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À l'heure où se couchent les poules
Cette semaine européenne marque la fin d'une histoire, celle de la phase de poules dans les Coupes d'Europe. La Ligue des champions et ses petites sœurs vont passer à une nouvelle formule, un minichampionnat, et il nous reste la nostalgie de ces compétitions telles qu'on les a connues depuis 20 ans.
Cette semaine européenne n’est pas seulement la dernière de l’année, elle marque la fin d’une époque pour les Coupes d’Europe comme on les connaît depuis longtemps. La phase de poules, avec ses avantages, ses inconvénients, et une certaine nostalgie, maintenant, c’est terminé. Le suspense absolu dans les groupes du PSG et de Manchester United, les matchs couperets Lens-Séville, Salzbourg-Benfica ou Porto-Shakhtar, pour ne citer que les exemples les plus récents, c’est fini. En tout cas, dans cette forme. Dès la saison prochaine, les trois compétitions continentales, de la Ligue des champions à la Ligue Europa Conférence, vont connaître un changement de format. Place à un minichampionnat de 36 équipes, une Ligue des Masters grandeur nature, pour se rapprocher un peu plus de ce que proposait la Superligue, sans le côté fermé à double tour. On imagine que les fans de foot, ceux qui n’ont pas encore perdu la flamme, finiront par se prendre au jeu, comme toujours, même si on ne peut déjà pas s’empêcher de sortir la formule préférée des « vieux cons » : c’était mieux avant.
Une routine parfois chiante, mais réconfortante
Les plus anciens n’ont jamais changé de ligne, la Coupe d’Europe, la vraie, ce sont les matchs à élimination directe, comme au siècle dernier. Les plus jeunes, ceux qui ont grandi avec les exploits de l’OL contre le Bayern Munich ou le Real Madrid, le 8-3 de Monaco contre La Corogne et la voix de Thierry Gilardi sur TF1, n’ont connu que la phase de poules. Sa première introduction remonte même à la saison 1991-1992 (après deux tours à élimination directe), avant que cette formule ne connaisse plusieurs déclinaisons jusqu’à 2003-2004 après quatre années passées avec deux phases de groupes pour le prix d’une. Le format qui va vivre ses dernières heures ce jeudi soir aura tenu 20 ans, ce qui n’est pas rien à l’échelle de l’histoire du foot et de ses perpétuelles évolutions. Il ne faut pas se mentir, la phase de poules a eu son lot de matchs chiants ou sans enjeux, ses groupes déséquilibrés à souhait, et l’histoire qui reste gravée dans les mémoires s’écrit plutôt à la fin de l’hiver et au printemps. Il y avait pourtant quelque chose de réconfortant dans cette vieille routine automnale et une certaine logique, aussi.
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Il faudra sans doute laisser sa chance au nouveau produit, mais il est difficile de se réjouir à l’avance d’un classement qui n’aura pas beaucoup de sens, puisque toutes les équipes ne s’affronteront pas. Chaque club jouera contre huit adversaires différents (quatre à domicile, quatre à l’extérieur) de septembre à fin janvier. Les huit premiers seront qualifiés pour les huitièmes de finale, les écuries classées de la 9e à la 24e place disputeront des barrages de qualification pour les rejoindre, et plus personne ne sera repêché en Ligue Europa, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Voilà pour le fonctionnement. Chaque équipe européenne aura donc au moins deux matchs supplémentaires, alors que les acteurs du foot sont de plus en plus nombreux à se plaindre des calendriers surchargés. Le business, la volonté de multiplier les rencontres à diffuser et la réduction des aléas du jeu prennent toujours le dessus sur tout le reste, c’était déjà le cas à l’instauration de la phase de poules. Dès 2024, il y aura plus de calculs incompréhensibles, moins de clarté et peut-être cette douce nostalgie de l’époque révolue de ces huit groupes, plus ou moins alléchants, avec des confrontations directes, des cadors plus forts, des novices à zéro point et ces luttes du mois de décembre pour gagner le droit de basculer dans les choses sérieuses en février. C’était mieux avant, quand même.
@so_foot À 2 doigts d’être dans une coupe d’Europe où lls seraient enfin favoris. #psg #bvbpsg #ucl #liguedeschampions #championsleague #zaireemery #kolomuani #footballtiktok #wonka
Par Clément Gavard