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- Atlético-LOSC (1-3)
Lille règne sur Madrid !
Trois semaines après son exploit à la maison contre le Real, le LOSC de Bruno Genesio s’est payé le voisin de l’Atlético, à Madrid (1-3), pour achever sa conquête de la capitale espagnole. Incroyable.
Atlético de Madrid 1-3 Lille
Buts : Álvarez (7e) pour les Colchoneros // Zhegrova (61e) et David (74e SP, 89e) pour les Dogues
Ce mois d’octobre aura au moins servi à une chose : les Madrilènes vont désormais savoir où placer Lille sur une carte. Trois semaines après avoir fait tomber le Real, sans scénario dantesque, le LOSC s’est déplacé dans la capitale espagnole pour s’occuper du cas du voisin, l’Atlético, renversé dans son Metropolitano, ce mercredi soir, sans que l’on ne puisse trop comprendre comment (1-3). Rien ne pouvait laisser imaginer un tel film plus tôt dans la soirée, à la découverte du onze remanié concocté par le chef Bruno Genesio (qui a au passage ajouté Diego Simeone à son célèbre tableau de chasse) ou encore après avoir vu l’Atlético passer devant très tôt dans la partie. Le penalty fera couler de l’encre de l’autre côté des Pyrénées comme en France, mais qu’importe : le football français ne se porte pas trop mal, et les Lillois peuvent désormais croire dur comme fer à une qualification (15e, 6 points).
Le calvaire de Touré
Que pouvait-on attendre d’une équipe sans Jonathan David, Eden Zhegrova, Angel Gomes ou Bafodé Diakité, tous sur le banc au coup d’envoi, ou même sans Ayyoub Bouaddi, blessé ? Une entame délicate, par exemple, même si le jeune Matías Fernández-Pardo (19 piges) a eu besoin de quelques secondes seulement pour signer la première frappe (1re). Les Nordistes ont quasiment eu le même nombre de tirs que les Espagnols jusqu’à la pause (5 contre 4), mais ils ont été beaucoup moins dangereux. C’est un autre novice de 19 ans, Ousmane Touré, 15 minutes chez les pros dans les jambes, qui s’est planté pour sa première dans le grand bain. Le défenseur a paniqué face au pressing colchonero, offrant sur un plateau l’ouverture du score à Julian Álvarez d’une passe en retrait mal sentie (1-0, 7e). Enroulé du droit, but et des maux de tête pour le gamin, qui n’a jamais réussi à se remettre de sa bévue jusqu’à son remplacement à la pause par Bafodé Diakité, malgré les mots réconfortants de l’expérimenté Aissa Mandi.
Julian Alvarez et l'Atletico Madrid punissent Lille après une erreur du jeune Ousmane Touré 😫
Les Colchoneros mènent après 7 minutes de jeu 🥶#AtletiLOSC | #UCL pic.twitter.com/YQH7jPaR4K
— CANAL+ Foot (@CanalplusFoot) October 23, 2024
Le LOSC a aussi perdu Rémy Cabella sur blessure très tôt dans la partie (14e) et aurait pu avoir plus d’un but de retard si Alexander Sorloth avait été moins maladroit. L’attaquant norvégien a gâché deux offrandes d’Antoine Griezmann, d’abord d’un piqué intercepté par Lucas Chevalier (21e), ensuite sur une reprise manquée (32e), rappelant à chaque fois que l’ancien chouchou des Bleus n’avait pas grand-chose d’un néo-retraité. Surtout que Grizou a remis ça avec un nouveau centre subtil sur la tête de José Maria Giménez, lui aussi frustré par le dernier rempart lillois (34e).
La bonne étoile du LOSC
À force de laisser les Lillois dans le coup, les Madrilènes ont entretenu l’espoir dans le camp nordiste, encore plus quand celui-ci a été garni par des joueurs davantage prêts à évoluer à ce niveau (Zhegrova, Diakité, David). Le Kosovar avait tenté d’allumer une mèche avant la pause, il a fini par mettre le feu à l’heure de jeu à la suite d’un service de Thomas Meunier et à l’aide d’une frappe lourde des 25 mètres, suffisamment déviée par la chevelure de Giménez pour lober Jan Oblak (1-1, 61e). Et si, et si, et si ? Griezmann n’étant pas aussi génial dans le dernier geste que dans l’avant-dernier (64e) et les Colchoneros n’assaillant pas la cage de Chevalier, Lille n’a pas dit non à un coup de pouce.
LILLE EST INSUBMERSIBLE ! 🤯
Le LOSC mène 3-1 face à l'Atletico Madrid au Metropolitano, c'est fou ! 😍#AtletiLOSC | #UCL pic.twitter.com/rPbBijkYpQ
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Un penalty sifflé sans que l’on ne comprenne trop pourquoi, le ballon semblant avoir touché la main de Benjamin André plutôt que celle de Giménez. La réalisation espagnole avait-elle raté quelque chose ou l’arbitre et ses copains de la VAR ont-ils commis une erreur monumentale ? David n’a pas eu besoin d’avoir une réponse pour envoyer une mine dans l’axe et mettre le LOSC devant (1-2, 74e). Il faut croire que ces petits gars du Nord avaient une bonne étoile au Metropolitano, mais aussi un grand gardien pour empêcher Lino d’égaliser (85e) et une bonne dose d’abnégation pour qu’Alexsandro fasse rempart à Simeone (86e). Et, enfin, un autre but pour se mettre définitivement à l’abri : le talentueux Osame Sahraoui a fait son numéro côté gauche, laissant Gudmundsson sauter un ballon repoussé par Oblak pour le transmettre à David, qui a signé un doublé avec un peu de réussite, encore (1-3, 89e). Ces Lillois sont grands et ils ont maintenant un autre territoire à conquérir, samedi : celui du rival lensois.
Atlético (4-3-3) : Oblak – Molina (Simeone, 77e), Witsel, Giménez, Galán (Reinildo, 77e) – De Paul, Koke, Gallagher (Lino, 77e) – Álvarez, Sorloth (A. Correa, 65e), Griezmann. Entraîneur : Diego Simeone.
LOSC (3-4-3) : Chevalier – Touré (Diakité, 46e), Mandi, Alexsandro – Meunier, André, Mukau (Gomes, 87e), Gudmundsson – Fernandez-Pardo (Sarhaoui, 87e), Bayo (David, 65e), Cabella (Zhegrova, 16e). Entraîneur : Bruno Genesio.
Par Clément Gavard