges n’avaient pas encore trouvé preneur, la faute à un horaire pas banal pour une rencontre de Ligue des champions (18h45), les Dogues ont initié la rencontre tambour battant. Tandis que Cabella et Sahraoui enchaînent les une-deux et donnent à la défense des Autrichiens des allures de gruyère suisse, les Dogues manquent de mordant dans le dernier geste via David (8e), Ismaily (20e) ou ce même Cabella (15e, 24e), par précipitation ou manque de justesse. Malgré un penalty annulé par l’arbitre après utilisation de la VAR alors qu’une faute sur Sahraoui semblait pourtant évidente (16e), les Lillois continuent de pousser, et on se dit alors que la seule inconnue est de savoir comment les Lillois forceront le verrou.
Chose faite par Sahraoui, omniprésent, qui au terme d’une contre-attaque rondement menée vient finalement délivrer tout un stade d’une frappe du gauche croisée dans le petit filet adverse (1-0, 37e). Une ouverture du score libératrice, suivie quelques minutes plus tard d’un second but de Bakker, étonnant de sérénité face au gardien adverse pour venir conclure une jolie action de transition, d’un subtil extérieur pied gauche que Khudiakov ne pouvait qu’effleurer (2-0, 45e+2). Le scénario idéal pour Lille qui marque toutefois le début des ennuis pour les Dogues, habitués aux relâchements coupables une fois le but du break inscrit. C’est d’ailleurs sur une erreur individuelle, celle de Bouaddi, et sur l’une des très rares incursions autrichiennes dans la surface lilloise, que la frappe sèche en lucarne de Kiteishvili donne aux suiveurs lillois des airs de gâchis autant que de déjà-vu au moment où l’arbitre siffle enfin la mi-temps (2-1, 45e+3).
Haraldsson terrasse les vieux démons lillois
Car le scénario est bien connu des habitués de l’enceinte de Villeneuve-d’Ascq : souvent dominateurs, les Lillois peinent parfois à tuer les matchs et valider leurs premières mi-temps, souvent réussies. Et comme face à Brest, Lille est cueillie dès le retour des vestiaires au terme d’une remontée de balle autrichienne pourtant pas spécialement tranchante, mais bien conclue par Biereth, laissé étrangement seul au deuxième poteau (2-2, 47e). Tout est alors à refaire pour les Dogues. Pertes de balle et agacement palpable chez certains cadres, tout ne tourne plus rond côté Dogues. Même le chouchou du public Jonathan David, d’habitude si clinique, ne semble pas dans un grand soir et manque de mordant sur le front de l’attaque lilloise. Et alors que la partie tombe peu à peu dans un faux rythme et que les feux follets lillois se font de plus en plus discrets, Bruno Genesio décide d’injecter du sang neuf pour forcer le destin et décrocher la qualification tant attendue par tout un stade. Aux entrées de Mukau (56e) et Gudmunsson (68e), censées stabiliser le bloc lillois, viennent ensuite s’ajouter celles de Fernandez-Pardo (68e) et Haraldsson (80e), destinées à semer la zizanie dans une défense autrichienne trop tranquille dans cette deuxième mi-temps.
Un pari très vite gagnant, puisque comme face à Brest, c’est l’Islandais Haraldsson qui vient réveiller Pierre-Mauroy d’une frappe sèche et pleine de spontanéité aux abords de la surface, en pleine lucarne de Khudiakov, médusé (3-2, 80e). Cette fois, il est l’heure de fermer la boutique pour les Lillois : le dernier quart d’heure ne sera qu’un long bras de fer aux abords du rond central, entre des Autrichiens valeureux, mais finalement démunis de réelles actions offensives, et des Lillois visiblement émoussés, mais bien contents de maintenir ce score jusqu’au bout. Et alors que les crampes commencent à se ressentir chez certains Dogues, l’arbitre vient finalement libérer tout un stade, et propulser les Lillois à la 6e place provisoire de la Ligue des champions. Trois points au bout de l’effort pour des Dogues qui ont souffert, mais qui récompensent une épopée européenne pour l’instant magique.
LOSC (4-2-3-1) : Chevalier – Meunier, Diakité, Alexsandro, Ismaily (Gudmunsson 68e) – André, Bouaddi (Mukau 56e) – Cabella (Fernandez-Pardo 68e), Bakker (Haraldsson 80e), Sahraoui – David. Entraîneur : Bruno Genesio.
Graz (4-4-2) : Khudiakov – Johnston (Malic 88e), Geyrhofer, Wüthrich, Lavalée – Chukwuani (Jatta 87e), Gorenc Stanković (Hierländer 84e), Yalcouyé, Kiteishvili – Biereth, Boving (Horvat 84e). Entraineur : Jürgen Saumel.
Par François Goyet