- Ligue des champions
- Tirage au sort
Lens a le devoir d’y croire
Pour son retour en phase de groupes de la Ligue des champions, Lens a hérité d’Arsenal, du Séville FC et du PSV Eindhoven lors du tirage au sort, effectué ce jeudi. Une poule solide, mais dans laquelle les Artésiens auront l'obligation d'être ambitieux.
Les retrouvailles auraient pu être brutales. Absent de la Ligue des champions depuis 21 ans, le RC Lens y fait son retour cette saison. Relégué tout au fond du chapeau 4, en raison de son minuscule coefficient UEFA, le club de l’Artois pouvait craindre de tomber dans une poule terriblement relevée et d’être encerclé par des cadors du Vieux Continent. Ses chances de s’extirper de ladite poule auraient été quasiment réduites à néant et il aurait eu bien du mal à n’être autre chose qu’un faire-valoir. Le tirage au sort qui s’est déroulé ce jeudi a néanmoins réservé une issue autrement plus appréciable aux Sang et Or, versés dans le groupe B. De septembre à décembre, ils croiseront le fer avec Arsenal, le Séville FC et le PSV Eindhoven. Ces trois adversaires ont beau être habitués aux joutes européennes, on n’arrive pas à s’ôter de l’esprit l’idée selon laquelle le RCL a, tout de même, un réel coup à jouer.
𝐿𝑒 𝑅𝑎𝑐𝑖𝑛𝑔 𝑓𝑎𝑐𝑒 𝑎̀ 𝑡𝑟𝑜𝑖𝑠 𝑛𝑜𝑚𝑠 𝑑𝑒 𝑝𝑟𝑒𝑠𝑡𝑖𝑔𝑒 ✨
🇫🇷 Racing Club de Lens 🇪🇸 Séville FC 🏴 Arsenal FC 🇳🇱 PSV#UCLDraw #UCL pic.twitter.com/1vnx5ctyfJ
— Racing Club de Lens (@RCLens) August 31, 2023
Arsenal, l’épouvantail et le souvenir de Wembley
Bien sûr, les partenaires de Florian Sotoca ne partiront pas avec les faveurs des pronostics face à Arsenal, qui tient logiquement le rôle d’épouvantail de ce groupe. Les Gunners sont de retour en C1 pour la première fois depuis six ans et demi et les affronter ne sera un cadeau pour personne. La redoutable armada londonienne s’est intelligemment renforcée pendant l’été (Declan Rice, Kai Havertz…) sans pour autant lâcher un seul de ses joyaux. De quoi en faire un sérieux prétendant au titre en Premier League et, pourquoi pas, un outsider sur la scène continentale. Gageons toutefois que la bande de Franck Haise a les atouts pour gêner aux entournures celle de Mikel Arteta, ne serait-ce que grâce à la folle intensité qu’elle met dans son jeu. Et puis, la marée lensoise qui traversera la Manche le fera avec nostalgie, en se souvenant du but de Mickaël Debève et de l’inattendue victoire des champions de France de l’époque à Wembley (0-1), un soir de novembre 1998.
Le devoir de mémoire s’arrêtera cependant là. Car la campagne européenne du Racing ne doit pas ressembler à un long pèlerinage, mais à une bataille farouche pour arracher l’un des deux strapontins qualificatifs pour les huitièmes de finale. Amoureux transi de la Ligue Europa, qu’il a encore remportée en mai dernier, le Séville FC éprouve davantage de difficultés à séduire la Coupe aux grandes oreilles et serait peut-être même ravi d’être une nouvelle fois reversé en C3. Surtout, le club andalou traverse une période très morose, qui se traduit notamment par un mercato vraiment pas emballant et un début de saison désastreux en Liga (dernier après trois défaites en autant de journées). Quant au PSV, il a certes écartelé les Rangers en barrages (2-2, 5-1), mais il n’est plus sorti d’une poule de Ligue des champions depuis 2016 et n’a rien, par conséquent, d’un prétendant évident au tableau final. En d’autres termes, s’ils doivent évidemment se souvenir d’où ils viennent et faire preuve d’humilité, les Artésiens ont surtout l’obligation de regarder Nervionenses et Rood-Witten dans le blanc des yeux. Personne ne leur reprochera de ne pas accéder aux huitièmes. En revanche, ne pas être capable de se mêler à la lutte, dans une poule telle que celle-ci, ce serait franchement dommage.
Par Raphaël Brosse